Retracer les évolutions de la place faite au végétal en ville et resituer les enjeux de développement durable dans les projets actuels d’aménagement : c’est la double ambition de la nouvelle exposition du Musée d’histoire urbaine et sociale de Suresnes (MUS), Les Jardins du Grand Paris, depuis le 19e siècle.
Ce 19e siècle voit la nature acquérir une place grandissante comme un élément d’ordre, de beauté et d’hygiène au cœur des villes. Haussmann confie ainsi à Adolphe Alphand le projet de verdir Paris en plantant d’arbres ses avenues et en créant des parcs et des bois qui deviennent des lieux de promenade, de détente et de sociabilité.
Au tournant du 20e siècle, la pression démographique et le déclassement de l’enceinte fortifiée de Paris entraînent une reconfiguration urbaine qui voit l’implantation des Cités-jardins et des jardins ouvriers. Durant les Trente glorieuses (1945-1975), marquées par la priorité à la voiture, la végétalisation tend à diminuer, mais parfois d’amples espaces verts sont aménagés.
Les années 1980-2000 voient, elles, le développement des grands parcs parisiens et des lieux de végétation dans des espaces délaissés (anciens abattoirs, sites industriels, infrastructures ferroviaires ou routières).
Contribuer à la prise de conscience
« Les défis du réchauffement climatique et de la réduction de la biodiversité dans une ville toujours plus dense sont au cœur des réflexions des aménageurs et des paysagistes. Il nous tenait à cœur de ne pas nous limiter à une approche historique et de mettre aussi en évidence la manière dont on répond à ces défis », souligne Marie-Pierre Deguillaume, directrice du MUS qui a conçu Les Jardins du Grand Paris avec l’appui de Bernadette Blanchon et Chiara Santini, de l’École nationale supérieure de paysage de Versailles.
L’exposition présente des projets comme le réaménagement des abords de la cathédrale Notre-Dame, la coulée verte entre les Tuileries et la Grande Arche, le retour de la ceinture verte autour de Paris, ou la transformation de l’Esplanade de la Défense en parc urbain. « Ils donnent une place centrale à la renaturation. Nous espérons qu’à travers ces exemples cette exposition contribuera à la prise de conscience qui s’opère. »
➜ A partir du 13 octobre au MUS, 1 place de la gare Suresnes-Longchamp. Plus d’informations sur mus.suresnes.fr