Danse : dans le sillage d’une étoile

décembre 2018

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Le 2 décembre, au théâtre Jean Vilar, la danseuse étoile de l’Opéra de Paris Agnès Letestu a interprété Le Do(s) transfiguré en duo avec le « principal  dancer » du Royal Ballet de Londres Rupert Pennefather. Trois semaines plus tôt, sans cérémonie, elle rencontrait les élèves de danse classique du conservatoire de Suresnes pour une séance de questions-réponses sans filtre.

D’abord, elle se rêvait costumière. Mais à 8 ans, au conservatoire de danse de Saint-Maur, elle se découvre une seconde passion. Elle n’oubliera jamais la première. Brillamment admise à l’école de danse de l’Opéra, elle en gravit tous les échelons jusqu’au titre suprême d’étoile décroché en 1997 à l’issue d’une représentation du Lac des cygnes. Dès lors, elle enchaînera les plus grands rôles du répertoire et ceux que lui offriront les chorégraphes contemporains les plus brillants : Carlson, Ek, Forsythe, Kylian, Robbins, Neumeier…

En 2008, José Martinez crée Les enfants du paradis, elle y incarne Garance et en dessine les 300 costumes. Aujourd’hui, (jeune) retraitée de l’Opéra de Paris, elle continue de danser, de créer des costumes et de rayonner dans le monde entier.

Mais ce 12 novembre, la danseuse étoile a juste rendez-vous avec près de 300 jeunes qui se sont pressées pour écouter la jeune femme venue présenter son ouvrage Danseuse étoile. À l’heure dite, une liane pleine de grâce, une grande fille toute simple s’avance dans l’allée centrale. Micro en main, elle scrute les doigts qui se lèvent et répond aux premières questions.

Deux heures durant, elle se pliera à l’exercice avec l’entrain et la qualité d’écoute d’une grande sœur. Parce que c’est une évidence, qu’elle est là pour partager des valeurs, le rêve d’une vie, mais Venue dédicacer son livre, Danseuse étoile, Agnès Letestu aussi le sens des réalités.

À l‘issue du spectacle du 2 décembre, la danseuse s’est vue remettre par Hugues Gall, ex-directeur de l’Opéra de Paris et Brigitte Lefèvre, ex directrice de la danse de l’Opéra de Paris, les médailles de l’ordre de chevalier des Arts et des lettres et de chevalier de l’ordre du Mérite.

 

LES 5 COMMANDEMENTS D’UNE DANSEUSE ÉTOILE

Agnès Letestu a joué le jeu des questions-réponses avec les jeunes danseurs et danseuses présents, émerveillés et curieux.

Courage

Quand vous étiez petite, c’était dur la danse ?

Dur ? Oui. Envie d’arrêter ? Jamais, parce que j’aime ça.

Persévérance

Quand tu (sic) étais danseuse étoile tu t’entraînais combien d’heures par jour ?

Ce pouvait être 7 heures d’affilée. C’est un métier difficile qui demande beaucoup de travail dont on ne voit pas immédiatement le résultat. Le parcours est long, incertain, mais la récompense est immense.

Concentration

Avant d’entrer en scène, avez-vous le trac, êtes-vous stressée, vous êtes-vous déjà évanouie ? Êtes-vous déjà tombée ?

Tomber, ça m’est arrivé, mais on se relève très vite. Je n’ai pas le trac, sinon, je n’aurais pas continué. Le secret, c’est la concentration. Danser sur scène, c’est d’abord une fête.

Responsabilité

Ça fait quoi d’être une danseuse étoile ?

C’est agréable, mais c’est une responsabilité. Pas question d’avoir des états d’âme, on n’a pas droit aux caprices. On doit montrer l’exemple.

Plaisir

Pourquoi avoir choisi la danse classique ?

Parce que c’est la base qui permet de s’ouvrir aux autres danses. Moi, j’ai même fait des claquettes ! La danse classique professionnelle reste élitiste, tout le monde ne devient pas star. Mais tout le monde peut danser pour son plaisir. La danse, c’est bon pour tout !

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