LES ENTREPRISES SURESNOISES FACE A LA CRISE

février 2021

  • Dossiers
  • LES ENTREPRISES SURESNOISES FACE A LA CRISE

Le tissu économique suresnois, reposant sur des secteurs d’activité plus résilients que d’autres, semble mieux résister à la crise. Comment ses acteurs abordent-ils les premiers mois de 2021 et quels sont les atouts de la Ville en vue de la reprise ? Optimisme, adaptation, soutien et innovation restent de mise à Suresnes.

Les mesures sanitaires induites par la pandémie de Covid-19 ont plongé brutalement de nombreuses entreprises dans l’impossibilité de travailler, et nécessité pour toutes d’adapter et diversifier leur activité en télétravail quand c’était possible. Mais la crise a aussi mis en évidence la résilience économique de certaines entreprises qui, en raison de leur secteur d’activité mais aussi de la qualité de leur organisation de travail et de leurs relations avec leur écosystème, font mieux que simplement résister.
Or celles-ci sont particulièrement nombreuses à Suresnes. Pour Vianney Raskin, adjoint au maire délégué au Développement économique et aux Entreprises, Suresnes a la chance de concentrer principalement des entreprises du secteur tertiaire, des activités de bureaux qui grâce à la mise en place rapide des mesures d’aide du Gouvernement, de la Région et du Département, sont à même de mieux résister à la crise que d’autres secteurs d’activités.
La Ville, via son service Vie économique et emploi, a accompagné ces dispositifs auprès des entrepreneurs suresnois pour les informer et les aider à constituer leurs dossiers de demandes d’aides : échanges téléphoniques, newsletters, visioconférences, webinaires.

Rester optimistes
« Il est important que les entreprises, et plus seulement les particuliers, pensent local, achètent local, insiste Vianney Raskin, c’est pourquoi la Ville soutient la création et le développement à Suresnes de plusieurs réseaux et clubs d’entrepreneurs, selon leur taille, leur nombre d’années d’existence, etc., afin de générer des synergies au niveau du territoire. » Comment les entreprises et les indépendants suresnois se portent-ils en ce début d’année 2021 ? Les dirigeants d’entreprise veulent rester optimistes malgré les incertitudes quant au timing de la relance et ils restent confiants dans les capacités de résilience, d’adaptation et d’innovation de l’écosystème entrepreneurial suresnois. Pour tous, il importe de donner un sens à cette crise afin que, dans le monde d’après qui commence maintenant, la RSE (responsabilité sociale des entreprises) ne soit pas juste un acronyme. Le diagnostic semble faire l’unanimité et, à l’initiative de la ville de Suresnes, sera au coeur des débats des 8es rencontres du dialogue social des secteurs public et privé, le 30 mars, qui ont pris pour thème cette année : « Le dialogue social, condition indispensable d’une relance économique pérenne ? »

3 QUESTIONS A
VIANNEY RASKIN,
Adjoint au maire, délégué au Développement économique et aux Entreprises

Suresnes mag : Quelle analyse faites-vous de la situation en ce début 2021 ?
Vianney Raskin : J’ai tendance à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. La particularité du tissu économique de Suresnes est d’être très tertiaire : prestations intellectuelles, développement de nouvelles technologies, etc. Si l’impact de la crise est très important partout, c’est un secteur souvent plus résilient que d’autres comme la culture, le sport ou le tourisme. Les mesures de soutien aux entreprises mises en place par l’Etat et la Région ont été efficaces, même si elles ne compensent pas tout.
Département, Territoire POLD et Ville ont favorisé le déploiement de ces aides à Suresnes grâce à leur connaissance des acteurs locaux. Je salue d’ailleurs le formidable élan de solidarité que nous avons pu observer lors du premier confinement. Beaucoup d’entreprises ont apporté leur aide à la ville et aux habitants en fournissant du matériel. L’année 2020 a été très compliquée et aura un impact pour beaucoup de nos entreprises en 2021 mais j’ai confiance en leur capacité d’adaptation et d’innovation pour faire face.

