Cela peut sembler paradoxal, mais certaines personnes âgées bénéficiant du portage des repas grâce à la ville de Suresnes, souffrent de dénutrition. Elle est diagnostiquée lorsque la perte de poids est supérieure à 5%. « En fait, les bénéficiaires de cette prestation sont souvent dans une situation de perte d’autonomie ou sortent parfois de l’hôpital. Ce public sensible peut aussi souffrir d’un état dépressif. Ces facteurs le fragilisent », explique Coraline Mézières de la coordination gérontologique de la Ville et par ailleurs nutritionniste. De plus, passer de plats cuisinés à la maison dont on avait l’habitude à des plats à réchauffer au micro-ondes n’est pas simple. Il y a parfois beaucoup de gâchis. En collaboration avec les différents intervenants du maintien à domicile et leurs partenaires médicaux et sociaux, elle assure une veille de l’état nutritionnel des bénéficiaires. « Lorsqu’une personne a recours à ce service, un premier dépistage, notamment à l’aide d’un questionnaire, est effectué. Une quinzaine de jours plus tard une visite est effectuée par nos services avec une pesée. Et c’est là, si nécessaire, que l’on va décider d’une visite de ma part pour un vrai bilan, pour voir si les marqueurs de la dénutrition scientifiques et biologiques, dont le taux d’albumine dans le sang, nécessitent d’agir. Dans un premier temps, nous pourrons ajouter à leur panier repas des crèmes dessert riches en protéines, financées par la Ville. Ensuite, leur médecin traitant pourra prescrire aux seniors des compléments nutritionnels oraux remboursés par la sécurité sociale. Notre suivi se poursuit ensuite, notamment par téléphone », détaille Coraline. Actuellement une vingtaine de seniors sont suivis sur les 130 inscrits au portage des repas. Et l’enjeu est réel puisqu’une dénutrition a un impact sur les tissus musculaires et donc augmente notamment le risque de chute.