« Le sentiment d’appartenir à une famille »

juillet 2022

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Sinistrés par un incendie qui a ravagé leur logement et détruit tous leurs biens, Laetitia et Thomas Goutet ont souhaité remercier les Suresnois et les services publics pour l’élan de solidarité et de soutien que leur épreuve a déclenché.

Texte : Arnaud Levy Photo : Marine Volpi

En quelques minutes, au cœur de la nuit, leur vie a basculé. Quelques minutes, le temps pour les flammèches parties d’une prise électrique de muter en un incendie qui a ravagé leur appartement de l’avenue de l’Abbé Saint-Pierre, ne leur laissant que le temps de réveiller leurs deux enfants et de sortir devant l’immeuble, pieds nus et sans vêtements.

Dans la nuit du 21 mai, la famille Goutet a perdu tous ses biens, mais l’émotion qui l’étreint aujourd’hui est d’abord celle de la gratitude que Thomas et Laetitia tenaient profondément à exprimer.

Car depuis le sinistre ils ont touché au meilleur de ce qui fait une société, une ville et, résume Laetitia, de ce « qui représente l’âme de ce petit village au cœur de la ville qu’est la Cité-jardins » : la solidarité. « C’est important pour nous de le dire, souligne-t-elle. Dans ces situations-là, un mot, un petit geste, une attitude, font un bien fou. Or depuis ce drame nous avons bénéficié d’une solidarité incroyable. »

Signes de générosité

Cet élan de fraternité commence avec les sapeurs-pompiers et la police : « Grâce à leur réactivité le sinistre n’a fait aucune victime ». Il enfle et se démultiplie ensuite avec « les habitants de la Cité-jardins et d’une manière générale tous les Suresnois. Les habitants, les camarades de classe, les parents d’élèves, ont réalisé des collectes de vêtements pour nos enfants. Des gens ont donné du peu qu’ils avaient pour nous aider. Tous ces signes de générosité nous ont énormément touchés. »

La gratitude du couple va ensuite à l’ensemble des services publics, de Suresnes (état-civil, CCAS, logement…) à ceux du Département, du bailleur Hauts-de-Seine Habitat et au collège Henri Sellier. « A Suresnes, les agents ne nous ont pas seulement assistés : tous ont pris le temps de nous écouter, ont manifesté de l’écoute, de l’empathie, de la bienveillance. »

« Chacun nous a donné le plus important lorsque l’on a tout perdu : un regard, un sourire, de l’humanité et le sentiment d’appartenir à une famille. »

La famille a pu se voir attribuer en urgence un logement à Suresnes où elle devrait emménager fin juin. « Quand on a tout perdu il faut tout racheter, et on ne se rend compte qu’après de ce que ça représente. Mais nous ne sommes pas matérialistes… », souligne Laetitia. Ce sont d’autres pertes qui demeureront irremplaçables, les richesses d’une vie détruites par les flammes : les photos d’une vie de famille, les livres de jeunesse, les albums scolaires des enfants, les tableaux du père…

Mais s’ils se sont adressés à Guillaume Boudy, maire de Suresnes, ce n’est pas pour attirer vers eux davantage de compassion. C’est pour demander que soit relayé leur message de gratitude à chaque personne, « quelle que soit sa place ou son action », qui les a soutenus.

« Chacun, insistent-ils, nous a donné le plus important lorsque l’on a tout perdu : un regard, un sourire, de l’humanité et le sentiment d’appartenir à une famille. »

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