Patrick Zigmanowski, l’homme orchestre

février 2019

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Pianiste surdoué, il joue dans le monde entier mais dès qu’il le peut, il part plonger à 50 mètres du côté de Marseille ou d’Arcachon… Né dans une famille « ultra modeste et pas du tout mélomane », Patrick Zygmanowski a, dès l’âge de 5 ans, exprimé le souhait de faire ses gammes. Son père, militaire de carrière, s’est incliné à condition qu’entre deux arpèges il pratique un sport. Ce sera donc le piano et la natation. Comme il ne fait rien à moitié, il brille dans les deux disciplines. Et à 11 ans, il donne son premier récital. Enfant prodige ? « On l’a dit à mes parents, reconnaît-il. Moi, j’en ai pris conscience à 12 ans quand, au Conservatoire de Bordeaux, je me suis retrouvé dans une classe où les autres avaient 18 ans. »
Aujourd’hui, il en a 48 et mène une carrière plurielle. Il joue, compose, enregistre et enseigne, notamment à la prestigieuse École normale de musique Alfred Cortot à Paris. Suresnois depuis vingt ans « par hasard », il ne tarit pas d’éloge sur la ville où il ne compte que des amis. Le 18 décembre dernier, il était sur scène avec Bruno Garlej, son complice et directeur du conservatoire de Suresnes, à l’occasion du spectacle Libres et égaux, dont il a orchestré la partition. Il chérit Ravel et écoute Bach tous les matins à 7h. De 9h à 13h, il part au Conservatoire de Suresnes travailler son piano. Tous les jours, il nage à la piscine des Raguidelles et, une fois par semaine, pratique la plongée sportive en piscine. Trésorier adjoint du club de plongée suresnois Actinia et plongeur de niveau 4, il s’entraîne dur avec l’équipe pour remporter l’épreuve nationale de plongée sportive en piscine. Cet homme est une énigme. Il vit à 100 à l’heure et collectionne les performances, mais reste toujours disponible pour ses deux enfants de 15 et 18 ans. Son secret ? « La rigueur, avoue-t-il. Au conservatoire de Paris j’étais boursier d’Etat, j’ai bénéficié à fond de l’ascenseur social. Mais j’ai senti des réticences de la part des professeurs, je n’appartenais pas à l’élite. Je m’en suis sorti parce que j’ai bossé comme un fou. » Il lui en reste une blessure et l’envie de dénoncer une injustice. Il sait déjà comment : il va écrire un livre.

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