Créé par Bertrand Diard et Fabrice Bonan en 2005, Talend a bien grandi depuis ses débuts. La start-up, émancipée de ses deux géniteurs, compte aujourd’hui près de 1400 collaborateurs dans le monde entier.
Son métier ? « Faire parler les données, explique son directeur des ventes Europe du Sud, Jacques Padioleau. Nous collectons ces datas, nous les identifions et les retravaillons pour leur donner une même structure, les faire parler ensemble, les analyser et en tirer des résultats. Si je prends l’exemple de la mairie, il est intéressant de connaître le flux de personnes qui viennent le jour du marché. Y a-t-il suffisamment de places de parking ? Que devrait-on mettre en place pour améliorer la circulation des usagers ? Notre job est de donner un sens à cette somme d’informations pour aider à la prise des décisions. »
240 employés à Suresnes
La particularité de Talend est d’avoir dès le départ proposé un modèle original. « Lorsque nous nous sommes lancés, poursuit Jacques Padioleau, nous étions en open source (accessible gratuitement) afin de nous différencier des grosses sociétés présentes sur le marché – IBM, Oracle, entre autres – qui offraient un modèle de licencing traditionnel (achat d’une licence pour bénéficier des services, NDLR). » Car les ambitions de Talend débordaient d’emblée le seul marché français.
En 2016, elle a réussi son pari en étant introduite au Nasdaq, la bourse new-yorkaise, tout en conservant son siège à Suresnes. « Talend, c’est le petit poucet qui a réussi à faire sa place », résume le directeur. Avec des bureaux en Chine et aux Etats-Unis, l’entreprise peut capter les besoins locaux et offrir à ses clients un support « follow the sun ». Autrement dit, résoudre un problème en 24 heures en passant la main, selon les fuseaux horaires, à ses différentes équipes réparties autour du globe. « Nous portons une attention toute particulière à nos clients, assure Jacques Padioleau. Chercher de nouveaux prospects, c’est bien, mais les garder est tout aussi important. Certains ont presque l’âge de la société et nous suivent depuis le début. On continue à croître avec eux. »
A Suresnes, les 240 employés se concentrent sur les fonctions commerciales, support, ressources humaines, mais oeuvrent aussi au coeur du réacteur : la R&D (recherche et développement) à la pointe de l’innovation. Et pour pouvoir loger tout le monde, le groupe a récemment quitté le 9 rue Pagès pour s’implanter 150 mètres plus loin, au 5-7 rue Salomon de Rothschild dans des bureaux conçus par un voisin suresnois, la société Ocellis (voir Suresnes Magazine de décembre 2020). « Nous avions lancé une enquête interne pour connaître les souhaits de nos collaborateurs. Ils ont voté en majorité pour demeurer ici. Nous sommes très contents de rester Suresnois ! La place centrale avec ses restaurants, dès qu’il fait beau, c’est très agréable.
On bénéficie de tous les services à disposition, et pourtant, le contexte reste à taille humaine par rapport à La Défense. Au lieu d’être noyé dans la masse, on est dans ce village et on s’y sent bien. C’est aussi ça l’esprit start-up. Et c’est cette convivialité autour d’un verre dans un café suresnois, à l’automne dernier, qui nous a donné l’idée de créer… un escape game de la data ! La première version vient d’être faite avec 220 clients et elle a rencontré un vrai succès. »
OPA américaine
Après avoir récemment accepté une offre publique d’achat lancée par le fonds d’investissement américain Thoma Bravo, Talend va poursuivre son fier bonhomme de chemin. « Nous sommes très enthousiastes. Ce rachat potentiel est le résultat d’une volonté stratégique visant à stimuler notre activité, pour le bénéfice de toutes nos parties prenantes. Thoma Bravo est spécialisé dans l’acquisition de sociétés informatiques. Il va nous permettre de sortir du marché pour continuer le développement de notre technologie. C’est une belle opportunité et un changement de cap. On est dans cette phase où l’on doit accélérer encore plus et nous aurons les moyens de le faire. »