S. Mag : Quelques motifs d’inquiétude ne demeurent-ils pas ?
V. R. : Je suis inquiet pour une composante très importante du tissu économique suresnois : les indépendants et les petites sociétés dont l’activité repose sur quelques clients. Quand l’un d’eux est une entreprise en difficulté, les risques de le perdre sont importants et la situation peut devenir très vite catastrophique. On a moins de leviers pour réduire ses coûts lorsqu’on est indépendant. Le chômage partiel n’existe pas et il y a moins d’aides. La Ville réfléchit à la façon dont elle pourrait soutenir et essayer de rediriger plus d’aides vers ces micro-entreprises.

S. Mag : Quelle est votre vision de la vie économique suresnoise à plus long terme ?
V. R. :
Notre politique est « pro entreprises ». Ce sont elles qui, avec leurs 23 000 travailleurs, permettent l’existence des commerces et des restaurants. Elles contribuent ainsi à fabriquer le « bon vivre à Suresnes » important pour les Suresnois. Il est nécessaire, et c’est le rôle de la mairie, de maintenir l’activité économique à son niveau actuel pour conserver la qualité du service proposée par la Ville à la population. Je souhaite également aider les Suresnois à trouver plus facilement des emplois locaux. Le rapprochement du domicile et du lieu de travail est une composante très importante de la protection de l’environnement à laquelle nous sommes tous très attachés.

 

CHIFFRES

■ 7 000 personnes vivent et travaillent à Suresnes
■ 44,1% des entreprises présentes à Suresnes sont composées de 1 à 2 salariés.
Près de 2/3 des entreprises de la ville ont moins de 10 salariés.
■ 23000 personnes travaillent à Suresnes
Près de la moitié des salariés de Suresnes travaillent dans le secteur santé/social
■ Suresnes propose un parc de plus de 400 000 m² de bureaux avec un taux de vacance de 8,1%, inférieur à la moyenne des 11 villes du Territoire Paris Ouest la Défense (hors La Défense).

Club d’entreprises

Résilience mode d’emploi

Les entrepreneurs suresnois se rassemblent et se soutiennent au sein de trois clubs d’entreprises locales. Plus que jamais, sortir de son isolement permet de faire face au mieux à la crise que nous vivons et qui nécessite optimisme et adaptation. Trois clubs, une richesse pour la vie économique de Suresnes.

William Peres, Naïma Alexandre et Jean-Charles Dubreucq, le 14 janvier

« Je fais partie de la minorité d’individus programmée pour être optimiste. Je crois que quand on est entrepreneur, il est vital d’être optimiste. » D’emblée, Naïma Alexandre, abat sa carte maîtresse. Consultante certifiée en organisation et amélioration continue, elle a exercé une quinzaine d’années dans l’industrie avant de créer sa propre structure. Faire gagner les organisations en efficacité et en sérénité, apaiser la relation au temps, mieux gérer le stress dans la conduite du changement, faire passer ses clients de l’efficacité pure et dure à l’efficacité sereine, tel est le crédo de L’Atelier des petits pas que cette Suresnoise a créé en mars 2020, quelques jours avant le début du premier confinement.
« Partant du constat qu’il n’existait rien de spécifique au niveau de notre territoire pour les indépendants, les micro entrepreneurs, les freelance, nous avons décidé de créer l’association Sup Entrepreneurs avec Hélène Fontaine, formatrice en marketing digital et trésorière de l’association », raconte-elle. Une quête de visibilité et de reconnaissance pour des professionnels par définition isolés, pour qui le contexte présent ne favorise pas la rencontre de futurs clients. « Des études récentes indiquent que d’ici 2030 une personne sur deux sera indépendante aux Etats-Unis, pas toujours par choix mais parce qu’il est éminemment compliqué de retrouver un travail qui a du sens aujourd’hui. Une mutation de la façon de travailler et du rapport à l’entreprise est en cours. Le développement accéléré du télétravail y contribue, analyse Naïma Alexandre, et il y a vraiment un enjeu à ce que les pouvoirs publics prennent en compte la problématique des indépendants. »

