Mieux connaître vins et cépages

mai 2022

Inconditionnelle des Châteauneuf-du-Pape, la Suresnoise Joanna Boiteux propose des formations à l’oenologie et des sélections de vins à la vente dont elle connaît chaque producteur. Une passionnée attachée aux terroirs, à la défense des cépages méconnus et qui va à l’encontre des idées reçues.
Texte : Stephane Legras Photo : Marine Volpi

Passer des nourritures de l’âme aux nourritures terrestres, les secondes soignant la première. Voilà pour la comparaison. Pour la concrétisation, c’est sur le parcours de Joanna Boiteux qu’il faut se pencher. Après une première vie consacrée à l’histoire de l’art, elle a entamé en 2015 une reconversion dans l’univers du vin. La Suresnoise propose depuis 2019 des cours d’oenologie avec son association Vins en Seine et a récemment développé en tant qu’auto-entrepreneur Vinomimosas qui propose ventes et commandes groupées de vins. « J’ai toujours aimé cette boisson sans jamais vraiment la connaître. Avec mon mari, quand nous nous sommes connus et que nous partions en vacances, nous cherchions toujours à découvrir les productions locales », se souvient-elle. Elle avait d’ailleurs créé il y a plus de dix ans un club d’amateurs de vin qui organisait des soirées de dégustation.
Première étape de sa reconversion, Joanna a suivi une formation de caviste puis officié dans plusieurs boutiques parisiennes, spécialisées dans les productions bio et biodynamiques. La deuxième a découlé de la volonté de faire partager son amour et ses connaissances en la matière. « Je désirais pérenniser ces cours d’oenologie, ici, à Suresnes, voire dans les alentours. Beaucoup de communes ont leur propre vigne », rappelle Joanna. Ne restait plus qu’à créer Vins en Seine.

Terroir et dive bouteille

Peu avant le confinement s’est ajoutée la vente de vins. « Je fais avant tout partager mes rencontres avec des vignerons », confirme-t-elle. En effet, pas une dive bouteille qu’elle ne propose dont elle n’ait pas rencontré le producteur, sur son domaine. Où elle va jusqu’à toucher la terre, tant un terroir doit irriguer un vin, lui donner son caractère.
Trois ou quatre fois par mois, elle diffuse à ses abonnés une liste de vins qu’ils peuvent acquérir. Ils n’ont qu’à piocher, une bouteille, 10 ou vingt, le tout au prix du domaine. Avec une ligne de conduite empreinte de logique : faire découvrir des vignerons qui n’ont pas les honneurs des grandes chaînes de cavistes. Des coups de coeur qu’elle met aussi à l’honneur lors de ses cours d’oenologie. Et l’on en revient à Vins en Seine. « Pendant deux heures, l’on déguste cinq à six vins, toujours à l’aveugle et autour d’une thématique. Je cherche à nous libérer du poids des étiquettes, décomplexer l’approche du vin, en transmettant le bon vocabulaire. » Une démarche qu’elle suivait déjà en histoire de l’art. « J’apprécie aussi de faire découvrir des cépages peu connus ou atypiques, comme le chenin typique de la Loire ou le Riesling alsacien, décrié, et que beaucoup imaginent à tort comme liquoreux. C’est d’ailleurs tous les vins de la région que je tiens à défendre », assure Joanna Boiteux qui, comme beaucoup d’oenologues, milite gentiment et avec une sagesse certaine pour l’abandon du mariage foie gras vins liquoreux, les deux produits présentant des caractéristiques – douceur, richesse – trop semblables. Dernier défi pour la route des vins : réhabiliter le gris de Toul !

➜ Prochains cours : les mardis 10 mai à 19h30, « Quelques vins étrangers » et 31 mai à 19h30, « Vieillissement et vin : les vieux millésimes » à la résidence Les Essentielles (4 rue Diderot) et le jeudi 19 mai à 19h30, « Même cépage, vins différents » à l’hôtel Mercure, 30 avenue du Général de Gaulle.
Tarif découverte pour le premier cours : 37 euros. Informations et réservations
au 06 63 43 19 34 ou par mail (vinsenseine@free.fr). Facebook @vinsenseine

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