Le retour à la terre

mai 2023

Si la proximité des 27 jardiniers municipaux avec la nature est évidente, leurs pratiques dans la gestion des parcs et jardins de la Ville intègrent de plus en plus les impératifs del’écoresponsabilité et de la transition écologique.

Fleurs durables. Les jardiniers troquent, chaque fois que c’est possible, les plantes éphémères contre des plantes vivaces (appelées aussi pérennes) : elles restent en place plusieurs années, refleurissent tous les ans, certaines ont un feuillage permanent et elles se développent si bien qu’il est possible de les diviser pour les replanter.

Toujours plus d’arbres. C’est une priorité car ils sont les meilleurs pourvoyeurs de fraîcheur. A Suresnes on arrive à en planter une centaine chaque année. En 2023, les arbres suresnois vont gagner en autonomie et en naturel avec l’arrêt de la taille en rideau (sauf côté bâtiments). Autres nouveauté, on multiplie les essences (savonniers, chênes, magnolias, prunus, tulipiers, gleditsias, euodias, liquidambars, érables, parrotias…) y compris pour les alignements, pour favoriser la biodiversité. Et l’on taille en dehors des périodes de nidification, sous la haute surveillance de la LPO (ligue de protection des oiseaux).

Verdir la ville. Apporter du végétal chaque fois que c’est possible. Le service Parcs et jardins travaille étroitement avec le service Voirie. Dès qu’une rue fait l’objet de travaux, des espaces verts sont créés. Dernièrement cela a été le cas quartier Ecluse-Belvédère (rues Benoît Malon et Carnot), quartier Liberté (rues Burgod et Ferber), quartier République (rues des Meuniers, des Moulineaux, Georges Appay). Très prochainement le square Ferrié, actuellement fermé pour travaux, retrouvera un aspect plus naturel, faisant la part belle aux nouveaux arbres et à la récupération des eaux pluviales. Bientôt, une partie du square Saint-Vincent (Cité-jardins), deviendra un verger.

Economiser l’eau. En matière d’utilisation de l’eau pour ses espaces verts, Suresnes est exemplaire. C’est simple, on n’en utilise presque plus. Chaque nouvel aménagement est conçu de telle sorte que les eaux de pluie s’écoulent vers les plantations, ce qui présente un triple avantage : l’eau retourne vers les nappes phréatiques et pas dans les réseaux d’assainissement donc moins d’eau à traiter avant de la renvoyer dans le circuit potable. On arrose uniquement au cas par cas les plantes qui en ont besoin, ainsi que la pelouse centrale du parc du Château. Pour les arbres, seuls ceux nouvellement plantés sont arrosés jusqu’à leur complète adaptation et seulement si besoin, grâce à des sondes qui permettent de connaître les besoins.
En 2015, la Ville a mis en place un système de cuves de récupération des eaux pluviales afin de limiter la consommation d’eau de ville : à la Cité-jardins, une énorme cuve de 100 000 litres est utilisée pour l’arrosage des arbres (il faut une année de pluie pour la remplir et elle n’est jamais vide). Une seconde cuve est située dans le bas de Suresnes. Elles permettent d’économiser chaque année 800 m3 d’eau potable.

 

La Ville n’utilise plus de pesticides depuis 2010.

Notre mission, aux Parcs et jardins, est d’embellir notre ville en respectant des contraintes comme le manque d’espace et la sécurité. Le dérèglement climatique en impose de nouvelles. Nous nous efforçons de limiter et de responsabiliser la consommation d’eau, ce qui par ricochet permet d’alimenter les nappes phréatiques et de limiter les rejets dans le réseau d’assainissement. Nos objectifs sont aussi de choisir des plantes qui s’adaptent, résistent au grand froid comme à la canicule, et vont durer dans le temps tout en étant esthétiques. Et, autant que possible dans un milieu urbain très contraint, nous essayons de créer des îlots de fraîcheur grâce aux arbres et à la création d’espaces végétalisés. Cela requiert de la part des jardiniers plus de réflexion dans la conception des espaces, plus de technicité, de connaissances, de compétences. Ils connaissent mieux les plantes, les insectes, les animaux et la biodiversité de manière générale. Au premier abord, la Ville peut paraître moins fleurie, mais c’est surtout moins tape à l’oeil et plus écologique.
Stéphane Perrin-Bidan, conseiller municipal aux Espaces verts, Parcs, Cimetières, Agriculture urbaine, Biodiversité et protection animale

326 175 m2
de parcs, jardins et espaces verts

+ de 100
arbres plantés en 2023 (105 en 2022)

2 140 m2
d’espaces végétalisés en 2022

33
nichoirs à mésanges bleues, 22 à mésanges charbonnières

dans les écoles, les cimetières, les parcs et les squares

4
nichoirs à hérissons dans les écoles et le square Léon Bourgeois

5
nichoirs à chauves-souris dans les parcs et 1 tour à hirondelles.

27
jardiniers

 

Au parc du Château, un bassin plus naturel

En 2020, le service Parcs et jardins de la Ville a conçu un projet de zone humide. En 2022, le bassin du parc a retrouvé un aspect naturel : une partie du béton et la bâche plastique qui couvrait le fond ont été retirés, comme les jets d’eau. Il est désormais alimenté uniquement par les eaux de pluie et aménagé en mode écologique avec des variétés de plantes adaptées.
Un retour au naturel qui favorise la biodiversité grâce à une mare plus accessible aux animaux et aux insectes (chauves-souris, libellules, papillons essentiellement).

 

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