Le jeudi 29 octobre à minuit, tous les commerces considérés comme non essentiels par le Gouvernement ont dû baisser leur rideau, avant d’enfin pouvoir rouvrir le samedi 28 novembre. Fleuristes, salons de coiffure, librairies, magasins de jouets, restaurants, magasins d’habillement, etc. ce sont les commerces indépendants de proximité qui ont été concernés, comme pendant le premier confinement, qui a duré 8 semaines, du 17 mars au 11 mai.
La conséquence en cette année 2020 pour de très nombreux commerçants c’est une très forte baisse du chiffre d’affaires pouvant entraîner une faillite et la fermeture définitive. Or, comme le rappelle justement Sandrine du Mesnil, adjointe au maire déléguée au Commerce, aux Marchés et à l’Artisanat, « là où il y a des commerçants, il y a de la vie ». « Il était crucial que les commerces qui avaient baissé le rideau le 29 octobre rouvrent au plus vite, et ce, dans chacun des quartiers de Suresnes. »
Le maire Guillaume Boudy, Sandrine du Mesnil et les services de la Ville se sont mobilisés pour soutenir et accompagner les commerçants locaux pendant ces semaines difficiles. Dans un message adressé aux commerçants et aux artisans, Guillaume Boudy s’est dit « conscient que cette situation a plongé les Français et tout particulièrement les commerçants et les restaurateurs, le coeur battant de notre ville, facteur de lien et de convivialité, dans une grande précarité ».
Afin d’accompagner les commerçants et artisans suresnois, la Ville et son service Commerce ont mis en place de nombreuses mesures. La plus importante, qui permettra à chaque Suresnois de soutenir les commerces locaux est l’ouverture, d’un marché de Noël virtuel, suresnes-boutique.fr. A cette adresse, il est possible de faire ses achats dans les commerces de Suresnes depuis son domicile.
Le site suresnes.fr avec le dispositif « J’aime mes commerces à domicile », recense depuis le 29 octobre, une liste des commerces de Suresnes, ceux qui sont ouverts comme ceux qui sont fermés ou encore ceux qui proposent la livraison à domicile ou la vente à emporter. Une campagne de communication lancée début décembre met en avant le commerce local.
J’engage nos concitoyens suresnois et celles et ceux qui travaillent dans notre ville à faire leurs achats localement pour soutenir nos
commerçants, vos commerçants. Guillaume Boudy, maire de Suresnes
LE COMMERCE A SURESNES
624 commerçants
702 artisans
91 commerçants sur les marchés
150 restaurants
3 QUESTIONS A
SANDRINE DU MESNIL
Adjointe au maire déléguée au Commerce, aux Marchés et à l’Artisanat
Suresnes mag : Vous avez été élue en juin aux côtés de Guillaume Boudy, quelle est votre feuille de route ?
Sandrine Du Mesnil : le projet de mandat 2020-2026 sera présenté en détails aux Suresnois en début d’année prochaine, mais ma mission concernant les commerces consiste à rendre les commerces de la ville plus visibles et les aider à faire augmenter leur fréquentation, autrement dit faire entrer les clients dans les boutiques. Nous avons commencé par renforcer le service Commerce en recrutant une manager Commerce et Artisanat qui a de l’expérience et qui connaît bien le territoire puisqu’elle a exercé des fonctions similaires chez nos voisins de Rueil-Malmaison et Nanterre.
S.M. : Avec le deuxième confinement, comment le service Commerce de la Ville a-t-il adapté son action ?
S.D.M. : Nous avons mis en place des mesures d’urgence. Dès le 29 octobre, premier jour du confinement, Suresnes s’est associée à la Chambre de Commerce et d’Industrie des Hauts-de-Seine pour proposer la solution « J’aime mes commerces à domicile » aux commerçants et aux habitants de la Ville. Cet outil disponible sur suresnes.fr permet de voir les commerces sur une carte et donne une visibilité à ceux qui pratiquent la livraison ou le click and collect.
Nous avons maintenu le lien avec les commerçants pour faire le point sur leur situation et les orienter dans leurs démarches. Dans les 10 premiers jours, nous avons réussi à téléphoner à plus de la moitié des commerçants, grâce à la mobilisation des agents du service Commerce et ceux d’autres services. Il fallait joindre très vite ceux qui étaient obligés de fermer car nous n’avons pas toujours leurs coordonnées personnelles. Un numéro de téléphone leur est spécialement dédié s’ils ont besoin de nous joindre.
