JSS : le sport et la vie

avril 2021

Au-delà de la pratique du football, dirigeants et éducateurs de la Jeunesse sportive de Suresnes transmettent de nombreuses valeurs citoyennes à leurs jeunes joueurs. Ils se sont même lancés dans le soutien scolaire. Texte : Stephane Legras.

Au stade Maurice Hubert, la JSS, qui compte un millier de licenciés, soigne dribbles, parfait les coups francs et échafaude de savantes tactiques. Mais pas seulement : au-delà de l’aspect sportif, les formations des joueurs sont scrupuleusement planifiées, les dirigeants conçoivent le rôle du club de manière beaucoup plus large et citoyenne. Une de ses commissions est même dédiée au volet éducatif, social et citoyen. Les termes clés du projet du club sont d’ailleurs clairs : plaisir de l’enfant, épanouissement, valeurs, respect ou encore fidélité. Dans les entraînements, l’état d’esprit, la concentration, l’engagement, la confiance, la persévérance et la détermination sont également incontournables. L’objectif étant de « bien vivre ensemble à la JSS en alliant plaisir, respect, engagement, tolérance et solidarité », explique Sylvain Porthault, son président.

« Nous transmettons des valeurs aux jeunes joueurs à tout moment de la vie du club. Lors de leurs échanges avec les éducateurs mais aussi au travers d’actions précises », poursuit-il. Le club s’intègre ainsi dans le Plan éducatif fédéral (PEF). La JSS détient du coup le Label jeunes masculins de la Fédération française de football pour la saison 2020-2021. Il atteste de la reconnaissance du travail effectué par l’école de football.

Des valeurs qui se concrétisent par des attitudes, sur et en dehors du terrain. Il s’agira par exemple de jouer et soutenir son équipe en respectant son adversaire, l’arbitre comme son entraîneur, de jouer sans tricher, de se saluer, de respecter les règles de courtoisie en enlevant sa casquette pour manger ou encore de trier ses déchets. « Nous insistons également sur l’hygiène, l’assiduité et la ponctualité », ajoute Sylvain Porthault. Les missions des éducateurs touchent même la santé : ils sensibilisent les joueurs aux méfaits de l’alcool et du cannabis, leur expliquent comment adapter leur sommeil à l’activité.

 

Refus de toute discrimination

« Nous favorisons également la mixité et l’acceptation des différences, refusant toute discrimination. Cela contribue à la force et à la réussite d’une équipe, assure-t-il. Le partage, la convivialité, l’émotion se manifestent chaque semaine sur les terrains de football et l’on doit faire du club, de l’équipe, une école du bien vivre ensemble ». Des sensibilisations au handicap avec des journées « foot fauteuil » proposent des initiations et des rencontres mixtes.

Toujours côté mixité, le foot féminin est en plein boom dans le club suresnois. La centaine de joueuses dispose de son propre vestiaire et en mai dernier, le club a organisé la journée « Afilliez vous !!! » afin de promouvoir la section.

Education et convivialité

L’association organise même du soutien scolaire (lire ci-contre) et associe régulièrement les parents à la vie du club. Ce souci de convivialité s’est par exemple traduit par un biathlon et la promotion des formations à l’arbitrage. « Au cours des trois dernières saisons, plus de trois arbitres ont été formés », illustre Sylvain Porthault. Toujours côté convivialité et pour souder le club, ses équipes participent, lorsque les conditions sanitaires le permettent, à des tournois en province auxquels se joignent parfois des équipes étrangères. Cette volonté se traduit enfin par des actions solidaires. Les membres de certaines équipes collectant des vêtements auprès de leurs camarades de classe pour les redistribuer aux personnes du club dans le besoin et à la Croix-Rouge.

 

La JSS joue un rôle essentiel dans la construction de ses jeunes licencié(e)s. Au cours de leur passage par l’école de football, ils apprennent des valeurs, le respect, la solidarité, la tolérance et se construisent des bases solides qui leur permettront de s’épanouir. Le sport n’est pas qu’une affaire de muscles ! L’équipe dirigeante de la JSS a donc complété son offre sportive par un soutien scolaire qui permet à de nombreux joueurs de continuer leur parcours scolaire, sans le laisser de côté au profit d’un parcours sportif.