Partage, entraide et convivialité
Diagnostic partagé par Jean-Charles Dubreucq, créateur et animateur du club d’affaires Protéine de Suresnes, au coeur d’un réseau national qui compte plus de 100 clubs de professionnels reconnus localement. « Solo entrepreneur invisible, quand vous adhérez à un club vous profitez du rayonnement de cette structure. La vocation des clubs Protéine est d’aider les chefs d’entreprise à sortir de leur isolement et à développer leur activité, complète Jean-Charles Dubreucq, Suresnois depuis 2015 et fondateur de coSmi group qui accompagne les dirigeants et les PME sur leur développement commercial. Il y a une notion d’entraide et de soutien, de partage, de recommandation, d’échange d’informations commerciales et d’opportunités. Particularité : un professionnel qui rejoint le club Protéine aura une exclusivité sur son domaine d’activité au niveau local. »
Ces dernier mois, l’activité du club a dû passer au distanciel, parfois toutes les semaines pour suivre au plus près l’actualité des aides gouvernementales. « Lors de la première phase de confinement au printemps, nos entreprises clientes ont dû adapter leur organisation en matière de RH et de mode de travail à distance, d’équipement, et se demander comment elles pouvaient travailler avant même de parler de l’activité commerciale. »
L’adaptation, pour les petites, mais aussi pour les plus grandes entreprises, est l’un des faits marquants de l’année passée. « L’adaptation est bien entrée dans l’esprit des uns et des autres », estime William Peres, qui préside le Suresnes Business Club (SBC), le club d’entreprises de Suresnes lancé en janvier 2020.

Nouvelles approches

« Nous ne sommes pas encore sortis de l’inconnu. Les entreprises suresnoises, en tous cas celles avec lesquelles j’ai des échanges, se sont fait une raison de l’année 2020, une année blanche avec une perte de 20 à 35 % de chiffre d’affaires. Mais elles se disent « on est encore là, on va inventer, réagir, rebondir, trouver de nouvelles approches, de nouvelles offres », constate le président du SBC, fondateur de Serious Factory qui édite des logiciels pédagogiques de formation à distance et de simulation 3D.
« Néanmoins, les aides de l’Etat diminuent progressivement depuis déjà 6 mois. D’ici peu, toutes ces entreprises qui survivaient avec un goutte à goutte au niveau des charges vont commencer à travailler en roue libre et il faut absolument que le marché redémarre », poursuit-il. Pour Jean-Charles Dubreucq, « il est difficile encore actuellement de figer des stratégies tant que la fin du tunnel ne peut pas être précisément entrevue. On espère voir des effets de relance en 2021. » Existe-t-il des motifs d’être raisonnablement optimiste en ce début 2021 ? « Toujours ! », s’exclame William Peres, « cela ne sert à rien de ne pas l’être. Être pessimiste ne fait jamais avancer, donc autant être optimiste. »

 

LES TROIS ASSOCIATIONS SURESNOISES

Naïma Alexandre
(L’Atelier des Petits pas / SUP Entrepreneurs)

SUP Entrepreneurs
Création : Fin 2018
Devise : « On travaille avec qui on connaît, on connaît qui on voit »
Activités : deux rencontres par mois : un café réseau et un atelier « montée en compétences » sur des sujets clés pour des entrepreneurs (sur Zoom en période de Covid), veille d’actualités liées à l’entrepreneuriat
Membres : 40 adhérents et 200 « sympathisants » : créateurs de sites Internet, coachs professionnels, conseillers immobilier, conseils en communication, management et conseil aux entreprises, Community managers, gestion financière.
supentrepreneurs.fr

 

Jean-Charles Dubreucq
(coSmi group / Protéine Suresnes)

Club Protéine Suresnes
Création : 2018
Devise : « Commercialement solidaires »
Activités : réunions deux fois par mois : réunions business, réunions thématiques, présentation des métiers de chaque nouvel adhérent, visites d’entreprises, interclubs et déjeuners (hors Covid)
Membres : entrepreneurs indépendants suresnois, consultants ou spécialistes dans leurs secteurs d’activité
(immobilier, banque, gestion de patrimoine, commercial, comptabilité, avocats, coachs professionnels…).
Plus de 800 adhérents à travers plus de 100 clubs en France.
ca-proteine.fr

 

William Peres
(Serious Factory / Suresnes Business Club)

Suresnes Business Club
Création : janvier 2020
Devise : « Du rapprochement naissent les synergies de croissance »
Activités : petits déjeuners et afterworks thématiques, conférences, webinaires, commissions thématiques
Membres : dirigeants d’entreprises suresnoises, 35 adhérents
suresnesbusinessclub.com

 

 

L’innovation au coeur du développement économique de Suresnes

Depuis plus d’un siècle, des entreprises innovantes s’installent à Suresnes. Les quais de Seine ont ainsi accueilli les fleurons de l’aviation du pionner Blériot à EADS en passant par Airbus.