Nous avons tenu deux réunions destinées aux restaurateurs. Nous avons suivi de près la situation de celles et ceux qui étaient totalement fermés et porté nos efforts sur eux.
Par ailleurs la Ville exonère les commerçants de certaines taxes (TLPE, terrasses, redevance spéciale des déchets° pour l’année 2020. Enfin le maire a plaidé auprès des autorités préfectorales pour la réouverture des commerces de proximité avec protocole strict le plus rapidement possible et auprès de Haut-de-Seine habitat pour une remise sur les loyers. Le Département et la Région ont aussi mis en place des aides pour les entreprises et les commerces.
S.M. : Allez-vous mettre en place d’autres actions ?
S.D.M. : Certainement. En décembre, période pendant laquelle de nombreux commerces réalisent habituellement une part importante de leur chiffre d’affaires, nous mettons en place un marché de Noël en ligne. Dans la foulée, ce dispositif deviendra une plateforme d’achat regroupant les professionnels de Suresnes.
Les commerçants suresnois se réinventent
Témoignages recueillis du 9 au 13 novembre, avant la décision du Gouvernement
d’autoriser leur réouverture le 28 novembre.
« J’ai d’autres activités »
Elodie Souladie, coiffeuse visagiste a domicile basée à Suresnes
« Lors du premier confinement, la plupart des gens ne travaillait pas. Le fait que cette fois nous, coiffeurs à domicile, ne puissions pas exercer, c’est dur à gérer psychologiquement.
On a l’impression que le monde continue de tourner sans nous… J’ai d’autres activités, heureusement : je fais notamment de la formation en visio-conférence. Mais c’est très ennuyeux de recevoir cinquante appels par jour pour coiffer des gens à Suresnes ou dans les environs…
C’est très difficile de ne pas décrocher ou de dire non. Je devrais toucher l’aide du Gouvernement de 1500 euros par mois pour les auto-entrepreneurs, mais ce n’est pas suffisant car je suis seule avec deux enfants. Mon espoir, c’est de pouvoir reprendre le travail au plus vite. »
https://elodies.business.site et Instagram : @elodie_sle
« Alors je m’adapte »
Blandine Dameme, fondatrice de Back to the basics
« Je vends des produits zéro déchets et des soins naturels parce que moi-même j’en ai eu ras-le-bol de créer des tas de déchets et d’utiliser des produits qui ne me faisaient pas du bien. Les
produits que je propose, je les fabrique à mon domicile suresnois, je suis formée en aromathérapie, phytothérapie et apithérapie. Ce que je ne fabrique pas est scrupuleusement sourcé par mes soins, je mène une véritable enquête ! Cette épidémie est un obstacle à mon activité. J’ai lancé la vente sur mon site mi-février 2020 et je venais tout juste de commencer à vendre sur le marché Zola.
J’essaye d’être active sur les réseaux sociaux, de mobiliser mes contacts… Je me suis quand même posé la question d’arrêter. Mais je suis quelqu’un qui s’adapte. Alors je vais m’adapter. ».
https://www.backtothebasics-nature.com/
« Nous proposons le panier livre et bouquet »
Lucie Cahour de la librairie Lu&Cie et Aude Anglaret, maître fleuriste d’Aude rose, à la Cité-jardins
La librairie du haut de Suresnes est restée ouverte. Pourquoi ? Son rayon papeterie proposant des produits de première nécessité, elle n’était pas obligée de fermer boutique. « Mais la partie librairie n’était plus en libre-service », explique Lucie Cahour, à la tête de Lu&Cie. Débordante d’imagination, elle a même créé un nouveau service. « Chaque vendredi, nous proposons avec la fleuriste Aude Anglaret, maître fleuriste d’Aude rose, un panier comprenant un livre et un bouquet de fleurs. Je choisis le livre et Aude s’en inspire pour composer un bouquet qui rappelle l’ambiance de l’ouvrage. L’idée est de partager nos clients et que les Suresnois découvrent des commerces de proximité ».
