Il était une fois un cadre commercial dans le financement aux entreprises, un professeur de gestion, deux consultants dans l’industrie pétrolière, un ingénieur géologue spécialisé dans l’eau et un directeur informatique bien occupés qui partageaient un goût commun pour… la bière et la convivialité. Ils décidèrent de le cultiver autour d’une activité manuelle pour que « leur jus de cerveau deviennent du jus houblonné » et se lancèrent dans la création d’une micro-brasserie associative et l’élaboration de bières artisanales, à Suresnes.
« C’est la ville qu’on aime. Deux d’entre-nous vivent dans le quartier de la Citéjardins, un troisième en centre-ville, et les autres dans les Hauts-de-Seine », explique Arnaud Blanc, le président de l’association Suresnes Beer Factory. « Le quartier du théâtre Jean Vilar nous a paru être un environnement propice à l’exercice de l’activité brassicole, avec son architecture inspirante, un lieu d’activité animé et de passage. »
Les six amis entendent fabriquer des bières de qualité dans le local de 30 m2 loué rue Kellogg, avec une recherche de recyclage optimum des matières utilisées.
Une bière associative réservée à ceux qui la font
« Nous allons faire une vingtaine de brassins de toutes sortes de bières dans l’année, une bière différente à chaque fois, 170 litres à peu près, qu’on embouteille, comme une série limitée », poursuit le brasseur amateur. La première commercialisation de 180 bouteilles de 75 cl a eu lieu lors de l’inauguration du local, le 12 septembre dernier.
« Tout est parti en 3 heures. Mais nous sommes une association à but non lucratif et n’aurons pas vocation à commercialiser nos bières via des boutiques. Toutes nos recettes sont destinées à être réinvesties dans l’association », précise le président des Brasseurs du théâtre. « Ainsi, nous avons déjà pu acheter un matériel qui va nous permettre de multiplier par deux nos capacités de production et d’utiliser deux fois moins d’eau ». De l’eau de Suresnes bien sûr !
L’association compte déjà 40 adhérents, parmi lesquels deux jeunes du quartier, arrivés dernièrement, et quelques voisins retraités, mais elle va devoir limiter les nouvelles adhésions à une quinzaine « pour bien accueillir chacun ». « Dans un premier temps, nos bières sont vraiment destinées à ceux qui vont les fabriquer, c’est-à-dire les adhérents, et aussi nos sympathisants, des gens qui n’adhèrent pas mais qui achètent la bière plus cher, à un prix qui intègre d’une certaine manière, une sorte de cotisation. Nous aurons vocation à intervenir en revanche pendant des manifestations organisées par la Ville ou par des associations, à la rencontre des Suresnois. » A suivre, donc sur Facebook asbf92, en attendant la bière numéro 2, la numéro 3, la numéro 4…