 

Grands groupes, établissements de taille intermédiaire, start-ups, PME, artisanat… Sur un territoire peu étendu, le tissu économique de Suresnes fait preuve d’une grande diversité. Autre caractéristique : les entreprises locales font preuve, historiquement et encore aujourd’hui, d’un grand sens de l’innovation.
Ce mouvement a commencé avec Louis Blériot en 1915 et s’est poursuivi tout au long du XXe siècle, avec entre autres, la présence d’EADS et de Dassault systèmes.
Au XXIe siècle, le secteur de l’industrie, s’il n’a pas disparu, a nettement laissé la place à de nouveaux secteurs économiques, qui ont aussi l’innovation inscrite dans leur ADN.
Le secteur des services aux entreprises est le secteur d’activité le plus représenté à Suresnes en 2020, avec plus d’un tiers des entreprises totales (178 entreprises).
On distingue à Suresnes des « clusters », une concentration locale d’entreprises, de fournisseurs, dans un domaine particulier, et, c’est un aspect nouveau et innovant aussi. Ces entreprises aux activités « cousines » se développent en s’appuyant à la fois sur la compétition et la coopération.
En 2021, trois « clusters » principaux émergent à Suresnes.

Energie, santé, alimentation : l’excellence suresnoise
Un nombre important d’entreprises gravitent dans le vaste domaine de l’énergie et de tout ce qui y a trait de près ou de loin : produits innovants, conseil en efficacité énergétique, bâtiments intelligents… On y trouve des entreprises historiques comme la familiale Sofratherm, la globale Suez Sita, mais également des entreprises de taille moyenne et des start-ups : Citron, Twipi.

Un deuxième pôle d’attractivité et d’innovation se dessine très clairement dans le domaine de la santé. C’est aussi un secteur très diversifié : on y trouve des poids lourds comme l’hôpital Foch, Servier, Philips Healthcare mais aussi des entreprises du secteur de la biotechnologie et des start-ups spécialisées dans l’innovation santé (Canon Medical Systems, Voluntis, Ascom, Swisslog, ACM). Tout un secteur économique orienté sur ce que l’on nomme les « Health Tech », secteur d’avenir, résilient par excellence, si l’on considère les besoins en matière de santé liés au vieillissement de la population, au changement climatique, à la disparition de certains écosystèmes, aux épidémies.

Entreprises à forte résilience
Vianney Raskin, adjoint au Maire, délégué au Développement économique et aux Entreprises identifie un troisième secteur « que la Ville veut encourager pour attirer des entreprises plus résilientes, qui malgré les crises continuent à prospérer : l’univers de l’alimentaire et ses déclinaisons ». Le siège d’un grand groupe, Bel, est installé près du pont de Suresnes, mais toute une diversité d’indépendants dans ce secteur travaillent à Suresnes. « Ils choisissent même parfois Suresnes pour des raisons stratégiques. Le secteur de l’alimentaire traverse très bien les crises parce que les gens continuent à se nourrir. On l’a vu, confinés chez eux, les Français ont eu encore plus envie de cuisiner. A Suresnes nous avons MRS Groupe, Griffith Foods, Eat Sentive et, avec Bel, cela pourrait devenir un troisième cluster d’excellence, une concentration d’entreprises à forte résilience, capables de se remettre plus facilement que d’autres du choc de crises futures. »

 

600 entreprises
sont implantées à Suresnes
(de 1 à + de 1 000 salariés)

 

Les entrepreneurs racontent

 

« Aller de l’avant ! »
Mi-Ryung Beilvert, présidente et fondatrice de Qiriness

Une situation « terrible », surmontée avec « agilité ». Une France confinée, des magasins fermés de la mi-mars au début du mois de mai, lorsque l’on est spécialisé dans la fabrication, et donc la vente, de produits cosmétiques, il y a de quoi trembler. Le roseau Qiriness a plié mais n’a pas rompu. L’entreprise suresnoise, distribuée en pharmacie et dans plusieurs chaînes dédiées à la beauté, « a rapidement géré au cas par cas pour surmonter la crise ». Elle a notamment eu recours à l’activité partielle, les ventes chutant de « plus de 50% en France sur les deux premiers mois. Même si les ventes en ligne ont connu une forte croissance, les fermetures
de centaines de points de vente en France nous ont beaucoup affectés »,
observe Mi-Ryung Beilvert, présidente et fondatrice de Qiriness.

