Le théâtre de Suresnes est fermé jusqu’à 7 février 2020 pour d’importants travaux de modernisation et d’agrandissement de sa grande scène. Mais depuis septembre, des propositions hors les murs, variées et de première classe , ont permis aux habitués –mais pas seulement– du théâtre de continuer à aller au spectacle à Suresnes.
Il en sera de même pour la 28e édition de Suresnes cités danse. Pour cette édition particulière, Olivier Meyer, directeur du théâtre de Suresnes, a soigné la programmation, qui concilie fidélité aux artistes et découvertes de nouveaux talents, voyage des Comores à la France en passant par le Maroc et présente cinq créations.
Pour commencer, une soirée d’ouverture avec deux créations. Dans la première, Massiwa, le Comorien Salim Mzé Hamadi Moissi raconte ses îles et comment il les aime, pourquoi il a choisi d’y vivre et de créer sur place. Ensuite, Bouziane Bouteldja explore les questionnements de la jeunesse, à travers les histoires de ses sept danseurs et danseuses, marocains et français.
Le second week-end du Festival est réservé à celui qu’Olivier Meyer décrit comme le « recordman absolu de Suresnes cités danse », Mourad Merzouki, figure du mouvement hip hop français.
Avec Vertikal, comme avec ses précédentes créations, Merzouki a voulu bousculer le hip hop et renouveler sa pratique. Le résultat est vertigineux, au sens littéral, puisqu’il a chorégraphié à 6 mètres de hauteur et à 360° dans l’espace, avec ses 10 danseurs et la Cie Retouramont, pionnière de la danse verticale en France. Mickaël Le Mer lui succède trois jours durant avec Butterfly, pièce dans laquelle il demande à ses danseurs triés sur le volet de traduire les idées d’évolution, de métamorphose et de joie, en faisant un parallèle entre le vol léger et délicat du papillon et la capacité de l’homme à s’adapter.
Enfin, le couple formé par Nawal et Abou Lagraa présentera deux pièces mais surtout un projet. « Artistes citoyens », les deux chorégraphes se sont interrogés sur les conditions dans lesquelles les danseurs français vivent et travaillent. De leur constat est née une résidence qui accueille des danseurs de tous horizons mais qui ont pour point commun la précarité professionnelle. Avec ce projet, 10 danseurs sont accompagnés (formation, communication, gestion de carrière, etc.) et un spectacle vitrine, Premier(s) pas, en est issu. Pour Abou Lagraa, « se mettre au service de la société peut aussi être une source d’inspiration ».
C.G.