Alexandre Burtin, adjoint au maire délégué au Sport

 

 

 

Pierre Ville : « Construire des individus. »

Ancien footballeur, il est devenu bénévole à la JSS « par les hasards de la vie, avant d’ajouter : j’en ai profité quand j’étais jeune, alors j’en fais profiter les autres. » Pierre Ville, retraité, donne de son temps pour un club dont la vocation « n’est pas de faire de ses licenciés des professionnels mais de souligner l’importance de l’éducation des enfants. Nous sommes là pour aider des enfants à affronter la vie, à devenir des personnes », insiste-t-il. Bien sûr, si certains font montre d’un talent certain, la JSS les accompagne, mais auparavant les éducateurs leur auront transmis des valeurs « comme la discipline et le respect ». L’idée n’est pas de gagner coûte que coûte, même si c’est mieux. Son engagement lui permet de vivre une formidable aventure humaine : « L’association a 80 ans, ses dirigeants sont là depuis presque 30 ans. Je l’ai rejointe après y avoir inscrit mon fils. Je me partage entre des tâches administratives, relationnelles et logistiques. Je suis presque quotidiennement au stade. Et encore une fois, c’est pour les jeunes que je m’investis. »

 

Mehdi Ariano : « Je me reconnais dans les valeurs du club. »

« La question serait plutôt de savoir quand je ne suis pas au club ! » Mehdi Ariano, salarié 25 heures par semaine de la JSS, et par ailleurs gardien de but de l’équipe première, ne manque ni d’humour ni de dévouement. Ce Suresnois pur jus de 32 ans a découvert le football à 5 ans avant de rejoindre la JSS. Seule infidélité : quand, au bout de 9 ans, il s’éclipse pour Issy et le Racing qui évoluent à un niveau supérieur. Il revient ensuite à 18 ans, pour ne plus jamais quitter le club. A l’époque, il songe à devenir professeur d’EPS puis assure un premier entraînement. « J’ai adoré la relation avec les enfants et le plaisir de transmettre », se souvient-il. Il se consacre alors aux 12/13 ans, qui « progressent à une vitesse folle », puis passe aux sections plus âgées, toujours avec le même plaisir.

« A 14 ans par exemple, ils sont ados, on ne leur parle pas que de foot », assure Mehdi. A présent salarié du club, il planifie les entraînements des week-ends, suit les déplacements des jeunes joueurs et propose des formations aux éducateurs dont beaucoup sont issus de la JSS et « désirent s’y investir car ils s’y reconnaissent ». C’est également lui qui supervise l’obtention du Label jeunes masculins de la Fédération. « Je suis extrêmement chanceux. Je suis payé pour vivre ma passion, je suis un professionnel du football », sourit-il. Un passionné parisien qui supporte le PSG mais aussi le Real de Madrid, son club de coeur. « Quand j’étais petit, il faisait rêver tout le monde. »

Mehdi est très attaché aux valeurs véhiculées par la JSS : « En lisière de la Cité-jardins nous jouons un rôle social primordial, nous travaillons sur le respect et l’acharnement. Nos licenciés ne finiront pas tous professionnels : nous nous devons donc de les former en tant que garçons et filles, de leur donner les moyens d’accéder à leurs rêves. Par ailleurs j’accueille régulièrement des jeunes en stage de 3ème, pour qu’ils se rendent compte que si devenir professionnel est compliqué, d’autres voies sont possibles. Nous avons aussi de très bons retours des parents. »

 

Soutien scolaire

Si l’élan a été freiné par les règles sanitaires visant à lutter contre le Covid-19, quelques séances de soutien scolaire ont pu être assurées ces derniers mois. Soucieux de la réussite et de l’épanouissement de ses jeunes joueurs, le comité directeur de la JSS a souhaité mettre en place une structure d’entraide scolaire. Destinée à ses licenciés élèves de 6ème et de 5ème, assurée par des bénévoles du club et dans ses locaux du stade Maurice Hubert, elle concerne aussi bien le français que les mathématiques, l’histoire-géographie que l’anglais.

 

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