Foi de vigneron, on n’aurait pu rêver meilleur symbole : le 22 janvier, jour de la Saint-Vincent, l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) acceptait officiellement, après six ans d’une procédure exigeante et semée d’embuches, le cahier des charges de l’indication géographique protégée (IGP) pour les vins d’Île de France.
Une première victoire pour le Syndicat des vignerons d’Île-de-France (SYVIF) dans un combat commencé il y a déjà 21 ans lorsqu’il avait demandé l’attribution de la mention valorisante « Vin de pays » devenue
depuis 2009 « IGP ». Et une nouvelle reconnaissance pour la qualité de la vigne de Suresnes puisque la mention Coteaux de Suresnes-Mont-Valérien est (avec Coteaux de Blunay, Coteaux de Provins, Guérard et Paris) l’une des cinq dénominations géographiques complémentaires identifiées par l’INAO au sein du vignoble francilien.
Plus ancien vin professionnel francilien
« Cette mention complémentaire sanctionne le patient travail mené pour redonner au vin de Suresnes ses lettres de noblesse. C’est aussi un atout majeur pour la commercialisation du plus ancien vin professionnel francilien », souligne Patrice Bersac, président du syndicat des vignerons d’Île-de-France qui en a été depuis le début l’inlassable avocat.
Dans une description à la poésie toute viticole, l’INAO observe que les Coteaux de Suresnes Mont-Valérien se caractérisent par « un premier horizon de marnes fines », un « relief accentué en pente plein Est » et un « climat peu humide ». Les vins, quant à eux, « présentent des arômes floraux marqués avec une légère sucrosité résiduelle qui équilibre la vivacité en lien avec l’exposition au soleil du matin et la forte pente d’un sol au calcaire dominant ». Enfin, « l’altitude par rapport à la Seine, épargne les vignes d’un excès d’humidité et l’éclairement facilite l’accumulation des sucres ».
Sous l’impulsion de Christian Dupuy et de son adjoint Jean-Louis Testud, la vigne de Suresnes a été, depuis 1983, patiemment restructurée, agrandie et cultivée dans les règles de l’art avec la qualité comme objectif. Fin 2018, le Clos du Pas Saint-Maurice a notamment été désigné par un jury du Parisien et de La Revue du vin de France « meilleur vin blanc d’Île-de-France ». Suresnes, a donc été le fer de lance et le premier ambassadeur de la démarche menée pour faire reconnaître la renaissance du vignoble francilien.
Le combat et la procédure vont désormais se poursuivre à l’échelon européen avec l’instruction du dossier français par la Commission. Si elle aboutit (dans un délai probable de 6 à 12 mois), les vins de Suresnes et
d’Île-de-France seront alors reconnus à l’échelle du continent et protégés à l’échelon mondial…