Même si le Covid-19 touche toutes les tranches d’âge, les personnes les plus âgées demeurent les plus fragiles. Ainsi à la Résidence de La Chesnaye de Suresnes, EHPAD public (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), les première mesures ont-elles été mises en place dès que le virus est apparu en Italie. Très rapidement, les visites des familles ont été limitées jusqu’à être totalement arrêtées et « nous avons rendu obligatoire le port du masque pour les personnes en contact direct avec les résidents », explique Damien Jean, le directeur de la Résidence.
Depuis deux semaines, la température du personnel est relevée systématiquement à l’arrivée. Si de la fièvre est présente, la personne retourne chez elle.
Le personnel tient compte de façon rigoureuse de l’ensemble des mesures barrières exigées : lavage des mains au savon régulièrement et friction hydroalcoolique, port du masque obligatoire pour les soignants et pour toute personne en contact direct avec un résident, désinfection des zones de contact deux fois par jour (poignées de porte, boutons d’ascenseur, rampe d’accès, surfaces, etc.). L’ensemble du personnel est donc pleinement mobilisé.
Le télétravail a par ailleurs été rendu possible pour les agents qui en ont exprimé le souhait. Le personnel sur place a été sensibilisé aux mesures à prendre également dans les transports et au domicile.
Tablettes tactiles
Pour limiter au maximum les contaminations croisées, les repas qui sont d’habitude pris en commun sont maintenant servis en chambre. « Mais ils respectent toujours les éventuels régimes des résidents », insiste le directeur. De telles mesures créent forcément de l’isolement. Le contact avec l’extérieur, à commencer par les familles, est bien sûr primordial. « Nous avons fluidifié les appels téléphoniques en les basculant immédiatement dans la chambre du résident concerné. L’animatrice, qui rend visite quotidiennement à chacun d’entre-eux, leur propose également d’organiser des conversations par Skype avec les leurs proches grâce à des tablettes tactiles », illustre-t-il.
Toujours pour maintenir les liens, il recommande à l’entourage des résidents de leur envoyer des lettres ou des cartes postales. « On n’invente rien, on revient aux moyens de communication classiques », et salue l’engagement de son équipe « remarquable qui constitue une chaîne essentielle pour entourer et soutenir les résidents». Et les applaudissements qui résonnent à 20h chaque jour sont un soutien précieux aux personnels. « Il ne faut pas hésiter à les encourager », confirme Damien Jean.
Car il va falloir tenir dans la durée. Ce qui ne sera pas simple puisqu’il « faut aller plus vite que la propagation du virus ».