Alors que l’hôpital Foch est une nouvelle fois mis à l’honneur dans le Palmarès du Point, l’établissement suresnois annonce au même moment la réussite d’une première greffe pulmonaire française sur un patient atteint d’une forme sévère de Covid-19. Enfin un rayon de soleil pour les 2300 collaborateurs de l’établissement, dont près de 400 médecins, au coeur du cyclone de ces derniers mois de pandémie ?
« On ne peut qu’être satisfait de ce classement qui rend hommage au travail accompli par nos équipes médicales, même si actuellement nous avons un peu la tête ailleurs », tempère néanmoins Jacques Léglise, son directeur général.
16% des patients qui consultent aux urgences viennent pour une suspicion de Covid. Les circuits distincts covid-non covid ont été remis en place aux urgences ainsi que des unités dédiées au covid à l’intérieur de l’hôpital et en réanimation.
Pathologies multiples
Le 24 novembre, 26 personnes étaient ainsi hospitalisées dans ces unités dédiées dont 6 en réanimation. Les patients hospitalisés pour une pathologie particulière qui ont aussi des complications Covid demeurent dans les services dans lesquels ils sont hospitalisés pour leur affection de base. Au total, une cinquantaine de patients touchés par la Covid-19 sont actuellement hospitalisés dans les différentes unités de Foch. Rien de comparable avec le premier épisode de la pandémie pendant lequel toutes les unités sauf la maternité avaient été fermées à l’exception des unités covid. Début 2020, l’hôpital comptait 14 lits de réanimation pour l’intégralité de ses besoins en activité normale. Pendant le premier pic de Covid-19, l’hôpital de Suresnes est monté jusqu’à 56 lits de réanimation en transformant les blocs opératoires et les salles de réveil. Depuis, la « réa » de Foch a conservé une vingtaine de lits de réanimation effectifs dont une dizaine aujourd’hui en secteur covid.
Ne pas déprogrammer
« Ce qui est plus compliqué dans cette nouvelle vague, c’est de faire à la fois l’accueil du covid en ne déprogrammant que partiellement (30 %) les activités des autres spécialités en fonction des consignes de l’ARS. Toutes les hospitalisations sont précédées d’un test virologique et les visites ont été stoppées compte tenu du confinement », explique Jacques Léglise.
Depuis mi-novembre, les signes seraient plutôt à une décroissance du covid au niveau de l’Ile-de-France, également dans les services de réanimation. Foch n’est donc pas saturé, mais dans quel état de fatigue le personnel, rudement éprouvé au printemps, se trouve-t-il ? L’hôpital n’a pas repris son activité à plein temps après la première vague pour permettre à chacun de prendre trois ou quatre semaines de vacances pendant l’été. Foch n’a pas connu d’absentéisme majeur ni de vague de départs.
« Lors de la première vague, nous ne savions pas vers quoi nous allions. On imaginait un début et une fin. Nous espérions tous que l’été serait une période de ralentissement de la circulation du virus, ce qui a été le cas. Nous arrivons, avec le début de l’hiver, à la deuxième crise à laquelle il faut faire face et cela pèse sur le moral de tous », admet le directeur général.
« Pour la première crise, il a fallu qu’on s’adapte en faisant un sprint. Cette crise-là va être un marathon… plus compliqué. Plus que jamais, respecter les mesures barrières, le masque, les distances, reste essentiel contre ce virus, tant qu’on n’a pas la manière de soigner la Covid-19. »