Talentueuse, déterminée, libre, atypique… Camille Poli, suresnoise depuis 3 ans, vient d’exposer ses dernières créations au salon international d’art contemporain qui s’est tenu au Carrousel du Louvre fin octobre et des dessins d’animaux, au festival international de photo animalière et de nature de Montier-en-Der. Son ascension récente et fulgurante dans le monde de l’art et de l’illustration tient autant du hasard que de son travail acharné, elle qui n’a « pris que peu de cours de dessin ».
Des choix assumés
La trentenaire sait ce qu’elle veut et surtout ce qu’elle ne veut pas. Exemples : lancée dans des études d’ingénierie en géologie, elle arrête son cursus au prestigieux Institut français du pétrole, ne s’y sentant pas à sa place. Passée ensuite à la communication scientifique, notamment chez Air Liquide, elle rejoint par la suite une ONG promouvant l’art africain. Refusant de partir en mission au Tchad, classé dangereux par le Ministère des affaires étrangères, l’association rompt le contrat de Camille. La Suresnoise y voit presque une chance.
« Le contrat a pris fin lors du premier confinement. Ma sœur qui avait un cadeau d’anniversaire à faire m’a demandé de dessiner des personnages de Star Wars avec des fleurs. J’en ai fait une trilogie, que j’ai postée sur Instagram et immédiatement on m’y a demandé si je les vendais», se souvient Camille. La machine artistique et entrepreneuriale était lancée. Accompagnée par Pôle emploi, elle songe sérieusement à créer son entreprise, découvre ce qu’est un business plan, et… dessine de plus belle, avec succès.
Réalisme animalier et pop art floral
Elle donne libre cours à ses deux styles : le réalisme animalier où elle « sublime la nature menacée», en reversant une partie des sommes gagnées à des associations de défense de l’espèce concernée, et le « pop art floral ».
Elle y mêle icônes pop et fleurs avec un côté satyrique et ludique. Elle les vend également sur des marchés éphémères à Paris et se lance dans les tatouages, qu’elle dessine et réalise elle-même. Camille s’adresse aussi à des professionnels, comme le chocolatier malgache Menakao, distribué en France, dont elle a réalisé le packaging. Elle est enfin représentée par plusieurs galeries à Paris et à Lyon.
« J’espère pouvoir bientôt vivre de mon art », lâche-t-elle dans un rayonnant sourire, aussi rayonnant que le soleil de la Corse, où elle se ressource régulièrement dans la maison familiale.
✔ Marché éphémère les 11 et 12 décembre au Dock B à Pantin (1 place de la Pointe)
✔ Galeries L’œil ouvert (1 rue Lucien Sampaix, Paris 10e )
✔ Art génération (67 rue de la Verrerie, Paris 4e ) camillepoli-illustrations.com