Carole Ridard peut remercier sa grandmère bretonne, qui lui a, dès l’âge de treize ans, appris à se servir d’une machine à coudre. Mordue de mode, elle se forme au stylisme modélisme à Toulouse avant de « monter » à Paris, seule et sans contacts. La débrouillardise l’emporte et la jeune styliste devient vendeuse puis habilleuse sur des défilés où elle rencontre de petites mains qui l’incitent à passer son CAP de couture.
Dès lors, Carole travaille pour de prestigieuses maisons : Chanel, Balmain, Lemarié (qui fournit ses créations à de grands noms de la couture), Yves Saint Laurent, Balenciaga… « J’ai travaillé pendant cinq ans pour les défilés de prêt-à-porter. Il nous arrivait, le mois précédent, de cumuler 60 heures par semaine. Mon corps a fini par dire stop. »
Cette pause forcée se révèle fructueuse. « J’avais 29 ans, je venais de me marier, je me suis dit que c’était le moment idéal pour réaliser mon rêve et créer ma marque. En janvier 2020, j’ai lancé Inadea et je m’y suis mise à fond. » Un an plus tard, sa première collection est disponible sur son e-shop (inadea.fr) via le site de financement participatif Ulule. On y trouve quelques jolies pièces, faciles à porter : sweatshirt, pantalon confortable, crop top (tee-shirt court) inspirés par le sport et la rue. « J’ai toujours aimé le streetwear. C’était le thème de ma collection de fin d’année pour l’école. Accessoirement, j’avais envie de prouver qu’il était possible de le porter tout en restant féminine. » Cette féminité affirmée se retrouve naturellement dans le choix du nom, association de Hina, « une déesse polynésienne qui incarne une puissante force féminine » et dea, la déesse en latin.
Les couleurs sont douces et lumineuses, ou vives comme l’une de ses pièces phare, un blouson Teddy rouge et noir parfaitement coupé. En bonus, les matières ont été soigneusement sourcées. « Au moment de me lancer, j’ai vécu un conflit interne. Dans ma vie de tous les jours, je surveille ma consommation et mon empreinte carbone. Or l’industrie textile pollue énormément. En étudiant de plus près les marques vertueuses, j’ai trouvé l’offre très minimaliste, trop basique. J’ai donc entrepris de fabriquer des habits qui me plaisent : tendances, dans mon style, mais en version écoresponsable. »
Une mode streetwear écoresponsable
Tous sont fabriqués dans une usine de Troyes à partir de matières rigoureusement sélectionnées : coton labellisé GOTS (Global Organic Textile Standard) un label qui certifie que le produit est non seulement bio, mais aussi respectueux du travail effectué tout au long du processus de fabrication. Un engagement écologique et éthique important pour celle qui a parfois souffert du stress et du manque de bienveillance dans le monde de la mode. « Je cherche à travailler avec des gens qui vont dans le bon sens en essayant de produire toujours mieux. » Ainsi, pour éviter la surproduction, certaines pièces se font sur précommande.
Pour l’instant seule aux manettes, parfois épaulée par son mari, la jeune femme souhaite cette année développer la visibilité de sa marque et s’investir dans le marketing. Déjà bien présente sur les marketplaces, elle envisage également de trouver sa place dans des boutiques physiques. Elle réfléchit également à développer son réseau en rejoignant, pourquoi pas, l’association d’entrepreneurs de Suresnes… Sans perdre de vue sa vocation première : une nouvelle collection était prévue pour la fin du mois de mars.
inadea.fr, Instagram et Facebook :
@inadea_fr