Il en va des musées comme des icebergs. Chacun a ses parties émergée et immergée. Pour les musées, cette dernière est constituée de leurs réserves. Depuis quelques années, celles du MUS s’étaient enrichies grâce à de nombreuses acquisitions. Ces dernières ne peuvent être faites qu’après l’accord de la commission scientifique régionale des collections des musées de France, dont la conservatrice en chef et directrice du MUS, Marie-Pierre Deguillaume, est membre suppléante.
Avec la nouvelle présentation des collections permanentes, ces œuvres viennent en quelque sorte de remonter à la surface. Citons par exemple deux boîtes en tôle lithographiée des biscuits Olibet, des avions-jouets Blériot ou une huile sur toile de Gaston la Touche, « Vue de Suresnes », qui a d’ailleurs été prêtée depuis, notamment à la rétrospective consacrée au peintre à Saint-Cloud (photo ci-dessus). Concernant le tableau, acheté 2500 euros en 2014 lors d’une vente aux enchères à Drouot, c’est son prêt au musée de la carte à jouer d’Issy-les-Moulineaux qui a même permis d’obtenir sa restauration à titre gratuit.
Ce renouvellement permet aussi d’exposer une autre partie du fonds ancien, par exemple pour sa partie concernant la viticulture. Ainsi peut-on admirer un tonneau miniature d’un viticulteur suresnois. Toutes ces oeuvres et objets permettent aussi de revenir sur la transformation e Suresnes qui est passée d’un village viticole à une ville industrielle au début du XXe siècle.
« Dans ce domaine nous avons pu acquérir la production d’un parfumeur suresnois non représenté dans les collections : Marcel-Hugues Guerlain, célèbre homonyme du parfumeur de la rue de Paix, dont nous avons acquis un flacon et une boîte à poudre qui sont bien sûr maintenant présentés », illustrent Marie-Pierre Deguillaume et Émeline Trion, chargée de valorisation des collections et du centre de documentation. Autre nouveauté de la séquence sur les parfums, elle comprend maintenant un moule permettant la fabrication de flacons de parfum.
« Nous avons également restructuré nos différentes séquences, en ajoutant une partie sur l’hygiène et la santé au premier étage où est notamment présenté un stérilisateur Poupinel de l’entre-deux-guerres destiné aux seringues », détaillent-elles.
Une réorganisation qui a pris plusieurs mois et a également nécessité l’actualisation des cartels. Au final sur 90 pièces présentées désormais, 43 sont nouvelles. Marie-Pierre Deguillaume d’insister : « Ce renouvellement permanent fait partie de l’ADN du MUS : ce musée n’est pas figé».
Stéphane Legras