Une caverne d’Ali Baba, un temple de la couleur et de la douceur… À la Pâquerette, mercerie du haut de Suresnes, boutons, fermetures Éclair, pelotes de laine et coupons de tissus côtoient des sous-vêtements féminins choisis pour leur confort par la maîtresse des lieux : Isabelle Cremer-Leroy. « J’ai repris la boutique il y a quatre ans alors que je dirigeais déjà un commerce similaire à Issy-les-Moulineaux. Cette reconversion après avoir travaillé longtemps à l’international me permet d’assouvir ma passion de la couture et du tricot que je tiens de mes grands-mères, tout en ayant une activité qui me correspond davantage », explique Isabelle. Pousser la porte de son magasin ménage une parenthèse dans notre monde de consommation effrénée. Quand une de ses clientes trouvera des élastiques pour réparer un drap housse, une mère de famille débusquera un ruban pour décorer une cape… « Certaines s’amusent, d’autres sont en quête d’originalité en personnalisant leurs vêtements ou préfèreront les réparer plutôt que de les remplacer. Ces dernières ne rachèteront pas un pantalon parce que sa braguette est cassée mais la changeront. » Isabelle Cremer-Leroy tient à ce que son métier perdure et que l’on maintienne les commerces indépendants dans les centres-villes. « Il faut permettre à des quartiers comme celui de l’avenue Jean Jaurès où je suis installée, et qui a conservé une âme, de continuer à vivre », insiste-t-elle.
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De fil en aiguille
En parallèle de ce côté presque militant du commerce de proximité un rien écolo, on retrouve une fibre artistique et pédagogique. Chaque mercredi, Isabelle propose donc des cours de tricot où elle apprend notamment à ses « élèves », qui sont parfois des hommes, dont un cadre supérieur que cela « détend », à créer leurs propres modèles. Elle distille aussi à ses clients de précieux conseils en matière de couture. « Souvent, ils ont une idée et je les aide à la mettre en pratique », détaille-t-elle après avoir trouvé une solution pour fermer une chemise de plage qui ne comportait pas de boutons. Cet aspect créatif est incontournable pour Isabelle. Une de ses tantes ne travaillait-elle pas chez Dior ? Si des aiguilles vous n’êtes pas piqué, elle propose également un atelier de retouches et fabrique même ses propres boutons grâce à une impressionnante presse de métal. « Cela me permet de créer de pièces uniques ». Encore une occasion de s’éloigner de l’uniformisation des grandes chaînes de prêt-à-porter.
>> À la Pâquerette, 2-4 avenue Jean Jaurès, du mardi au vendredi de 10h à 13h30 et de 15h à 19h30.