Lu&Cie, 18 avenue Jean Jaurès, tél. : 01 47 72 15 18, lu-et-cie.fr. Aude rose, 24 avenue Edouard Vaillant, tél. : 01 47 72 49 31, auderose.com
« Tous mes salariés sont sur le pont »
Renaud Musseau de la librairie Le Point de côté
« Nous avons repensé toute notre organisation afin de limiter au maximum notre perte d’activité. Mais cela commence à devenir compliqué ». A la mi-novembre, Renaud Musseau, à la tête de la librairie Le Point de côté, ne cachait pas son inquiétude malgré la solidarité de sa clientèle. « Elle répond présent. Nous avons remis en place un système de click and collect qui marche mieux qu’au printemps puisque cette fois-ci les fournisseurs travaillent », décrivait-il. « Nous réalisons 50% de notre activité habituelle mais tous mes salariés sont sur le pont : c’est un énorme travail de gérer les commandes par mail et le site internet », détaille-t-il. Restait alors la grande inconnue du mois de décembre. Dernier détail qui a son importance : avec Noël, Le Point de côté réalise en décembre, en temps normal, un quart de son chiffre d’affaires annuel.
Le Point de côté, 22 et 24 place Henri IV, tél. : 01 45 06 16 65, librairiepointdecote.fr
« Solidarité extraordinaire des clients »
Olivia Levistre François, fondatrice du magasin de vêtements Kopin
« J’ai rouvert le 11 mai. Toutes les clientes étaient là et ont fait preuve d’une solidarité extraordinaire. J’essaie de mettre en place du click and collect mais je n’ai pas la possibilité de créer un site internet alors j’utilise les réseaux sociaux et je communique beaucoup avec les clientes. Ça marche bien, ça permet de limiter les dégâts. Les vêtements sont souvent des achats coup de coeur, une cliente passe, jette un oeil et repart avec quelque chose qui lui a plu. Avec la boutique fermée, c’est impossible. La vendeuse que j’emploie est au chômage partiel trois jours par semaine. Nous, les commerçants, avons l’impression d’être punis, d’être les seuls à ne pas travailler. »
Kopin, 7 rue des Bourets. Tél.: 01 45 06 14 79
« On se sent soutenus »
Jean-Marc Choquart, Fondateur du restaurant Au Père La Casquette
« Je reste ouvert seulement pour la vente à emporter qui, en temps normal, représente la moitié de mon activité. Là, avec toutes les personnes en télétravail, on marche beaucoup moins. Mais j’ai quand même quelques nouveaux clients avec les gens confinés. Mon commerce est affaibli mais pas encore en danger. J’emploie une salariée mais j’ai réduit son temps de présence. Et moi, je me verse un salaire symbolique. C’est dur mais on se sent soutenus, par les clients, par la Ville et l’Office de Tourisme qui nous donnent de la visibilité sur leurs réseaux sociaux.
Et nous avons de la chance d’avoir des aides de l’Etat. Au Père la Casquette, on trouve tous les jours des soupes, des salades et des quiches cuisinées le matin dès 5h avec des produits frais.
Les plats du moment : la soupe butternut châtaigne et la quiche tartiflette ».
Au Père La Casquette, 61 rue de Verdun, du lundi au vendredi de 12h à 14h30
« Le moment le plus important de l’année »
Corinne Marlinge, gérante du magasin de vêtements Samantha B
« On a fermé au moment le plus important de l’année, avec des stocks énormes. C’est d’autant plus difficile à admettre que depuis le mois de mai nous appliquons et respectons un protocole sanitaire strict. J’essaie de maintenir une activité, je viens tous les jours à la boutique.
J’ai créé un groupe de clientes sur Whats app, j’envoie des vidéos et des photos des vêtements. Ça prend du temps mais ça a le mérite de m’occuper et je fais quelques ventes. Les clientes peuvent prendre rendez-vous ou passer à l’improviste ».
Samantha B, 41 rue des Bourets, tél. : 01 47 72 23 84
« Utile pour nous, pour la collectivité, pour la société »
Laetitia Yung, fondatrice du restaurant La Parentheze
« En temps normal, nous ne faisons pas de vente à emporter, nous soignons l’accueil, l’ambiance, le service pour que les consommateurs passent chez nous un bon moment. Pendant le premier confinement nous avons d’abord fermé puis, après un temps de réflexion et une adaptation de notre carte, nous nous sommes lancés. Cette fois au moins nous sommes rodés, nos clients aussi. Nous sommes présents sur les réseaux sociaux et ça fonctionne plutôt bien. On a même un groupe Whats app de quartier qui nous soutient. Les Suresnois sont bienveillants. On fait un métier difficile, on est habitués à travailler beaucoup, à se réinventer en permanence, c’est normal.