Fort esprit d’équipe
Son entreprise de 30 salariés a multiplié les efforts pour limiter les dépenses et rattraper la perte de chiffre d’affaires et finalement se sortir de la crise. Sa taille, moyenne, fut d’ailleurs « un avantage dans ce contexte si particulier », explique-t-elle. Elle a favorisé la flexibilité qui s’est appuyée sur un fort esprit d’équipe. « Nous sommes très soudés, ce qui nous a aidés à mieux affronter cette crise inouïe », confirme la présidente de Qiriness.
« Après avoir surmonté cette crise ensemble et relevé au moins un genou en 2020, notre objectif pour 2021 est de relever le deuxième genou pour pouvoir à nouveau aller de l’avant ! »

Les bureaux de Qiriness sont installés près du centre-ville de Suresnes depuis trois ans et cela ne relève pas du hasard. « J’éprouve un véritable attachement pour Suresnes où j’ai vécu huit ans. Mes enfants sont allés à la crèche Le Chat botté et ma fille aînée a fréquenté l’école maternelle Darracq (aujourd’hui rebaptisée école Simone Veil). Nous adorons la ville où il y a beaucoup de restaurants et de commerçants sympathiques. Elle est en plus assez bien desservie par les transports en commun ce qui est pratique pour les salariés de Qiriness mais également pour les rendez-vous professionnels dans Paris », salue Mi-Ryung Beilvert. Un centre-ville pour lequel la dirigeante ne tarit pas d’éloges. « C’est un quartier vivant et dynamique, le marché le mercredi est aussi très appréciable. C’est agréable à la pause déjeuner : il y a un large choix en termes de cuisine autour d’une jolie place, il y fait bon vivre. »

 

« Une croissance sans précédent »
Thomas Fauré, président du réseau social français Whaller

Un effectif doublé, un bond de 400% de la fréquentation de son site internet… La crise sanitaire bouleverse la société et affaiblit bon nombre d’entreprises, mais pas toutes. Ainsi la suresnoise Whaller a-t-elle connu une croissance de 60% en 2020. « Nous sommes une plateforme sécurisée de réseaux sociaux et collaboratifs qui apportait des solutions aux entreprises quand, en mars 2020, tous les Français se sont retrouvés confinés et une partie en télétravail forcé. Toutes les organisations ont dû se tourner vers des solutions numériques de communication et de collaboration », rappelle Thomas Fauré, à la tête de Whaller. La société a même proposé pendant 6 mois une
offre spéciale gratuite pour utiliser sa plateforme en raison de la crise sanitaire. « Nous avons redoublé d’efforts pour mettre notre solution au service du plus grand nombre, doublant notre effectif en 2020 », ajoute Thomas Fauré.

Thomas Fauré apprécie que la ville de Suresnes travaille aux côtés des entreprises. « Nous sommes en lien étroit avec elle et la création l’année dernière du Suresnes Business Club en est la preuve », salue-t-il. L’équipe de Whaller a déménagé de Vaucresson à Suresnes en 2017. « Sa localisation, aux portes de Paris, dans un cadre privilégié entre la Seine et le mont Valérien est un atout », souligne-t-il. Et le lieu préféré de son équipe ? « Le centre-ville de Suresnes et nous avons hâte de pouvoir retrouver les restaurateurs suresnois ! »

 

« Pragmatisme, anticipation, adaptabilité »
Olivier Matot, directeur général de Sentiles

