« Quand j’étais petit, je rêvais de la France et de ses valeurs d’ouverture et de démocratie… », se souvient Sami Darwich. Ce Franco-syrien de 38 ans, installé à Suresnes depuis trois ans, est aujourd’hui engagé pour porter concrètement ces valeurs. Il est notamment très impliqué au sein de l’association Assar qui, depuis plusieurs mois, accompagne une famille syrienne contrainte à l’exil dans son intégration sur le sol français.
« A Assar, je suis le vecteur entre le bureau et la famille accueillie à Suresnes », témoigne Sami, diplômé en traduction arabe-français et vice versa. « J’ai aussi créé le logo, je mets en page les brochures et j’organise des événements pour promouvoir l’association, qui se prépare à accueillir une deuxième famille. C’est une joie de vivre cet engagement citoyen et cette solidarité », sourit-il. Pour le jeune homme, qui a grandi à Damas d’un père syrien, artistepeintre et galeriste renommé du pays, et d’une mère française journaliste et poétesse aujourd’hui installée à Béziers, donner son temps et son énergie pour aider ceux qu’il considère comme moins chanceux que lui est une évidence : « Ma double nationalité m’a permis de venir en France sans prendre la mer… C’est de là que viennent à la fois un sentiment de culpabilité vis-à-vis de tous les réfugiés qui risquent leur vie, mais aussi le devoir d’agir. »
D’un pays à l’autre
C’est en 2012 que Sami décide de s’installer en France. Le jeune homme est alors un acteur reconnu dans son pays – il a obtenu son premier rôle dans une série à 11 ans ! Mais, tandis que la Syrie est secouée par des manifestations contre le pouvoir, il s’enfonce peu à peu dans la dépression à mesure que le mouvement est de plus en plus violemment réprimé par le régime. « Je voyais, impuissant, la catastrophe arriver… », souffle-t-il. A 27 ans, il quitte donc son pays de naissance, sa famille, ses amis et sa carrière pour rejoindre la France : « J’avais étudié les arts du spectacle à Montpellier en 2003, et j’avais fait un stage d’été au cours Florent en 2008. Cette fois-ci, quand j’ai quitté la Syrie, je ne savais pas encore que je prenais le dernier avion avant l’embargo… »
C’est aujourd’hui à Suresnes que Sami construit sa vie, en tant qu’interprète traducteur, mais aussi acteur, photographe et doubleur. Et il ne manque pas de projets : « J’aimerais réaliser un film à partir des vidéos que j’ai faites lors de mon dernier séjour à Damas, en 2018. J’ai aussi l’envie de monter une exposition photographique intitulée « De Damas à Suresnes ». J’aime beaucoup photographier la nature suresnoise, les vues imprenables et les lieux emblématiques comme la Cité-jardins ou le cimetière américain. »
Bien que la Syrie lui manque cruellement, Sami a fait de Suresnes sa ville de coeur dans le pays dont il rêvait petit, la France. M.B.
➜ ASSAR Réfugiés, Association Suresnoise pour l’Accueil des Réfugiés
➜ contact.assar92150@gmail.com
