Son décès, le 29 mars, au début du confinement avait marqué les esprits et en quelque sorte incarné la menace du virus. Hospitalisé à Antony après avoir été diagnostiqué positif au coronavirus, le président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, a été emporté par le Covid-19 à l’âge de 75 ans. Il laissera l’image d’un gestionnaire rigoureux et d’un homme de culture dans le département. Avocat de formation, élu maire d’Antony en 1983 (il le restera 19 ans), puis conseiller général des Hauts-de-Seine en 2004, il était président du Conseil départemental depuis 2007, succédant alors à Nicolas Sarkozy devenu président de la République.
Brillant et fin, comme le décrivent la plupart de ceux qui l’ont côtoyé, Patrick Devedjian était aussi connu pour manier l’humour et l’ironie avec talent. Libéral, électron libre ne goûtant pas les coteries, intransigeant, jaloux de son indépendance, anticonformiste, c’est ainsi qu’il est entré dans la mémoire de ses partisans et de ses adversaires.
Arménien d’origine, il a milité avec ténacité pour la reconnaissance par la France du génocide arménien. Mais c’est surtout l’homme passionné de culture qui a marqué les esprits. Féru d’histoire, sa culture « encyclopédique » traduisait sa grande passion pour la musique et la littérature. Il avait fait de la culture une priorité absolue de sa politique dans les Hauts-de-Seine, dont il voulait donner une image moderne et culturelle.
Un homme de culture
La création de La Seine musicale dans l’île Seguin, sur les anciens terrains Renault de Boulogne-Billancourt, la Vallée de la culture, cheminement culturel longeant la Seine, le festival Opéra en plein air au parc de Sceaux, le développement du festival Chorus, la rénovation du musée Albert Kahn, le futur musée du Grand Siècle à SaintCloud, témoignent de cet attachement, partagé avec Christian Dupuy, vice-président du Conseil départemental chargé de la Culture.
Il aura aussi marqué de son empreinte le quartier d’affaires de la Défense, dont il a présidé l’établissement public d’aménagement et soutenu de grands projets comme La Défense Arena à Nanterre, nouveau stade du Racing 92. Depuis plusieurs années, il portait avec son homologue des Yvelines un projet de fusion des deux départements.
Lié d’amitié depuis 40 ans avec le maire de Suresnes, Christian Dupuy, Patrick Devedjian est souvent venu au théâtre de Suresnes Jean Vilar, notamment pour le festival Suresnes cités danse, assurant que cet événement avait construit une nouvelle forme d’art populaire. Le 3 février dernier, il était au théâtre pour l’inauguration de la nouvelle scène (dont les travaux ont été financés à hauteur de 1,7 million d’euros par le Département). Le sport suresnois lui doit aussi son soutien au Rugby Club Suresnes pour la création du centre de formation accompagnant le nouveau développement du club.