« Notre métier consiste à fournir des compétences à nos clients pour les aider à réaliser leurs grands projets d’infrastructure : énergie, ferroviaire, urbanisme », explique Olivier Matot, directeur général de Sentiles. L’entreprise compte une soixantaine de collaborateurs.
Sentiles a réagi en trois temps. Pour maintenir au maximum les missions et activités, notamment lors du premier confinement, elle a tout d’abord anticipé l’outil informatique pour ses collaborateurs. « Une semaine avant l’annonce du confinement, nous nous étions assuré que tout le monde pourrait travailler à distance. Nos équipes ont fait preuve, comme toujours, de beaucoup de professionnalisme et d’adaptabilité », raconte Olivier Matot. Elle a ensuite réagi rapidement aux offres d’aides de l’Etat, sur les activités partielles et le financement, via le PGE (Prêt garanti par l’Etat). « Ça a été d’une grande aide au moment où toutes les activités
chantiers s’arrêtaient. Nous nous sommes adaptés à cette étape de décroissance temporaire 2020 et 2021 en recentrant nos activités. »,
poursuit le dirigeant.
Aujourd’hui Sentiles envisage la suite. « Notre pari, c’est d’anticiper les grands changements à venir. La crise a créé des opportunités, notamment dans le recrutement. On renforce donc notre puissance commerciale pour profiter de la relance quand elle sera là. Notre ambition est de pouvoir continuer proposer des solutions performantes à nos clients de manières toujours plus efficace. »

Installée près du quai Marcel Dassault, la société se félicite de sa proximité avec Paris et La Défense. « Nous profitons d’un cadre très satisfaisant, au bord de la Seine. On découvre petit à petit tout ce que la ville organise pour les entreprises et nous apprécions pleinement cette relation », assure Olivier Matot.

 

« Des points positifs »
Jean-Luc Lavenir, directeur général du groupe Signify

Ancienne division lumière de Philips, indépendante depuis 2016, Signify est le numéro un français et mondial de l’éclairage.
Très durement touché lors du premier confinement par l’arrêt complet de toutes les activités, en particulier du bâtiment, Signify a d’abord eu recours au chômage partiel d’avril à fin mai pour 40 % du personnel. Les employés sont en télétravail depuis le 15 mars. « Le point positif c’est que nous avons appris de nouvelles méthodes de travail à distance, à éviter des transports souvent fatigants. Quand la situation le permettra, nous trouverons des solutions médianes avec du télétravail mais aussi de la présence physique », explique Jean-Luc Lavenir, directeur général du groupe. L’éclairage public a souffert, davantage que la branche grande consommation qui a pu bénéficier de la vente en ligne. « La situation actuelle est compliquée, mais nous restons confiants sur l’avenir de notre industrie. »

« Nous sommes à Suresnes depuis une quinzaine d’années. Notre siège social, situé avenue de Verdun, est très central, ce qui est très agréable pour les salariés qui ne vont pas au restaurant d’entreprise. L’accessibilité est simple pour ceux qui habitent sur les bonnes lignes, et nous sommes tout près de Paris », apprécie Jean-Luc Lavenir.

 

La Ville aux côtés de ses entreprises

Le service Vie économique et emploi de la Ville de Suresnes est un pôle spécifique dédié aux acteurs économiques locaux, auxquels il propose informations, ressources, accompagnement, formation en s’adaptant à leurs besoins.
Prêt de trésorerie garanti par l’Etat, chômage partiel, subventions en fonction des types d’activités… En veille permanente sur les derniers dispositifs mis en place par l’Etat, la Région Ile-de-France et le Département des Hauts-de-Seine pour aider les entreprises à traverser la crise du Covid, la ville a intensifié les contacts avec les entrepreneurs suresnois pour favoriser leur orientation parmi les aides auxquelles ils peuvent être éligibles :
✔ Newsletters spéciales sur les aides aux entreprises et aux créateurs,
✔ Création d’un guide des soutiens aux entreprises compilant les aides disponibles,
✔ Soutien à la constitution des dossiers de demandes d’aides,
✔ Participation de la ville de Suresnes au Comité d’engagement du Fonds Résilience mis en place par la Région Île-de-France, la Banque des Territoires et les collectivités, qui prend la forme d’une avance remboursable à taux zéro (de 3 000 à 100 000 euros) à destination des entreprises de 0 à 50 salariés (sous conditions), pour une durée allant jusqu’à 6 ans,
✔ Organisation d’une rencontre en visioconférence associant la Région et la DIRECCTE (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) pour présenter aux entreprises les modalités de mise en oeuvre des Fonds de Résilience et du
Fonds de Solidarité (une cinquantaine d’entreprises suresnoises y ont participé au mois de novembre),
✔ Webinaires sur les aides au recrutement, les dispositifs d’aides RH spécial Covid (chômage partiel, activité partielle de longue durée…) et sur le plan de relance.

