Lire à tout prix

mars 2022

Une classe de 2de du lycée Paul Langevin participe au Prix littéraire des lycéens de la Région Ile-de-France. Des rencontres avec des auteurs font suite à un travail de fond sur les cinq oeuvres contemporaines sélectionnées.
Texte : Stéphane Legras Photo : Hervé Boutet

Existe-t-il encore des poètes ? » A cette question posée à Adrien Montourcy, professeur de lettres du lycée Paul Langevin par un de ses élèves de 2de, la réponse, affirmative, a été apportée en chair et en os par l’écrivain haïtien Louis-Philippe Dalembert, venu à la rencontre de lycéens le 11 février dans le cadre du Prix littéraire des lycéens de la Région Ile-de-France organisé avec la Maison des écrivains et de la littérature. Une classe de 2de du lycée suresnois a donc travaillé chaque vendredi avec son professeur de lettres mais aussi avec la professeure documentaliste sur les ouvrages sélectionnés (*).

Les questions fusent

Quelques semaines plus tôt, le 20 janvier, c’était Stéphanie Coste, auteur de Le Passeur, qu’ils avaient rencontrée. « Ils réalisent qu’être auteur est un métier, que derrière toutes ces pages, il y a des choix éditoriaux », se félicite Adrien Montourcy. Face à Stéphanie Coste, qui aborde le parcours de Seyoum, passeur de migrants, les questions fusent. « Avez-vous inventé cette histoire ? Avez-vous rencontré des passeurs ? » L’auteure explique alors ses méthodes de travail reposant sur une chronologie, des fiches
sur ses personnages et un long travail de documentation. D’autres élèves abordent la construction du roman, le choix du titre ou encore l’élément déclencheur de l’écriture.

« Nous avons mis en place des dispositifs pour promouvoir la lecture. Pour le Prix, les élèves étudient l’oeuvre par groupes et chacun a un rôle : faire attention aux mots, au vocabulaire, représenter symboliquement les personnages, chercher des citations caractéristiques ou des liens avec l’actualité », détaille Adrien Montourcy. Les ouvrages, en lien avec des sujets d’actualité, permettent de faire des ponts avec ce que les lycéens apprennent en histoire ou en économie. « Cette ouverture sur le monde extérieur, à la Ville, à la médiathèque, à la librairie Le Point de côté, avec qui nous collaborons et aux auteurs est importante. C’est une volonté de notre proviseur, Laurent Abécassis, de rendre le lycée perméable. »
Les enseignants se sont emparés de ce prix pour « susciter le plaisir de la lecture et lever le mystère des mots. L’objectif est aussi qu’ils fréquentent davantage le CDI, pour y lire. » Le roman de Stéphanie Coste par exemple. Elle qui a été un temps journaliste, s’est finalement tournée vers la littérature, « qui permet aux lecteurs de s’identifier aux personnages ». Sans avoir oublié ses réflexes de journaliste puisque c’est elle qui pose des questions aux élèves en fin de rencontre. Et l’on apprend alors que certains écrivent ou dessinent, et non sans talent.
(*) La Petite dernière de Fatima Daas, Le Passeur de Stéphanie Coste, L’Alcazar de Simon Lamouret, L’Amour au temps des éléphants d’Ariane Bois et Cantique du balbutiement de Louis-Philippe Dalembert.

 

Tableau de bord

✔ Septembre 2021 : visite de la Médiathèque
✔ Octobre : début des séances en groupes
✔ Décembre : rencontre des 5 auteurs à Sèvres
✔ 20 janvier 2022 : rencontre de Stéphanie Coste au lycée Langevin
✔ 11 février : rencontre de Louis-Philippe Dalembert au lycée
✔ Début mars : vote des élèves à bulletin secret
✔ Fin avril : remise des prix lors du Festival du livre de Paris

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