Le renforcement de la sécurité des Suresnois est un axe fort de la politique municipale et l’évolution de la vidéoprotection fait partie des actions qui peuvent contribuer à rendre la ville plus sûre.
La Ville cherche donc à intégrer les innovations technologiques susceptibles d’aider à tranquilliser le quotidien des citoyens. Cette optimisation va se déployer jusqu’en 2026 sur la base des dispositifs déjà existants. Aussi a-t-elle accueilli avec intérêt la sollicitation de la société suresnoise XXII Group, spécialisée dans la vision par ordinateur et l’intelligence artificielle, pour expérimenter la mise en œuvre d’algorithmes sur des caméras dômes de son dispositif de vidéoprotection placées sur la voie publique.
« Cet outil doit permettre la détection en temps réel d’événements anormaux tels que les dépôts sauvages, infractions routières graves, rassemblement de personnes, stationnements irréguliers, tentatives d’intrusion, et assister les opérateurs du centre de supervision urbain dans leur veille afin d’améliorer la rapidité d’intervention des équipages de police nationale ou municipale. Cela peut donc devenir une aide à la prévention autant qu’à l’action des services de police », explique le maire, Guillaume Boudy.
La jeune société pourra ainsi poursuivre le développement de son outil en conditions réelles, et la ville tirer bénéfice, sans aucun coût pour le contribuable , de cette expérimentation dans des domaines très divers: lutte contre les cambriolages, vol de voitures, circulation à contre sens, sur les trottoirs, gestion des déchets, encombrants, ou amélioration des mobilités par la gestion du trafic.
« L’efficience de cette expérimentation à but préventif sera évaluée au bout des 18 mois de la convention, et nous pourrons mesurer si elle a contribué significativement à l’amélioration du quotidien et de la tranquillité des Suresnois », précise Yoann Lamarque, adjoint au maire délégué à la Sécurité et à la Prévention.
L’entreprise suresnoise créée en 2016 emploie aujourd’hui 70 collaborateurs à Suresnes : ingénieurs, neuroscientifiques, designers, développeurs en intelligence artificielle, en réalité augmentée… concevant « les outils de demain » pour les entreprises et les collectivités locales.
Problématiques environnementales
« Nous voulons montrer notre solution comme une technologie capable de solutionner des problématiques environnementales (détection de poubelles trop pleines, dépôts sauvages, départs d’incendie, éclairages intelligents) et de mobilité (feux rouges intelligents, analyse du trafic). Notre vision chez XXII est que l’Intelligence artificielle ne doit plus être perçue comme un outil uniquement sécuritaire mais dorénavant comme une solution pour tranquilliser le quotidien des citoyens » explique William Eldin, 33 ans, cofondateur de XXII.
Pas question pour autant d’enfreindre les règles de protection des données ou de violer l’intimité de la population suresnoise. « Nous respectons très strictement la loi et nous rencontrons très régulièrement la CNIL*. Il n’est pas question de reconnaissance faciale » soulignait William Eldin, 33 ans, cofondateur de XXII, dans Suresnes mag il y a quelques semaines.
« Il convient de rassurer tous les Suresnois. Le maire, Guillaume Boudy, et la municipalité sont extrêmement vigilants et attachés au respect de la vie privée et des libertés individuelles », insiste Yoann Lamarque.
La proposition de XXII Group fait l’objet d’une convention avec la ville de Suresnes pour une durée d’expérimentation de 18 mois.
Le Conseil municipal a autorisé le maire, Guillaume Boudy, à signer cette convention lors de sa séance du 10 février. La mise en place du logiciel sur les serveurs de son centre de supervision urbaine a été soumise par la Ville à l’autorisation de la CNIL dont la réponse est attendue avant l’été.
*CNIL : commission nationale de l’informatique et des libertés, chargée depuis 1978 de veiller à la protection des données personnelles contenues dans les fichiers et traitements informatiques ou papiers, aussi bien publics que privés.