Le Rugby Club Suresnes Hauts-de-Seine a renforcé l’effectif de son équipe première pour aborder sa deuxième saison dans la nouvelle compétition de Nationale. Le club se développe, à l’image du stade Jean Moulin où la Ville a investi pour permettre à toute les catégories ainsi qu’aux centaines de scolaires de bénéficier de meilleures conditions d’entraînement.
Texte : Thierry Wagner
C’est la rentrée au Rugby Club Suresnes – Hauts-de-Seine et les regards se tournent déjà vers l’équipe portant les couleurs du club en Nationale* pour la deuxième année consécutive. Elle a bien débuté avec un déplacement victorieux (22 à 27) sur le terrain de l’Union Cognac/Saint-Jean d’Angely le 4 septembre. Le championnat s’annonce âpre face à des adversaires que le RCS a déjà rencontrés l’an passé pour la plupart. Narbonne et Bourg-en-Bresse sont, eux, montés en Pro D2, croisant les « relégués » Soyaux Angoulême et Valence Romans. « Toutes les lignes ont été renforcées, aussi bien avants que trois-quarts, en conservant un large quorum de joueurs présents la saison dernière et en injectant un tiers de nouvelles recrues dont le profil répond au niveau plus relevé dans lequel le club évolue. C’est une mécanique naturelle du sport collectif de haut niveau pendant les deux ou trois ans qui suivent une montée, explique Mathieu Blin, directeur général du club. Nous avons équilibré expérience et jeunesse, des joueurs de 36 ans, de 26 ou 27 ans, et d’autres de 21 ans, qui tous connaissent déjà les entraînements à haute intensité. Certains viennent du rugby à 7. »
Début de saison délocalisé
L’effectif se régénère donc et s’est construit cette année sur la base de 39 contrats : 26 joueurs pluri-actifs, étudiants ou exerçant une autre profession, et 13 joueurs exclusifs, professionnels. Des recrues issues des espoirs du RCS et du centre de formation complèteront l’équipe en cours de saison. Le plan de succession est en marche. Les trois premiers matchs prévus à domicile en septembre et octobre ont dû être délocalisés en Ile-de-France en raison des travaux d’aménagement d’un gazon synthétique sur le terrain d’honneur du stade Jean Moulin. Une évolution devenue nécessaire pour pouvoir dégager de nouveaux créneaux d’entraînement aux nombreux licenciés du club. « La pelouse du terrain d’honneur était préservée pour les matchs et donc inutilisable pour les entraînements, explique Mathieu Blin. Grâce au synthétique, toutes les équipes vont pouvoir s’entraîner sur des aires de jeu aux dimensions normales alors que nous étions parfois obligés de partager un terrain pour deux ou trois équipes », se réjouit-il. Une satisfaction partagée par Alexandre Burtin, adjoint au maire délégué au Sport. « A Jean Moulin, les joueurs amateurs côtoient les professionnels dans une ambiance familiale. L’attractivité de l’équipe première continue de générer de nombreuses demandes de licences. Afin d’accompagner le développement du club, de l’école de rugby jusqu’à l’équipe première, en passant par nos catégories jeunes, qui joueront cette saison au plus haut niveau, nos féminines et nos espoirs, vice-champions de France en titre, la ville de Suresnes a engagé des travaux importants au stade. Le nouveau terrain d’honneur en fibre synthétique permettra à l’ensemble du club ainsi qu’aux scolaires de bénéficier d’une aire de jeu de qualité offrant une très grande plage horaire d’utilisation, par tous temps et pour tous », détaille l’élu qui lance un appel à tous les amateurs de sport Suresnois : « Soutenus par la ville de Suresnes, par de nombreux sponsors ainsi que par deux présidents et un staff passionnés et pleinement investis, les Verts et noirs auront besoin de tout votre soutien pour gravir une nouvelle marche vers la Pro D2. Rendez-vous (bientôt) au stade Jean Moulin ! »
*La Nationale est la 3e division française, créée par la Fédération française de rugby en 2020, intermédiaire entre la Pro D2 professionnelle et le Fédérale 1 amateur.
