L’année qui s’achève aura été historique à plusieurs titres pour le Père Lapin. Alors que cette institution emblématique de Suresnes s’apprêtait à célébrer ses 160 ans et connaître une nouvelle étape de son développement, elle a dû comme tous les commerces subir l’impact de la crise sanitaire et l’arrêt prolongé de son activité.
Un journal anniversaire
Et c’est dans l’histoire que son directeur, Johann Caillot, a notamment puisé pour rebondir, puisant (avec les conseils du président de la Société historique de Suresnes Jean-Marie Maroilles) dans les archives de « L’Illustration » pour sortir un « Petit journal de 1861 ». Une compilation d’authentiques actualités de la chronique suresnoise et parisienne où il est question de la première femme bachelière, de patineurs sur la Seine, du succès croissant du vin des coteaux de Suresnes ou de faits divers sur les berges, et où l’on trouve jusqu’aux paroles d’une chanson signée par un certain Roger Bontemps : « La chaumière du Père Lapin ».
« On avait le temps et on cherchait une façon de marquer cet anniversaire. Non seulement ça nous a beaucoup amusés mais ces actus sont souvent d’une incroyable résonnance avec 2021 », explique Johann Caillot. Depuis la réouverture du printemps ce Petit journal a été distribué aux clients et aux nombreux amis du restaurant.
« Il ne se passe pas un jour sans que des gens de tous âges me parlent de leurs souvenirs du Père lapin…», insiste Johann Caillot pour qui ce journal était aussi «une nouvelle façon de défendre cette institution de Suresnes pour qu’elle perdure et continue de marquer son histoire».
Montée en gamme et esprit canaille
Après le temps de la guinguette populaire de bords de Seine, l’évolution en bistrot traditionnel au début des années 2000, et le positionnement en cuisine bistronomique depuis 2009, le Père Lapin a finalisé cette année une nouvelle étape qui fait suite à l’arrivée aux fourneaux, il y a 2 ans, de Guillaume Delage. Le chef a fait ses armes, prestigieuses, chez Michel Bras à Laguiole, rejoint ensuite Frédéric Anton au Pré Catelan, et est devenu second au Restaurant Gaya de Pierre Gaignaire.
L’objectif du duo désormais seul aux commandes de l’affaire : une nouvelle montée en gamme bistronomique qui privilégie «la cuisine de saison, les produits locaux sourcés en circuits courts» et qui sache aussi à l’occasion «garder un esprit canaille ». « La société change le positionnement du Père Lapin aussi, résume Johann Caillot. Mais ce qui compte c’est qu’il continue à vivre et reste fidèle à son histoire suresnoise».
Le Père Lapin, 10 rue du Calvaire. Tél. : 01 45 06 72 89. www.auperelapin.com