Florentine Mulsant associe talent, détermination et goût pour le travail. Et pour parfaire ces qualités, un sourire aussi communicatif que sa foi en l’art, le tout mis au service de ses créations musicales. Compositrice depuis plus de trente ans, suresnoise depuis 1996, elle a puisé dans un terreau familial favorable. Un père mélomane qui lui fait découvrir la musique classique alors qu’elle n’a pas dix ans, et une grande sœur qui joue du piano et lui parle musique. « J’ai tout de suite su que ce serait ma vie. Pas comme interprète mais comme compositrice », se souvient-elle. Ici le coup de pouce est signé maman. « Elle a présenté mes créations à un professeur de piano qui a toute de suite parlé de vocation », poursuit Florentine. Le verdict est flatteur et sans appel : « Cette petite ne sait rien mais je la prends ». Suivront des années de conservatoire à Paris, avec plusieurs prix à la clef. Avec un credo qui n’étonne pas tant sa personnalité impressionne : garder son indépendance vis-à-vis de ses maîtres et développer son propre univers. Après un an à Boston, elle file en Allemagne et multiplie les rencontres, comme avec le compositeur Karlheinz Stockhausen. Sa carrière est lancée et s’enrichit de la musique des autres, notamment en concert. « La musique doit être écoutée en direct, elle prend alors toute sa puissance », confirme-t-elle.
D’Ouessant à Radio France…
Florentine élabore ses œuvres dans un dialogue permanent avec ses interprètes. Elle multiplie par ailleurs les résidences comme récemment à Ouessant, les commandes, par exemple pour Radio France, et compte une dizaine de disques à son actif, alors que ses œuvres sont jouées partout en France et dans le monde. Touche-à-tout, on croise dans ses dernières créations une pièce pour sextuor à cordes ou une sonate pour piano. Quatre à six œuvres sont couchées chaque année sur ses partitions et rejoignent le catalogue de l’éditeur allemand Furore, qui ne met en valeur que des femmes, et dont Florentine est la seule Française vivante. « La relation entre un compositeur et un éditeur est très importante. On peut la comparer à celle qui s’établit entre un peintre et un galeriste. » D’ailleurs, si ses compositions peuvent être inspirées par la vie de tous les jours ou par ses voyages, elles le sont parfois par les toiles de Basquiat, Vermeer ou de Staël qu’elle admire. Florentine a même composé dix pièces pour piano à partir des poèmes d’un de ses fils, disparu.
… en passant par le conservatoire de Suresnes
« Le compositeur doit mettre en forme ses idées, comme un architecte, fixer le nombre de mouvements et la place des solos par exemple », décrit celle qui a dessiné les plans de sa maison, refaite de fond en comble lors de son arrivée à Suresnes. Pendant six ans, elle a animé un atelier de composition au conservatoire municipal. Si elle n’enseigne plus, par manque de temps, elle appréciait accompagner les jeunes artistes. « Proposer, sans imposer. » La musique ? « Une exigeante et indispensable compagne de vie, qui m’apporte plénitude et bonheur émotionnel…»
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