Suresnes organise un festival du développement durable. Comment convaincre les
personnes qui pensent : « A mon niveau, cela ne sert à rien d’agir » ?
C’est vrai, la France ne produit qu’1% des gaz à effet de serre de la planète. Alors oui nos gestes quotidiens peuvent nous paraître inutiles mais éthiquement, on a une responsabilité.
Le secrétaire général des Nations unies disait récemment qu’il avait lu des milliers de rapports et que le dernier du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) était le pire. Est-ce que moi je peux me satisfaire de la situation ? Qu’est-ce que je peux faire pour la supporter ? La réponse est : agir. Et la Fondation sert à cela : apprendre à aimer, à partager. Ce qui va arriver est terrible et il faut du courage pour le dire. On ne veut pas croire ce que l’on sait. Attention, je ne suis pas plus malin que les autres. Ma génération devrait être aux côtés des jeunes dont beaucoup, qui ont accès au savoir, ont pris conscience que la fin du monde était dans le dernier rapport du Giec. Vous savez, mes voisins ne m’invitent plus à dîner, je les embête trop avec mes histoires de planète. Je m’intéresse à l’écologie depuis longtemps, alors quand je vois que le monde tel qu’il est convient à certains… Quel sens on donne à la vie ? Ce devrait être l’amour, de la vie, des autres, de soi, le partage. Et encore je suis un privilégié. Je vis en France, je fais un métier que j’adore…
Quelle exposition ouvre la nouvelle saison de la Fondation GoodPlanet ?
L’exposition (Re)découvrir la biodiversité de nos régions est tirée de mon fi lm Vivant qui sera bientôt diffusé sur France 2. J’ai fait appel aux personnes fi lmant les animaux en France et ai récupéré 700 heures de rushes. Ce sont des extraits du fi lm qui vont être présentés à la Fondation. Nous avons travaillé pendant deux ans sur la biodiversité, qui est formidable en France. Nous ne voyons pas les animaux mais eux nous voient. Et dès qu’ils nous gênent on sort des pesticides. L’homme veut aménager la nature à sa façon. 80% des insectes ont disparu et on ne remontera pas la pente. S’il n’y a plus d’insectes, il n’y a plus de vie.
Le bois de Boulogne est-il riche dans ce domaine ?
Malheureusement pas assez. Je rêverais qu’il y ait des cerfs et des biches dans le bois. Cela nécessiterait que les automobilistes roulent moins vite. Au Japon, on peut apercevoir des cerfs en ville. A partir du moment où il n’est pas chassé, l’animal n’a pas peur de l’homme.
Un mot de la programmation de ces prochains mois ?
Cette année, on retrouvera des vidéos notamment sur le chant des oiseaux et les fonds sous-marins. L’artiste contemporain Fabrice Hyber, actuellement exposé à la fondation Cartier, est par ailleurs venu peindre une forêt sur un mur. Un festival de jazz investira notre clairière cet été, sans oublier les concerts du week-end et une fois par mois nous accueillons des musiciens amateurs.
➜ Fondation Good Planet, 1 carrefour de Longchamp, Bois de Boulogne.
Réouverture le 8 avril avec notamment l’exposition (Re)découvrir la biodiversité de nos régions.
➜ goodplanet.org
