La communication élevée au rang d’art. Ce n’est pas donné à tout le monde mais Erwan Collet fait partie des heureux élus. Ce Suresnois de toujours, installé depuis 2011 aux Chênes, s’est lancé dans le string art au début du premier confinement, « pour occuper le temps », et compte à présent 15 300 fans sur son compte Instagram. Il vient même de se jeter dans le grand bain artistique en espérant vivre de ses oeuvres qu’il promeut avec une implacable et très personnelle technique.
Genèse. 17 mars 2020, la France se confine et Erwan s’ennuie. Au lieu de tourner en rond dans son appartement, il décide de créer. « C’est venu comme cela, j’ai pris un dessin, une planche, sur laquelle j’ai planté des clous pour délimiter le visuel et fait une sorte de tissage avec de la laine », se souvient-il. Depuis, en se basant sur des modèles, des dessins simplifiés, il répond à des commandes régulières, de particuliers ou d’entreprises. En deux ans, il a vendu 700 tableaux. Dernière commande en date : reproduire le blason de l’équipe de rugby du Racing 92. Mais il réalise aussi ses propres créations, par exemple le portrait de Will Smith. Rançon du succès, son atelier, –comprendre son appartement–, regorge de pelotes de laine multicolores et de caisses de clous de 40 000 unités. « Une caisse me fait quatre ou cinq mois », sourit-il. Exemple : pour le logo Dragon Ball Z, qui lui a demandé 6 jours de travail, il a planté 246 clous.
« People ». C’est la clef de sa communication qui lui a permis de se faire une place sur les réseaux sociaux. Il offre régulièrement à des célébrités des tableaux les représentant, se filme en train de leur remettre et espère qu’ils vont partager son post. Ce fut le cas avec le chanteur Maître Gims, les acteurs Bouder ou Gad Elmaleh ou les animateurs Denis Brogniart ou Cauet. Ici, Erwan dégaine sa botte secrète : il connaît par coeur les horaires des émissions d’NRJ ou de Fun radio pour pouvoir cueillir les célébrités à leur sortie des studios. Une sorte de gentil piège en laine tricoté. Un piège libérateur : le lendemain du post de Gims, M. Clou recevait 40 commandes. Ce processus promotionnel et les rencontres sont aussi importants pour
Erwan que le plaisir tiré de la création.
Football. Parmi ses portraits, l’on retrouve quelques footballeurs, et pas des moindres. « Je suis fan inconditionnel et exclusif du club de Monaco », assure-t-il. Pas banal pour un Parisien, mais dans ce domaine aussi son acharnement et son opiniâtreté opèrent. Il collectionne les dédicaces et les maillots, cite de mémoire les anciens membres du club. Titillant lui-même du ballon rond, ancien membre de la JSS, il y a vu éclore un encore tout jeune N’Golo Kanté – qui pourrait bien un jour se retrouver portraituré en laine – et a été pendant 10 ans président d’un club de foot à 7.
Suresnes. Le maire Guillaume Boudy lui a passé commande d’un tableau représentant le blason de Suresnes. L’artiste devrait bientôt exposer à la galerie Jean-Pierre Respaut.
Avenir. « Un truc de fou : J’aimerais offrir leur portrait à Messi ou Mbappé. » Pas du genre pusillanime, il en est bien capable…
Instagram : 1cloupeutencacher1autre
TikTok : 1cloupeutencacher1autre
Twitter : un.clou
Youtube : 1cloupeutencacher1autre
Facebook : Un clou peut en cacher un autre
