Heureuse d’enfourcher quotidiennement son vélo depuis plus de vingt ans mais lassée de devoir y sacrifier son élégance, la Suresnoise Cécile Ferrer rêvait d’un vestiaire chic pour hommes et femmes adeptes comme elle des modes de transport doux. L’idée prend forme lors d’un apéritif entre voisins, à la fin de l’année 2020. Spécialiste de l’univers du luxe et de l’art de vivre, passée par Hermès et Bonpoint, elle raconte ses envies de beaux vêtements pratiques devant une poignée d’invités, dont Jean-Luc Pittavino.
Fort d’une carrière dans le marketing et la vente, ce dernier flaire aussitôt le potentiel du projet. « Cycladine est vraiment dans l’air du temps, au croisement d’un besoin lié aux enjeux environnementaux et d’une envie de beau. De plus, la mobilité douce ne s’est pas encore imposée partout. Ce marché en plein essor m’a aussi convaincu ! », raconte l’entrepreneur.
Des vêtement beaux, pratiques et vertueux
Complémentaire et boosté par les différents confinements qui lui laissent un peu de temps libre, le binôme avance rapidement sur son business plan et convainc un premier investisseur. Fine connaisseuse de l’univers de la mode, Cécile dessine une collection complète de modèles mixtes ou non, adaptés aux contraintes qu’elle connaît par coeur : la pluie, le vent, le froid… « Je sais ce qui est agréable à porter : on a besoin de pouvoir lever les bras, de pédaler ; on transpire… Tous les détails sont importants. Par exemple, dans la poche de chacun de nos vêtements, on trouve la Cycladette, un petit carré de microfibre qui sert à essuyer sa selle ou son guidon. Pour le poncho Raspail, j’ai dessiné des poches rétractables qui peuvent protéger les mains en cas de grosse averse. »
« Nous avons également pris en compte la sécurité », renchérit son associé. « Tous les vêtements possèdent des bandes réfléchissantes. » Détail d’importance, les matières doivent être techniques, belles… mais aussi vertueuses.
Deuxième au concours de pitch Suresnes-Skema
Pour alléger son bilan carbone, Cycladine source soigneusement ses matières premières en Europe (Italie, Espagne) tandis que la production est confiée à un atelier parisien. « Malheureusement, pour certains vêtements comme les parkas chaudes, on ne trouve pas les matières premières en Europe », regrette Cécile. « On n’en proposera pas tant que l’on n’aura pas trouvé de solution de proximité. C’est une question d’éthique. »
Suresnois depuis respectivement dix et vingt ans, Cécile et Jean-Luc ont domicilié leur entreprise dans leur ville et comptent bien y rester. Le 9 novembre dernier, à quelques jours du lancement de leur e-shop, ils ont ainsi pu participer au concours de pitch organisé conjointement par la mairie de Suresnes et Skema Business School. « Arrivés deuxième, nous avons remporté le Prix spécial du jury ! », s’enthousiasme Jean-Luc. « Cela nous a permis d’enrichir notre réseau et nos contacts. On a gagné un tutorat financier avec le directeur financier de Terreal (une entreprise de la ville, NDLR). Ça n’a pas de prix quand on se lance. On a reçu un soutien réel de la Ville, notamment de la part de Patrick Puissant (chargé des relations entreprises de la Ville, NDLR). » En 2022, la jeune entreprise ambitionne de développer des partenariats commerciaux avec des enseignes reconnues pour permettre aux clients de voir et de toucher les créations. L’équipe devrait également s’étoffer, tout comme la prochaine collection d’été, toujours pensée pour se déplacer sans perdre son chic.
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