Nibi : cafés torréfiés local

avril 2022

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Depuis quelques mois, Jeanne Guillou propose sur le marché Zola du café qu’elle torréfie elle-même. Une reconversion pour cette Suresnoise très attachée au commerce équitable et à la protection de la planète.
Texte : Stephane Legras Photo : Marine Volpi

L’histoire pourrait commencer au Guatemala, faire escale en Ethiopie et se poursuivre en saga sur le marché Emile Zola de Suresnes. Une histoire dont le prologue repose sur une reconversion et une passion pour le café. La Suresnoise Jeanne Guillou s’est en effet lancée à l’automne dans la torréfaction avec l’aide de son compagnon Joris. « Avant la crise sanitaire liée au Covid, j’étais manager d’un hôtel dans le 16e arrondissement qui a alors dû fermer plusieurs mois. A sa réouverture, je me suis retrouvée à tout faire », rappelle- t-elle. Son envie de changer de métier s’en voit alors corsée. Car il s’agit bien de café et de se lancer dans la torréfaction. « Au cours d’un voyage en Amérique du Sud, Joris était tombé amoureux de la région d’Atitlan au Guatemala au point d’y acheter des terres en 2015 et d’y planter des caféiers quatre ans plus tard », poursuit Jeanne. Le couple est bien sûr grand consommateur du nectar né en Ethiopie.
Alors quand il s’est agi de se lancer, Jeanne a choisi un terme en Amharique, la langue du pays. Ses productions se font donc sous le nom de « Nibi », qui signifie abeille. « Cela symbolise la ruche où chacun a son rôle dans la chaîne de production du café, à commencer par les producteurs engagés dans une dynamique éco responsable que nous souhaitons mettre en valeur », insiste-t-elle, très attachée à la protection de la planète, notamment pour les générations futures.
Les emballages de sa marque sont d’ailleurs réutilisables. Le couple a suivi une formation avant de se lancer dans la torréfaction, qu’ils opèrent dans une « ruche collaborative » du 18e arrondissement. Son équipe les a orientés vers leurs premiers producteurs, en privilégiant de petites exploitations. Quant à la torréfaction proprement dite, il s’agit « de tirer le meilleur de ce que le produit a à donner, en le chauffant une quinzaine de minutes à 200 degrés. »

L’Aventurier par Alex
Proposés en grain, moulus et même en capsules sur le marché Emile Zola où Jeanne apprécie le contact avec les clients, leurs produits sont aussi en vente en ligne et dans des hôtels et restaurants partenaires. Des entreprises le proposent également pour leurs salariés en remplacement de la machine à café de sinistre mémoire.
Le projet est très étudié. Le graphisme des paquets a été conçu par un ami du couple. Chaque type de café a son petit nom qui perdurera – « L’Aventurier », « L’Eclaireur » – mais aussi, surtout, le nom du producteur, Alex par exemple, et sa provenance, qui pourront changer. Pour l’instant, Jeanne torréfie des cafés de Colombie, Guatemala, Ethiopie, Brésil et Inde. Chaque terroir a ses caractéristiques, aucun café ne ressemble à un autre.
Au final, ce sont les fruits des caféiers plantés sur leurs terres guatémaltèques que Jeanne souhaite ajouter à sa carte, il faut en effet trois ans pour que le jeune caféier donne des graines. Comme un heureux épilogue.

Cafés Nibi sur le marché Emile Zola,
les mercredis et samedis de 8h à 12h30,
place du Général Leclerc.
Sachets de 200g, 500g et 1kg.
Cafenibi.com.

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