J’ai déjà eu des commandes émanant de conservatoires, mais une comme celle de Bruno Garlej, jamais ! Intrigué, amusé, je l’ai prise comme un défi », annonce Karol Beffa. Un défi ? Par l’intermédiaire de leur éditeur commun, le directeur du Conservatoire de Suresnes a proposé au compositeur de créer quatre « doubles » à partir de ceux composés par Jean-Sébastien Bach dans sa Partita n°1 pour violon seul. « Les oeuvres de Karol sont jouées par les plus grands orchestres en France, en Grande Bretagne et aux Etats Unis. Il a été plusieurs fois nommé aux victoires de la musique classique, élu compositeur de l’année en 2013 et 2018. J’apprécie son travail depuis longtemps », confie Bruno Garlej.
Fierté pour le conservatoire
La Partita n°1 de J.S. Bach est une oeuvre importante du répertoire pour violon. Elle est constituée de quatre mouvements, quatre danses (allemande, courante, sarabande et bourrée), chacune suivie d’un double, une variation qui respecte la structure harmonique de l’originale mais adopte des valeurs rythmiques propres. « J’ai redoublé le principe en imaginant une variation de la variation à la manière de Bach, » explique Karol Beffa. « Contrairement à ce qu’on pourrait penser, écrire simple ce n’est pas très simple. J’ai composé dans l’idée que cela puisse être donné comme exercice à des étudiants après quelques années de violon. Pas réservé à des virtuoses », ajoute-t-il. Malgré un agenda chargé, menant carrières conjointes de compositeur, pianiste improvisateur et universitaire (il est notamment maître de conférences à l’Ecole normale supérieure), Karol Beffa a remis sa partition fin mai. Elle devrait être prochainement publiée avec la mention « commande du conservatoire de Suresnes ». Une fierté pour le conservatoire que Bruno Garlej quittera à l’automne pour une retraite qui s’annonce musicale et golfique et lui permettra de se consacrer pleinement à son mandat de 1er adjoint au maire de Chevreuse, dans les Yvelines.
Karol Beffa improvisera au piano lors du ciné-concert du film Paris qui dort de René Clair (1925) le 21 juillet (21h30) à la Monnaie de Paris.
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