L’EQUIPE « NATIONALE » DU RCS 2021-2022 • 1er rang assis au sol (de gauche à droite)
H. Poumier(dirigeant), Q. Dauvergne, C. Corno, J.-B. Fuster, S. Alerte, M. Ford, T. Bordes, A. Cazot, H. Malyon, E. Muric, A. Proult, C. Amon, P. Lettry (dirigeant). • 2e rang (assis sur une chaise)
S. Durand, J. Millon, G. Gueho, J. Delacour (entraîneur des avants), A. Compan (manager général), L. Piepszownik (co-président), A. Bajart, O. Pouligny (co-président), M. Blin (directeur général), G. Leuleu (intervenant mêlée), T. Cazedepats, G. Robert, P. Jaunard, J.B. Legois (kiné). • 3e rang (debout)
Y. Nenhatta (préparateur physique stagiaire), E. Barbarit, M. Rabord, A.Vignolles, C. O’Flynn, W. Vosloo, A. Falcon de Longevialle, C. Van Leeuwen, S. Yahi, R. Winter, B. Gallaire, B. Berenguel, Y. Djebbari, T. Jauzion, J.-J. Sergent (dirigeant). • 4e rang (debout sur une chaise)
L. Brown (préparateur physique en chef), C. Grémy (préparateur physique adjoint), T. Tanda, R. Tsiklauri, M. Bernini, K .Koberidze, A. Claassen, O. N’Diaye, B. Robin, K. Cissé, A. Gallo, B. Knoll (analyste vidéo), S. Porredon (kiné)
3 QUESTIONS A
ANTHONY BAJART
26 ans, talonneur, partagera cette saison le capitanat de l’équipe avec Antoine Cazot, trois-quart centre
Suresnes mag : Depuis quand jouez-vous sous les couleurs du RCS ?
Anthony Bajart : J’ai commencé à l’école de rugby à Suresnes à 8 ans. J’ai fait toutes les catégories jeunes avant de partir cinq ans au Stade français tout en continuant à entraîner les jeunes du RCS. Je suis revenu jouer à Suresnes il y a 6 ans en Fédérale 2, puis en Fédérale 1 et, à présent, en Nationale. Le club se développe et se professionnalise petit à petit. On espère qu’avec le centre de formation de plus en plus de jeunes Suresnois pourront intégrer l’équipe fanion.
Le niveau de jeu s’est-il considérablement élevé ?
En Fédérale 2, nous rencontrions des équipes 100% amateures qui s’entraînaient, comme nous à l’époque, deux ou trois fois le soir après le travail. En Nationale, 90% des équipes ont des effectifs totalement professionnels qui s’entraînent quotidiennement le matin et en début d’après-midi. On se retrouve face à d’anciens pro qui ont parfois évolué au plus haut niveau et qui veulent préparer leur projet de reconversion en continuant à jouer en Nationale ou en Fédérale 1. Forcément, chaque week-end, l’opposition est plus forte.
Comment se porte l’équipe du RCS en ce début de saison ?
L’effectif s’est renforcé avec des profils ciblés par le manager et les entraîneurs. Le groupe est très soudé depuis le stage de cohésion dans la Manche avec les nouvelles recrues, en juillet, et les deux matchs de préparation contre Rennes et Tarbes au mois d’août. Nous sommes confiants tout en restant humbles, car le projet du RCS est encore récent, à la différence des grosses équipes qui ont un temps d’avance. On s’entraîne dur et il faudra que ça paye, mais nous sommes prêts. Nous espérons que les Suresnois viendront nombreux nous soutenir à domicile.
Antonie Claassen, un Bleu chez les Noirs et verts
L’équipe fanion du RCS compte cette année un 3e ligne centre bien connu qui a porté plusieurs fois le maillot de l’équipe de France de rugby, lors du tournoi des Six nations ou en tournée en Nouvelle-Zélande et a soulevé à deux reprises le bouclier de Brennus de champion de France. Arrivé en France à 23 ans, le franco-sud-africain Antonie Claassen a évolué à Brive, au Castres olympique et surtout, depuis 2014, au Racing 92 où il était encore titulaire, à 36 ans, lors de la demi-finale du Top 14 en juin dernier. « Antonie est très en forme, confie Mathieu Blin. Son arrivée s’est réalisée grâce à notre co-président Laurent Piepszownik et elle répond totalement à notre projet global d’accompagnement socio professionnel des joueurs puisqu’il va faire un MBA à HEC. Sportivement, pour le club, il apporte une expérience extraordinaire. »
Quand on a un club tel que le RCS dans sa ville, il faut au moins venir voir une fois un match. Suresnes est une terre de rugby. Mathieu Blin, directeur général du RCS