Groupe Union de la majorité

Mars 2019

« L’AVENIR DE L’HOMME EST LA FEMME… »
Ces vers d’Aragon dans « le fou d’Elsa » qui ont tant raisonné dans l’esprit et la voix de Jean Ferrat, ont pris une dimension toute particulière avec l’affaire Weinstein. Depuis, la parole des femmes s’est libérée de l’omerta qui l’emprisonnait. Le corps social dans son ensemble et le monde politique ont pris conscience que la place des femmes dans nos sociétés, fussent-elles occidentales et démocratiques, ne relève pas de l’évidence mais d’un combat quotidien. À Suresnes, nous nous sommes engagés depuis de nombreuses années en faveur de l’égalité femmes-hommes tant dans l’espace public qu’en termes d’égalité professionnelle. S’agissant du travail notamment, l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes n’est pas une lubie, mais une impérieuse nécessité vectrice de développement et de performance économique. De nombreuses études montrent que, moins il y a de différences de traitement salarial entre hommes et femmes, plus la croissance économique de l’entreprise ou du pays est forte.


Forum des femmes

Cette volonté d’égalité, nous la portons activement depuis 2009, c’est-à-dire 5 ans avant la loi obligeant les collectivités territoriales à s’engager dans cette démarche. C’est dans cet esprit que nous avons adhéré à la charte européenne pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Notre plan d’action a obtenu en 2014, une labellisation AFNOR, renouvelée en 2018.
Si pour nous ce combat pour l’égalité est une évidence, il est fort dommageable de constater que lors du conseil municipal du 20 février, les élus du Rassemblement National s’y soient opposés. Les préjugés et les freins, bien que minoritaires, sont encore bien vivaces dans notre société, ce que nous pouvons collectivement regretter.
Comme chaque année au mois de mars, nous mettons l’égalité Femme-Homme
à l’honneur. Le Forum des Femmes aura pour thématique « l’espace public » qui,
loin d’être un lieu de liberté et de partage, demeure, pour certaines femmes, un lieu de privation de liberté et anxiogène. En effet, selon une étude menée par le Secrétariat d’état chargé de l’Égalité entre les hommes et les femmes, 25% des femmes âgées de 18 à 29 ans ont peur dans la rue. 40% des femmes interrogées ont décidé de renoncer à fréquenter certains lieux publics à la suite de manifestations de sexisme. Pire, dans certains quartiers dits « sensibles », l’espace public est confisqué aux femmes. Leur liberté d’aller et venir, de prendre un café en terrasse ou tout simplement de s’habiller comme elles le souhaitent, est remis en cause. Pour certaines femmes, aller simplement faire ses courses, pratiquer un sport ou aller travailler relève du défi.

Suresnes, une ville où chacun a sa place

Pacifier l’espace public, apprendre à partager cet espace de liberté est l’une des pistes de réflexion qui seront abordées pendant les conférences qui se tiendront au mois de mars. Comme souvent, tout commence dès l’enfance. Sans entrer dans les débats stériles autour du « genre », l’école est le premier lieu où se créent des espaces d’exclusion comme le montre Édith Maruéjouls, géographe et sociologue, spécialiste de ces questions. Dans la cour d’école, chacun a pu constater que souvent les petites filles sont repoussées sur le côté de la cour de récréation en petits groupes. Tandis que les garçons évoluent dans un espace central non mixte pour jouer au foot, les petites filles apprennent les frontières à ne pas dépasser. Dès l’enfance, filles et garçons apprennent à segmenter le territoire, la loi du plus fort physiquement s’imposant parfois.

Faire de Suresnes un espace de liberté
C’est dans ce cadre que nous conduisons actuellement une étude à l’école Noor Inayat Khan. Nous sommes convaincus depuis des années que les enfants, sur certains sujets, peuvent être prescripteurs des bonnes pratiques auprès de leurs aînés et parents. On comprend bien, à travers ce sujet qui n’a rien d’anecdotique, que c’est finalement la liberté d’aller et venir de chacun, protégée par la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen incluse dans le préambule de la Constitution, qui est au coeur du sujet. Faire de Suresnes un espace de liberté où chacun a sa place quels que soient sa condition, son origine ou son quartier, est notre priorité depuis plus de 30 ans. Nous sommes convaincus que notre engagement sans faille depuis tant d’années en faveur de l’éducation, de l’écoute et de la tolérance, est le ferment de ce qu’il est convenu d’appeler le
« bien-vivre ensemble » et qui fait de Suresnes une ville où il fait bon vivre.

La majorité municipale

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