Dingues » de culture street depuis l’enfance, David Benhaïm et Michael Holzmann ont cimenté leur
complicité en 2011 sur les bancs de leur prépa commerciale grâce à cette passion commune. A l’époque, ils achètent des sneakers rares qu’ils financent en revendant leurs premières paires… Ce phénomène marchand vous avait échappé ? Chaque année, Nike, Jordan, Adidas, Puma, New Balance, entre autres, commercialisent des baskets en édition aussi limitées que désirées. Introuvables en boutiques, ces beautés affolent les passionnés comme les spéculateurs qui peuvent parfois débourser jusqu’à 10 000 euros pour s’offrir la paire très chic de l’alliance entre Air Jordan et Dior. C’est dans cette niche pointue et prometteuse qu’est née leur start up, qui a multiplié chaque année son chiffre d’affaires par trois ou quatre. « Nous connaissions toutes les paires de baskets en rupture de stock et nous savions où les dénicher, car nous étions bien insérés dans la communauté, se souvient David Benhaïm. Fin 2017, alors que l’on terminait nos études, on a professionnalisé ce que nous faisions déjà pour nos amis et notre famille. » Leur market place, baptisée Wethenew, tente de marier la demande et l’offre, d’où qu’elles viennent. Règle cardinale : les paires proposées par le site sont neuves, et surtout, authentifiées par des experts.
De la cuisine parentale aux bureaux luxueux du quartier de l’Opéra
La petite entreprise se développe dans la maison des parents de David, à Suresnes. « On travaillait dans la salle à manger, on préparait les expéditions dans la cuisine et le salon servait de showroom. Je remercie mes parents pour leur patience ! » Les deux fondateurs misent dès le départ sur les passionnés, jeunes et connectés, en recrutant une community manager en free-lance.
Le succès est immédiat et leurs rangs grossissent rapidement pour atteindre aujourd’hui 70 employés. Si le siège social est toujours domicilié à Suresnes, leurs bureaux – superbes – se situent désormais dans le quartier de l’Opéra à Paris, la logistique dans le Val-de-Marne, et l’accueil des vendeurs de sneakers se fait dans le Marais, rue Pecquay.
En plus des réseaux sociaux, les deux fondateurs jouent sur l’expérience client premium. « Nous garantissons bien sûr l’authenticité des baskets, mais nous sommes aussi particulièrement attentifs au sizing (la taille), très variable d’une marque à une autre. Enfin, nous sommes la seule « place de marché européenne à proposer des échanges et des retours gratuits en France métropolitaine, détaille David Benhaïm. Aujourd’hui, notre clientèle est très variée : elle s’étend des passionnés pointus aux amateursqui souhaitent offrir un cadeau. »
630 000 abonnés sur Instagram
Au mépris du confinement, l’entreprise a continué de croître et a annoncé en mai dernier une levée de fonds de dix millions d’euros. « Nos vendeurs sont issus de toute l’Europe, mais notre base de clients est davantage francophone. L’un des gros objectifs est d’assoir notre leadership en France et de nous développer en Europe et dans le monde. » Autre ambition, pour les deux associés : pousser plus loin encore l’idée de communauté (qui compte plus de 630 000 abonnés sur Instagram) pour s’ériger en véritable media. Et pour soutenir cette croissance impressionnante, investir sur la technologie pour optimiser et traiter avec efficacité des milliers de commandes.
« Il y a dix ans, je savais que je voulais être entrepreneur, raconte David Benhaïm. Je n’avais pas visualisé les choses ainsi, mais l’ambition et le travail étaient là. Nous n’avions jamais rien entrepris avant, mais nous avions la conviction qu’il y avait un énorme marché. » Alors, pour décompresser, le jeune homme de 28 ans, qui réside toujours à Suresnes va marcher sur les quais, le long de la Seine, dans cette « bulle à côté de Paris », qui lui permet de maintenir le stress du business à plusieurs tours de piste.
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