Il n’est pas venu dans son fauteuil de handisport, mais la dextérité avec laquelle Sofyane Mehiaoui ramasse son ballon et enchaîne les dribbles laisse bouche bée les enfants de CE2 et CM1 de l’école Honoré d’Estienne d’Orves.
Tout comme la rapidité avec laquelle, un peu plus tard, il démonte son fauteuil pour expliquer un transfert en voiture et ses déplacements du quotidien.
En répondant à leurs questions l’international de basket fauteuil partage un témoignage aux sens pluriels : sur son handicap dû à la poliomyélite contractée enfant, sur les vertus d’inclusion de son parcours de sportif de haut niveau, sur sa passion de joueur et son mental de compétiteur.
Messages éducatifs et valeurs citoyennes
Ce jeudi 6 avril, à l’occasion de la Semaine Olympique et Paralympique, chacun des 4 autres athlètes qui avaient répondu à l’invitation de l’école Honoré d’Estienne d’Orves s’est, à sa façon et à la lumière de son itinéraire, attaché à transmettre des messages éducatifs autour des valeurs citoyennes portées par le sport et l’Olympisme.
Les athlètes paralympiques ont pu tout spécialement partager les valeurs de résilience et d’inclusion incarnées par leur parcours et répondre à la curiosité des élèves sur les spécificités de leur sport.
Comme Sofyane Mehiaoui, Sandrine Martinet (para-judo), Jackson Richardson (handball), Typhaine Soldé (para-athlétisme) et Sasha Zhoya (athlétisme), représentants du collectif d’athlètes Danone – partenaire des JO-, se répartissent d’abord dans les classes pour un temps d’échange avec les enfants.
« Vous apporter cette petite étincelle qui peut-être un jour allumera un grand feu. »
Jackson Richardson, légende du handball français.
Le nom de Jackson Richardson ne dit peut-être plus grand-chose aux gamins de la génération Mbappé, mais la légende du handball français, démarche toujours athlétique et regard malicieux, a de l’expérience à revendre rayons médaille et Olympisme, lui qui fut double champion du monde, médaillé de bronze aux JO de Barcelone et porte-drapeau de la délégation des sportifs français aux Jeux d’Athènes.
« On a eu la chance de gagner notre vie en pratiquant à haut niveau un sport qu’on a choisi. Notre devoir c’est de vous transmettre cette expérience et ce bien-être, d’essayer de vous apporter cette petite étincelle qui peut-être un jour allumera un grand feu. On a tous les moyens de réussir dans un domaine : c’est une question de volonté… et de travail. Même si c’est dur, si vous ne baissez pas les bras vous allez réussir ! », conclut-il sous le regard évidemment approbateur de la maîtresse.
Ruée sur les Mascottes
Deux classes plus loin, d’autres enfants sont incrédules quand la para-athlète Typhaine Soldée, championne de saut en longueur, leur présente la lame de sa prothèse fabriquée en carbone et leur demande d’en estimer le prix.
Les doigts se lèvent :
« 1 200 euros ? » « Non… plus »
« 1 400 ? … » « Plus… »
« 1 600 ? » « Plus… »
« 4 000 ? » « Plus… »
« 10 000 ? »
« Oui : vous imaginez pour que je puisse faire de la compétition à haut niveau il me faut une prothèse à 10 000 euros… »
Puis tous les athlètes gagnent la cour pour assister à la séance de danse sur la chorégraphie de la Semaine Olympique et Paralympique exécutée avec allégresse par les élèves.
Enfin, entre les séquences des dédicaces des athlètes et les interviews données aux nombreux médias présents pour l’événement, les enfants peuvent se ruer sur les mascottes de Paris 2024:Phryge Olympique et Phryge Paralympique.
L’équipe pédagogique dirigée par Frédérique Raimbaud avait préparé avec soin et enthousiasme cet évènement. « Merci aux enseignants qui se sont mobilisés avec enthousiasme et aux athlètes ! C’est une rencontre exceptionnelle comme les enfants n’en vivront peut-être plus… »
Dans le cadre du label Terre de jeux décerné à Suresnes celle-ci visait aussi à allumer chez élèves la flamme des JO de Paris 2024. Mission accomplie : à en juger par la ferveur des élèves de maternelle et d’élémentaire, la flamme n’est pas près de s’éteindre.