Pour tous renseignements : service Vie économique et emploi, 7-9 rue du Mont-Valérien. Tél. : 01 41 18 16 54. suresnes-emploi-entreprises.fr

Le dialogue social : l’innovation au service des Suresnois

Dans les collectivités locales, dans l’administration, et à Suresnes en particulier, l’innovation est au coeur de l’action. Le 30 mars prochain, croisons les doigts, la Ville de Suresnes orchestrera, sous le haut patronage du bureau de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour la France et du Global Deal, la 8e édition des Rencontres du dialogue social des secteurs public et privé. Les intervenants de renom invités (notamment Jean-Michel Blanquer, Valérie Pécresse, Laurent Escure…) débattront pendant une journée sur le thème « Le dialogue social, condition indispensable d’une relance économique pérenne ? ».

Une démarche unique dans la fonction publique
Cet événement annuel, organisé à l’initiative du maire de Suresnes et de Béatrice de Lavalette, adjointe en charge du Dialogue social et des Ressources humaines, vice-présidente de la région Ile-de-France, est le symbole d’une politique pionnière et unique dans la fonction publique, mise en oeuvre depuis plus de 12 ans en faveur d’un dialogue social riche et constructif, levier d’optimisation de la performance publique et de progrès social, avec pour objectif l’amélioration continue du service public offert aux Suresnois. Cette démarche innovante a permis de créer un climat social apaisé, avec seulement une demi-journée de grèves pour raisons locales en 12 ans, mais également la signature de près de 35 accords « gagnant-gagnant » relatifs à l’ouverture des médiathèques le dimanche, au régime indemnitaire au mérite à la hausse et à la baisse, à la flexibilité des horaires des agents en fonction des besoins de la population, à la diminution de la masse salariale ou à la lutte contre l’absentéisme.

Un modèle concret, innovant et transposable
Ce modèle unique de dialogue social, porté depuis 12 ans par Béatrice de Lavalette, constitue d’ailleurs une source d’inspiration pour de nombreuses grandes entreprises (Total, EDF, Carrefour, etc.) ou collectivités (Lyon, Paris, Le Havre, Marseille). Suresnes est également la seule représentante du secteur public au sein du Global Deal, où siègent près d’une trentaine d’entreprises du CAC 40 et quatre syndicats. Cette politique s’appuie sur quatre axes majeurs : le dialogue social, levier de performance et de progrès social ; l’égalité professionnelle femmes hommes, avec l’obtention du label AFNOR Egalité professionnelle, que seules 4 villes en France détiennent ; l’accompagnement du handicap, avec un taux d’agents en situation de handicap de près de 9%, soit au-dessus du taux légal de 6% ; et enfin, le bien-être et la qualité de vie au travail, avec une dizaine d’accords au service de la performance et de la créativité des agents, dont le projet de transformation « Incarnons le travail de demain », pour une administration plus souple et plus efficace.
L’OIT, instance internationale emblématique du dialogue social, a reconnu l’exemplarité de la démarche de Suresnes, qu’elle considère comme un « modèle concret, innovant et transposable », qu’elle s’est engagée à promouvoir auprès de ses 187 pays membres.

 

En tant qu’employeur, j’affirme que le dialogue social n’est ni un poids, ni un frein, ni une fin en soi, mais qu’il peut être, tout au contraire, un formidable levier d’optimisation de la performance publique, d’amélioration de la qualité du service aux habitants et de progrès social. Le dialogue social n’est ni une utopie, ni une option. C’est une démarche impérative, un levier de performance économique et sociale.
Béatrice de Lavalette, adjointe au maire en charge du Dialogue social, de l’Innovation sociale et des Ressources humaines

Pour en savoir plus sur le dialogue social à Suresnes et s’inscrire aux 8es Rencontres :
www.suresnes.fr/ma-ville/engagements/dialogue-social

Partagez l'article :