Mais là… c’est différent. On doit créer et casser derrière. Psychologiquement, c’est éprouvant. Mais on recommencera et on respectera un protocole encore plus strict s’il le faut, car c’est utile pour nous, pour la collectivité, pour la société. »
La Parenthèze, 54 rue de la République, tél. : 01 41 44 15 69
Les commerces suresnois rivalisent d’initiative pour proposer des offres alléchantes et festives, dénichez-les et suivez-les sur les réseaux sociaux :
◆ Restaurants : Et toque, Pizzeria dello Stretto, Pompon, le Carreau, le Bistrot d’Edouard, le Burger qui assure, Rôtisserie Casse-Croute, Sapori d’Italia, Au Père lapin, l’Atelier du mezze, O jardin secret, Good time…
◆ Commerces et artisans : Lili Margotton (objets en tissus naturels), Aude rose (fleurs), Au Lys d’or (fleurs), The Florist (fleurs), Lupi (bouquinerie), Béatrice Balivet (bijoux), Shoes and co (chaussures)… Et tant d’autres…
POUR SUIVRE L’ACTUALITE DES COMMERÇANTS
Sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram) de la Ville de Suresnes et de l’Office de Tourisme (Visit Suresnes) et sur la carte interactive www.suresnes.fr/vos-commerces-pendant-le-confinement.
L’Office de Tourisme propose sur son site suresnestourisme.com une liste actualisée quotidiennement des restaurants qui proposent de la vente à emporter.
Pharmacies, toujours la pour les patients
A la fois maillon de la chaîne de santé et commerce de proximité, les pharmacies sont restées ouvertes sans discontinuer depuis le premier confinement. Néanmoins, elles connaissent une période tendue commercialement. Le chiffre d’affaires ne remonte pas, tandis que l’Etat leur assigne un rôle de soutien auprès des autres professionnels de santé, comme la gestion des stocks de masques. La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a commencé le 13 octobre et se terminera le 31 janvier. « On s’est retrouvés à vendre en une semaine ce qu’on vendait en un mois et demi l’an passé » explique Bruno Laurandin à la pharmacie des Chênes. « 20 à 30 % des personnes se font vacciner pour la première fois. 75 % nous demandent de procéder à l’injection dans la pharmacie. »
Les pharmaciens constatent un renoncement aux soins qui impacte leur chiffre d’affaires. « Les patients ont peur d’aller chez le médecin, craignant d’être contaminés par le virus », confirme Caroline Hauchecorne à la pharmacie du Théâtre, rue Aristide Briand. « Nous voyons beaucoup de vieilles ordonnances et nous devons recadrer régulièrement les patients pour les inciter à revoir leur médecin. »
Les pharmacies participent depuis peu à une nouvelle mission dans le cadre de la lutte contre le virus de la Covid-19 avec l’arrivée des tests antigéniques à lecture rapide.
« Les médecins, les infirmières, les kinésithérapeutes peuvent pratiquer ces tests et venir retirer gratuitement une boîte de 20 à 25 tests chaque semaine », confirme Bruno Laurandin. Note plus réjouissante, on peut aussi trouver des idées de cadeau chez son pharmacien, font-ils remarquer : eaux de parfum, savonnerie, tisanerie, masques parfumés, « plein de petits trucs sympathiques qui peuvent faire plaisir ».
Journée « Made in Suresnes »
le dimanche 13 décembre à la Galerie des métiers d’art La Verrière
Les artisans de la Galerie proposent aux Suresnois de découvrir leurs travaux et dénicher des cadeaux uniques, « Made in Suresnes », à glisser sous le sapin. 7 ter rue Emile Duclaux / 56 rue Rouget de Lisle
Ouverture des commerces le dimanche
En décembre, il sera possible de faire ses courses à Suresnes le dimanche. La Ville a décidé d’autoriser les commerces à ouvrir aux dates suivantes : les dimanches 6, 13, 20 et 27 décembre 2020.
Un repas de chef pour Noël
Des restaurateurs suresnois proposent des menus et des produits spécifiques pour les repas de fêtes. En voici deux exemples.
Restaurant Et Toque !
Tous les samedis Et Toque ! vous propose des produits d’exception à emporter.
Le chef vous a sélectionné et préparé, truffes, foie gras, magret fumé, poulet demi-deuil, champagne et plein d’autres gourmandises.
7 rue Emile Duclaux. Commande sur le site : www.restaurantettoque.com
Pizzeria Dello Stretto
Pour un réveillon en mode Dolce vita, direction la Pizzeria Dello Stretto qui propose pour les fêtes des produits italiens importés pour l’occasion. La pizzeria propose soit des paniers composés soit des produits : panettone, mozzarella, légumes cuisinés, alcools…
10, place Stalingrad, tél : 01 47 72 72 03 et www.pizzeriadellostretto.fr