SKEMA Business School commençait à se sentir à l’étroit dans ses murs du Pôle universitaire Léonard de Vinci à La Défense. « Notre école internationale de commerce, association à but non lucratif, 3e plus vieille école de France créée en 1890 à Lille, est en pleine croissance : nous cherchions donc un bâtiment vaste pour y implanter notre campus Grand Paris, le seul d’Île-de- France, ainsi que des logements pour nos étudiants», confirme Alice Guilhon, sa directrice générale. « Les anciens locaux d’Airbus à Suresnes, situés en bord de Seine à la lisière de Saint-Cloud et face au Bois de Boulogne nous ont immédiatement séduits. »
Grands de 30 000 mètres carrés, ils ont été métamorphosés. Du bâtiment initial, seule la carapace a été conservée. Une équipe d’architectes de l’agence A.26-Équerre a ensuite conçu ce qui devrait devenir un modèle au sein de SKEMA, école aux 7 campus à travers le monde, dont 3 en France, accueillant plus de 8500 étudiants.
« Le campus implanté à Suresnes sera notre vaisseau amiral », assure la directrice générale. La moitié de sa surface sera consacrée aux apprentissages, le reste à la vie étudiante, avec 200 chambres, un service de restauration accessible à toute heure ou encore des équipements sportifs. Entre l’achat et l’aménagement, SKEMA a investi la coquette somme de 120 millions d’euros.
« Nous tenions à être propriétaires, être chez nous, constituer notre nid. Nous sommes donc partis pour rester. Et puis quel symbole que notre école pionnière dans ses méthodes d’enseignement reprenne le flambeau de pionniers de l’aviation », sourit Alice Guilhon.
En effet, selon elle, les lieux d’apprentissage ne sont plus conçus comme il y 20 ans : « Le campus Grand Paris va disrupter les modes d’enseignement !» Il comprendra beaucoup d’espaces partagés, d’apprentissages bien sûr, mais aussi de vie, sans oublier des bulles plus calmes. Des dalles ont été cassées, un puits de lumière créé et l’immense toit-terrasse sera désormais ouvert aux étudiants.
2800 étudiants
Le campus Grand Paris de SKEMA accueillera 2800 étudiants mais ils ne seront pas toujours présents à Suresnes, où l’on retrouvera tout de même en permanence 1400 élèves et le personne de l’école. Le reste pouvant être en période de professionnalisation ou étudier ponctuellement dans les autres campus du groupe dans le monde. Parmi eux on comptera 50% d’étudiants étrangers de 120 nationalités différentes.
« Les étudiants sont connectés en permanence, ils utilisent beaucoup d’outils virtuels et digitaux », décrit Alice Guilhon. SKEMA organise très régulièrement des cours en multiplex avec les autres campus. Un cours sur les grands enjeux économiques peut par exemple être suivi par 3000 étudiants de différents campus. De ce système d’enseignement, Suresnes sera le coeur.
Partenariats au coeur d’un écosystème
Les étudiants des différents sites de l’école forment une véritable communauté. À Suresnes, elle devrait apporter du dynamisme au quartier et plus largement au centre-ville. Cela fait d’ailleurs partie de la philosophie SKEMA. « Quand nous ouvrons un nouveau campus, comme récemment en Afrique du Sud, nous considérons que nous nous intégrons à un écosystème que nous contribuons alors à faire évoluer positivement. »
L’équipe de cette multinationale de l’enseignement supérieur évalue même à 250 millions d’euros l’apport de leur installation sur l’activité d’un territoire. Elle a d’ailleurs signé une convention avec le RCS et certains de ses étudiants font donc partie du centre de formation du club de rugby suresnois. On devrait par ailleurs retrouver pas mal d’élèves de SKEMA dans les clubs de la commune, comme dans ses lieux de vie, à commencer par les bars et les restaurants.
« La dynamique va prendre, d’autant que des partenariats seront tissés avec les entreprises du territoire », projette Alice Guilhon. Pour la petite anecdote, elle ne parle d’ailleurs pas d’étudiants mais de « petits ». « Cela fait 30 ans que je suis dans ce métier : ils ont l’âge de ma fille et sont curieux et pleins de projets. Ils vivent 3 à 4 ans avec nous, c’est normal qu’il y ait un petit côté affectif, de prendre soin d’eux », reconnaît-elle.
Premiers cours à Suresnes ? « J’espère pour la prochaine rentrée de septembre. » Au pire ce sera pour celle de janvier 2021.
* School of Knowledge Economy and Management.