Du classicisme extrêmement encadré des écoles de l’époque de Jules Ferry, au modernisme des écoles de plein air, l’architecture des écoles, dans le siècle précédant la Seconde Guerre mondiale a considérablement évolué. Suresnes en est l’exemple parfait : c’est ce que montre la nouvelle exposition temporaire du Musée d’histoire urbaine et sociale de Suresnes, « Bâtir l’école, architecture et pédagogie 1830-1939 ».
« C’est la période clef de la définition de l’architecture scolaire, le moment où les écoles prennent forme, où sont définies des dispositions répondant aux exigences pédagogiques et hygiéniques formulées par les enseignants et par les médecins », assure Anne-Marie Châtelet, conseillère scientifique de l’exposition.
Une histoire marquée par des figures, notamment Jules Ferry et Henri Sellier. Le premier est l’auteur après la guerre de 1870 de lois instaurant l’instruction obligatoire et gratuite « On considérait à l’époque que l’on avait perdu la guerre par manque de patriotisme. Il s’agissait donc dans les écoles de garçons de former des citoyens patriotes. Des plans modèles avaient été distribués dans les mairies pour obtenir une uniformisation de la construction des écoles », rappellent Cécile Rivière et Morgane Menad, du MUS.
Quant à Henri Sellier, son projet social de l’entre-deux-guerres comprend des écoles qui se répondent et font vivre chaque quartier. On retrouve des formes assez classiques, comme l’école Vaillant-Jaurès, mais aussi un des jalons du mouvement moderne, l’une des trois écoles de plein air d’Île-de-France qui mêle acier et béton.
Nouvelles pédagogies
Les constructions se poursuivent ensuite, parallèlement au développement des nouvelles pédagogies, 
notamment celle inspirée par Maria Montessori. D’ailleurs, comme le montre l’affiche de l’exposition qui reprend une image d’archive de l’école Vaillant-Jaurès, on y retrouve la « Tour rose », création de Montessori permettant une première approche des mathématiques par les élèves. On se pose en effet la question de ce que doit être l’école républicaine, quels doivent être ses objectifs, et les réponses font évoluer les architectures des établissements scolaires.
Ainsi, évoquer ces évolutions des écoles permet-il d’aborder plus largement l’histoire de l’enseignement.
Dès 1830, différentes visions de l’enseignements ont fait débat. « Il s’agissait de vraies batailles idéologiques », insistent Cécile Rivière et Morgane Menad. Des batailles où s’opposent également enseignement public et privé.
Enfin, l’exposition évoquera les décors qui sont petit à petit apparus dans les écoles afin d’apporter du beau. Mais également l’évolution du mobilier scolaire qui s’adapte de plus en plus à la morphologie de l’enfant en ménageant davantage de place à chaque élève.
Des tables et chaises indépendantes remplaçant les pupitres rigides où elles étaient attachées. Et puisque
les enfants sont au coeur de l’école, un parcours leur sera réservé avec ses propres cartels.
Comme à son habitude, l’équipe du MUS proposera en parallèle de l’exposition différentes actions comme des visites couplées des écoles de Suresnes et d’établissements remarquables d’autres communes.
Des premières écoles du XIXe siècle à celles du XXIe siècle, en passant par l’école de plein air, Suresnes possède des exemples remarquables de la diversité architecturale des bâtiments scolaires. 
