Enfant, elle s’installait devant une machine à écrire « pour jouer à l’écrivain ». Au carrefour d’une adolescence tourangelle, le choc esthétique ressenti devant la magnificence des châteaux et la beauté romantique des bords de Loire a fait éclore une passion pour l’histoire. « Dès lors, j’ai pris l’habitude d’effectuer des recherches sur celle de chaque endroit où la vie m’a amenée à m’installer ».
Il était donc « écrit » que Maud de Kerland écrirait sur l’histoire de Suresnes où elle s’établit avec son mari et sa fille en 2009 après avoir vécu à Copenhague. Auparavant, elle s’essaie au genre policier avant de remporter le concours de nouvelle Nolim/Carrefour, parrainé par l’écrivain Maxime Chattam.
Signé sous le pseudonyme de Maud de Coq, son recueil Nouvelles du bord de la falaise (Ed. Ipanema) est propulsé tête de gondole dans les rayons de l’enseigne. Il est suivi en 2016 d’un roman Milanka Garcia (Ed. Amazon).
Suresnes, promesse de découvertes passionnantes
Mais déjà les observations de cette promeneuse impénitente ont esquissé une nouvelle inspiration. Une enseigne, « A la belle Gabrielle ». Le nom d’une rue, « Guillemette Faussart ». Ou encore les vignes qu’elle aperçoit sur le chemin du marché Caron-Jaurès : « Dès mon arrivée, j’ai rencontré une multitude de signes qui promettaient des découvertes passionnantes. » Notamment celle des conférences de Suresnes qui ont permis en 1593 de mettre fin aux guerres de Religion.
Il faut encore, pour libérer la nécessité d’écrire, un élément déclencheur. Il intervient brutalement le 13 novembre 2015. « Les attentats m’ont profondément bouleversée. Après une période de stupeur, le lien entre notre époque et la fin du XVIe siècle m’est apparu clairement. Dès lors, j’ai ressenti le besoin de m’immerger dans le passé pour conjurer ma peur de l’avenir. »
S’ensuivent 18 mois de recherches historiques et un an d’écriture rythmé de balades suresnoises. « J’ai aussi conçu et vérifié les éléments géographiques de mon intrigue en parcourant chaque jour le mont Valérien à pied. »
Son livre est donc le produit d’une triple passion pour l’écriture, l’histoire et la marche, de son attachement aux idées des Lumières, de son goût du dialogue et de la nuance, mais aussi de son plaisir de vivre à Suresnes. « J’aime l’atmosphère paisible, dynamique sans être survoltée qui y règne. Je m’y sens bien. »
Lire ici l’article de la rubrique « Histoires suresnoises » consacré aux conférences de Suresnes