Saddi Neysar : Attention talent

juin 2021

Chef cuisinier la semaine et livreur chez Deliveroo le week-end, le Suresnois Saddi Neysar est l’un des gagnants du Big Pitch, un concours organisé par l’entreprise de livraison pour récompenser les projets entrepreneuriaux les plus prometteurs.

Il n’en revient toujours pas. A 33 ans, Saddi Neysar vient de remporter une dotation de 9 000 euros pour réaliser un rêve : ouvrir son propre restaurant. Chef cuisinier dans le restaurant parisien de son frère la semaine et livreur chez Deliveroo le week-end pour arrondir ses fins de mois, ce jeune homme père de deux enfants a tenté sa chance au Big Pitch lancé par l’entreprise en janvier dernier et destiné à aider les livreurs partenaires à lancer leur projet entrepreneurial. Sélectionné avec quatre autres candidats parmi plus de 260 dossiers reçus, il a participé, deux mois durant, à des ateliers de préparation et des mises en situation afin d’apprendre à construire et exposer son projet de la meilleure manière. « J’étais très timide, ça m’a beaucoup aidé », confie Saddi. Le travail et la motivation ont payé : son idée de restaurant alliant gastronomie et street food a séduit le jury qui a décidé de partager les 50 000 euros en jeu entre les cinq candidats, aux projets tous très différents. « Cette dotation est un grand pas en avant », s’enthousiasme ce passionné de cuisine, qui en a appris les rudiments auprès de son père, lui-même cuisinier.

Gastronomie version 2021
« J’ai mis la main à la pâte tout petit. Après mon CAP, j’ai eu la chance de travailler avec des grands chefs et j’y ai pris goût. C’est un métier difficile mais quand on veut on peut. » Cette expérience et cette détermination, l’entrepreneur compte les mettre à profit pour lancer son futur restaurant, dont le concept est né d’un constat simple : « le monde de la gastronomie a changé, les gens veulent manger vite et sainement. Mon objectif est donc de proposer une offre de qualité, accessible à tous, avec de bons produits que je vais sublimer. » Et de détailler : « Je pourrais par exemple proposer une mousseline de patate douce avec un bar snacké minute, ou encore un suprême de pintade farci avec une duxelle de champignons. Le tout en version street food, c’est-à-dire que ces plats seront revisités en sandwichs ».
Plusieurs menus seront proposés afin de toucher tous les publics, et notamment les étudiants, dont le jeune homme est sensible à la situation difficile dans ce contexte de crise sanitaire qui perdure. Saddi espère ouvrir son restaurant dès que possible à Paris ou, encore mieux, à Suresnes, où il apprécie de vivre depuis cinq ans. (Marina Bellot)

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