« L’épicerie sociale de la Croix-Rouge ne fait plus d’accueil physique. Nous avons décidé de livrer directement des paniers repas à nos bénéficiaires. » Chakib Bouzir, président de l’unité locale de Suresnes de la Croix-Rouge française est à l’image des acteurs de la solidarité sur la commune : lui et ses bénévoles font front et adaptent leur mode d’action. Ainsi lors de la dernière distribution de l’épicerie sociale, le samedi 14 mars, des consignes strictes avaient été passées : distanciation des bénéficiaires avec marquage au sol, écrans en plexiglas les séparant des bénévoles. Des mesures d’urgence avant donc de passer à plus radical avec le portage à domicile de paniers repas.
Le lien avec les travailleurs sociaux est par ailleurs maintenu, alors que ses secouristes de la Croix-Rouge sont toujours actifs avec notamment une ambulance basée à Garches, spécialement équipée et destinée à transporter vers un hôpital les personnes suspectées d’être malades du Coronavirus. L’association de sécurité civile se concentre par ailleurs sur la lutte contre l’isolement et la précarité alimentaire, par exemple en aidant des personnes âgées à se ravitailler. « Nous songeons aussi mettre en place une conciergerie », ajoute Chakib Bouzir.
Maraudes maintenues
« À Suresnes nous ne laissons personne de côté. Surtout pas dans ce contexte difficile », assure de son côté Gunilla Westerbeg-Dupuy, adjointe au maire en charge de la Solidarité. Personne et notamment les plus fragiles, comme les SDF. Si les bénévoles de la Croix-Rouge ont maintenu les maraudes et continuent d’aller à leur rencontre, le Square, le lieu d’accueil de la Ville qui leur est destiné a dû fermer. Mais pas pour autant cesser son activité.
« Les personnes reçues étaient souvent une dizaine dans la pièce principale qui s’avérait trop petite au vu des mesures de confinement, d’autant que certaines ont des affections respiratoires, et que nos bénévoles ont tous plus de 70 ans », explique-t-on au Square. Cependant, ses deux salariés ont effectué une dernière veille sociale lundi 16 mars et toutes les personnes concernées ont été signalées au Samu social. Plus largement, tous les accueillis du Square vont être contactés afin de maintenir du lien social et de repérer si des personnes n’ont pas des problèmes de santé ou de difficultés à s’alimenter.
Toujours du côté de la Ville et concernant les demandes d’aides financières qu’elle transmet au Centre communal d’action sociale, elles sont traitées « un peu comme c’est le cas l’été quand il n’y a pas de commission en privilégiant l’attribution de Chèques d’accompagnement personnalisé dont elle reçoit les demandes des travailleurs sociaux », explique le chef du service Premier accueil, aides sociales légales et facultatives.
La Ville a par ailleurs maintenu ses services de portage des repas, de télé-assistance et d’aide à domicile, la coordination gérontologique et handicap a renforcé sa veille téléphonique et le Centre médical municipal Raymond Burgos reste ouvert (Téléphone 01 85 90 19 13).
Il a d’ailleurs mis en place une régulation avec l’hôpital Foch pour déporter vers le Centre la « bobologie » et gérer les stocks de masques de protection.
La mobilisation vient de toutes parts. « Je veux exprimer ma grande admiration aux agents de la Ville ainsi qu’aux bénévoles qui se sont vite organisés pour trouver des nouveaux modes de travail et venir en aide aux personnes vulnérables », salue Gunilla Westerberg-Dupuy.
