WHALLER, la toile éthique

mai 2019

Face aux GAFAM*, la résistance s’organise. Ainsi Whaller, le jeune réseau social créée par Thomas Fauré à Suresnes, garantit le respect de la vie privée.

 » Lorsque j’ai commencé, on m’a dit que ça ne marcherait jamais ! », s’amuse Thomas Fauré, fondateur de Whaller. Cet entrepreneur de 36 ans n’avait pas eu besoin d’anticiper le désamour de certains (un quart des Français envisageaient en 2018 de quitter Facebook** )pour les réseaux sociaux. Dès 2013, il décidait de créer le sien, Whaller. Admiratif de la technologie mise en place par les jeunes entrepreneurs de la Silicon Valley, l’ingénieur était surtout frustré de voir ces plateformes trahir la confiance de leurs utilisateurs en vendant leurs données personnelles à des fins commerciales. « Leur modèle économique n’est pas éthique », remarque-t-il. « Et leur omniprésence ne mène pas vers une progression humaine. » Il fallait un certain culot pour se lancer face à ces géants. Coup de chance, Thomas Fauré en possède un stock. « J’ai surtout beaucoup d’orgueil, confesse-t-il. C’est ce qui m’a fait tenir. Au collège, j’étais un peu asocial, voire un peu harcelé. Ma mère me disait : « si ça se trouve, ce sont tous des crétins ! ».Ses mots m’ont marqué. Lorsque je suis sûr de mon idée, je ne change pas d’avis. Je continue et je persévère. Les scandales autour de Facebook m’ont donné raison. »***

Garder le contrôle
Sa réponse, Whaller, se présente comme un réseau social classique offrant à ses utilisateurs différentes sphères : professionnelle, amicale, familiale, privées et sécurisées. À chacun de les utiliser comme il l’entend, avec l’assurance de garder le contrôle sur les informations qu’il publie. Car à la différence du géant américain, la plateforme française garantit l’absence d’exploitation des informations personnelles. Séduit, Vincent Bolloré investit 3 millions d’euros dans la jeune entreprise en 2015. « J’ai mis presque deux ans à le convaincre », se souvient Thomas Fauré. Depuis 2018, Whaller vole de ses propres ailes. « Nous avions besoin de nous développer par nous-mêmes. Nous avons quitté le groupe Bolloré dans les meilleures conditions possibles et nous sommes restés en très bons termes », reconnaît l’entrepreneur qui dit tout devoir à son illustre « mentor ». Whaller a choisi de rester à Suresnes. « Nous avons été très bien accueilli par la mairie », note son fondateur, élogieux sur son centre-ville « très convivial » et l’accessibilité par les transports en commun. L’entreprise fonctionne aujourd’hui sur le modèle du freemium : gratuit pour les fonctions standards, il devient payant pour les fonctions plus avancées. Whaller a signé des contrats avec Pôle Emploi et avec le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Mais le réseau social séduit aussi des particuliers. « Aujourd’hui nous comptons 350 000 abonnés. Nous ne sommes pas gouvernés par les chiffres, mais en un an, nous avons multiplié notre nombre d’abonnés par cinq. » Derrière Whaller, Thomas Fauré défend une philosophie – exposée dans son essai Transmettez ! (éditions Baudelaire) : celle d’une « French tech » forte, qui « réconcilie le monde d’hier et celui de demain en ne tirant pas un trait sur ce qui a été fait avant. » Car l’enjeu derrière l’omniprésence des réseaux sociaux n’est pas seulement la perte de contrôle de ses données privées. Il est très politique : « Les algorithmes de cette plateforme ont la main. C’est très problématique, on a pu le voir avec les récentes affaires. La réflexion que nous devons mener est celle de la liberté. Il nous faut des alternatives qui correspondent aussi à notre culture de liberté personnelle française et européenne. Cela passe par l’éducation, bien sûr. Je pourrais mettre mes enfants en garde face aux dangers d’internet mais ce n’est pas suffisant. En tant qu’entrepreneur, j’ai pris la voie de l’action. »
whaller.com

*acronyme pour Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft.
** sondage IFOP pour Le Parisien (2018).
*** entre autres, les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs se sont retrouvées entre les mains de Cambridge Analytica, entreprise d’analyse de données qui a par la suite travaillé pour la campagne présidentielle de Donald Trump aux États-Unis.

Thomas Fauré en 4 dates
1983 – Naissance à Boulogne-Billancourt.
2006 – Diplômé de Centrale Lille.
2013 – Création de Whaller.
2018 – Publie Transmettez !, un essai où il défend une
vision conservatrice (mais sans couleur politique) et
verticale de l’éducation et du travail.

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Les Mary Poppins de Suresnes

Organiser une fête pour trente ou pour deux cents personnes, gérer le quotidien de votre maison ou de votre entreprise, bref, s’occuper de toutes les contraintes chronophages, telle est l’ambition de cette jeune start up créée par deux sœurs trentenaires. «

 

Notre aventure entrepreneuriale a débuté en 2015 », raconte Graziella Moreau, sa fondatrice. « Ma sœur Melissa et moi sommes toutes deux très organisées, et nous avons choisi de rassembler nos expertises complémentaires. » Poppiness se charge ainsi de gérer les affaires courantes. « Nous remplaçons des services généraux en gérant les livraisons et les approvisionnements ; nous organisons les voyages des collaborateurs. Nous offrons un service administratif et comptable. Pour les particuliers, nous faisons le lien avec le fiscaliste. » Cette partie administrative représente 70% de leur chiffre d’affaires. Les 30% restant concernent les événements clé en main que la jeune entreprise propose : baptèmes, anniversaires pour enfants ou pour adultes. Passée par une école de stylisme et après un début de carrière dans la mode, Melissa se charge de la partie créative. Elle s’occupe également de la communication et du site internet. Graziella, qui a travaillé dans l’événementiel, se charge de l’organisation et du planning. Le duo habitant respectivement à Courbevoie et Rueil Malmaison, Suresnes s’est imposée comme un parfait entre-deux. Les deux jeunes femmes y ont aussi retrouvé des attaches familiales ; elles ont grandi au sein du Rugby Club Suresnois, dont l’entraîneur de l’équipe féminine, Philippe Bessière, n’est autre que leur oncle. Graziella a elle-même longtemps fait partie du club avant la naissance de son enfant. « Travailler entre soeurs n’est pas difficile », s’amuse cette dernière. « On a cette chance de très bien s’entendre et de pouvoir se dire les choses sans se vexer. » Pour organiser des fêtes ou simplement déléguer des tâches contraignantes, les Suresnois peuvent compter sur ces bonnes fées très organisées !
Contact : moments@poppiness.fr
06 74 68 71 89 – www.poppiness.fr

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