PHILIPS SURESNES déploie 500 lits de réanimation

mars 2021

Pour pallier le manque d’équipement en réanimation, la Région Ile-de-France va déployer 500 lits de réanimation modulaires développés par Philips dans son siège suresnois.
Texte : Florence Rajon

Le grand public l’ignore souvent, associant encore la marque hollandaise à l’éclairage, mais Philips est aujourd’hui un groupe entièrement dédié à la santé, à la pointe de l’innovation, « Ces dernières années, rappelle son président français David Corcos, nous nous sommes séparés de plusieurs branches : la télévision, la radio et plus récemment de l’éclairage, activité historique du groupe. Cette dernière qui s’appelle maintenant Signify est aujourd’hui indépendante et est basée comme nous à Suresnes. Nous avons investi dans la santé, et notamment dans les équipements haut-de-gamme, la technologie et l’informatique, qui sont notre coeur de métier. Il faut rappeler que Philips a commencé à développer les rayons X dès 1920 ! »
Cent ans plus tard, en novembre 2020, alors que le pays peine à trouver le répit face à la crise sanitaire du Covid-19, des discussions s’engagent entre Philips, UniHA (la coopérative d’acheteurs hospitaliers français), et la Région Ile-de-France, afin d’augmenter significativement la capacité des réanimations franciliennes de façon pérenne, mais adaptable à la demande et aux besoins.

Capacités d’accueil augmentées de 40%
Un programme de 500 lits de réanimation modulaires est acté et se met en place début 2021, soit une augmentation de 40 % des capacités d’accueil. « Nous sommes en train d’équiper des matériels déjà existants, qui ne sont pas des lits de réanimation, mais des lits que l’on trouve par exemple dans des USC (Unité de Surveillance continue) et qui offriront les mêmes dispositifs que ceux de réanimation. Soit un équipement très haut-de-gamme qui permet de monitorer des patients en grande difficulté, détaille David Corcos. En cas de besoin, ils permettront d’augmenter de manière temporaire la capacité de réanimation d’un établissement ».  Et d’éviter ainsi le transfert des patients vers d’autres régions, comme cela a été le cas lors de la première vague.
« Le choc avait été difficile à absorber. Il fallait accroître la capacité d’accueil sans augmenter le nombre de lits de manière définitive, d’où cette approche hybride et modulaire. » La plupart des établissements de la région, dont l’hôpital Foch, ont montré un réel intérêt pour bénéficier de cette offre.

L’innovation au service de la santé
Le programme propose quatre angles d’approche. D’abord Philips est en train de fournir 430 moniteurs de réanimation, une centaine de respirateurs moins invasifs que la précédente génération, permettant des traitements plus doux avec un apport d’oxygène. La société propose aussi, via son unité de formation médicale, un programme bref et intense pour former 1500 soignants qui viendront renforcer les équipes déjà existantes. « On peut être moins stressé et plus apte à intervenir en réanimation lorsque l’on maîtrise l’environnement technique. » Enfin, le groupe s’est engagé dans la surveillance prédictive des malades grâce à l’intelligence artificielle. « Nous les équipons d’un patch sans fil connecté au moniteur qui permet, grâce à un algorithme, de détecter bien plus tôt des signaux de détresse et d’anticiper une détérioration de l’état d’un patient pour l’orienter ou non vers la réanimation ou encore d’appliquer un traitement plus intensif afin d’éviter que son état se détériore. On sait dire à 95 % s’il y a un risque. »
Cette technologie de surveillance prédictive développée à Suresnes dans le laboratoire de recherche et développement du groupe où travaillent une cinquantaine de salariés devrait équiper dix unités, dont des services accueillant des patients Covid nécessitant une surveillance accrue. Les équipes suresnoises de Philips travaillent ainsi quotidiennement à l’installation et la connexion des lits et assurent le service après-vente. « Nous avons été très présents dès les premiers jours du confinement pour nous assurer du bon fonctionnement de tous nos équipements notamment en réanimation, mais aussi des scanners et IRM pour que les hôpitaux puissent tourner à plein régime. Nos équipes ont travaillé sans relâche pour être pleinement opérationnels, voire plus. Il n’y a eu aucun temps mort », souligne le président. La Région et le groupe se tiennent prêts pour faire face à tous les scénarii.

 

Avec l’aide de l’Union Européenne, nous avons décidé d’investir dix millions d’euros. Le programme permet de conforter les services de réanimation franciliens, de préparer notre système de santé à de nouvelles crises, et d’accompagner les personnels pour de meilleures conditions de travail dans ces services de soins critiques. Il répond au besoin urgent d’équipement des hôpitaux et de
transformation durable des plateaux techniques de soins critiques. Il y a actuellement 1200 lits de réanimation en Ile-de-France. Le déploiement de 500 lits modulaires permet d’augmenter de 40 % la capacité d’accueil. Nous avons déjà onze projets qui ont reçu une promesse de financement.
Farida Adlani, vice-présidente chargée des Solidarités, de la Santé et de la Famille pour la région Ile-de-France

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