Les Noëls de nos villes jumelées

décembre 2018

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Angleterre, Allemagne, Israël, Serbie, Autriche, Espagne. Suresnes est jumelée avec six villes. Comment y passe-t-on les fêtes de fin d’année ? Si Noël est une fête célébrée dans la plupart des pays du monde, chacun a conservé des traditions qui lui sont propres dans la manière de préparer cette fête familiale et, plus généralement, la fin d’année. Un petit tour d’horizon dans les villes jumelles de Suresnes et au Cap-Haïtien, avec qui la Ville entretient une coopération décentralisée depuis 20 ans, s’imposait à quelques jours de cette période de fêtes. Aujourd’hui devenue pour certains une institution plus traditionnelle que religieuse, Noël est toujours l’occasion pour les familles de se rassembler, de s’offrir des cadeaux et de fêter le partage.

Villach (Autriche)

Magie au marché de Noël

Les Autrichiens ont l’habitude de prendre des vacances pour les fêtes de fin d’année. À Villach, Noël est fêté l’après-midi et le soir du 24 décembre. C’est toujours une fête familiale : on se retrouve dès l’après-midi, les familles assistent à la messe de Noël et partagent ensuite un repas (composé par exemple de carpe ou de saucisses), une fondue ou des tartines.
Vient ensuite la distribution des petites attentions et des cadeaux. Les familles décorent leur maison avec un sapin et, de plus en plus, décorent leur maison, allée ou jardin : tout est permis, tant que c’est coloré et éclairé. À Villach, la fête est aussi (surtout ? ) dans la ville : sapins, patinoire et un marché de Noël qui attire des curieux de toute la région, mais aussi d’Italie et de Slovénie, toutes proches. De nombreux événements viennent ponctuer ces semaines de fêtes : spectacles, animations, chants, déambulation du Christkind (l’enfant Jésus), défilés des Krampus et Perchtchen.

Compagnons de Saint-Nicolas, ces personnages cachés derrière des masques lugubres tancent les enfants qui n’ont pas été sages pour les premiers et chassent les mauvais esprits pour les seconds. Les costumes et les masques vus lors de ces défilés sont magnifiques.

Hackney (Angleterre)

Entre shopping et tradition

Noël outre-Manche, c’est sacré et de moins en moins religieux. Plus largement la fin de l’année est rythmée par les chants de Noël (de nombreux artistes anglo-saxons ont enregistré leur album de Noël) et des chorales de jeunes et de moins jeunes, animent les rues où les sapins poussent comme des champignons. Sapins que l’on retrouve dans la plupart des commerces et foyers.

Dans le nord de Londres, Hackney ne fait pas exception. La période est aussi propice à une jolie opération commerciale. Avec les soldes de fin d’année, les magasins font le plein, d’autant que le 25, mais aussi le 26 décembre sont fériés.

Cela n’empêche pas de respecter les traditions qui restent vivaces pour « Christmas ». Citons les cartes de voeux que l’on s’échange en grignotant des « mince pies », à savoir des petites tartes à base de pâte brisée et fourrées d’une compote de fruits et d’épices. Mais aussi les cadeaux, dont les boîtes ont donné leur nom au « boxing day » du 26 décembre. Les enfants surveillant fébrilement leur grande chaussette dans laquelle Santa Claus (le père Noël) a déposé leurs présents dans la nuit du 24 au 25.

Fête de famille par excellence, la célébration de Noël ne serait pas parfaitement réussie sans son fameux repas à base de dinde farcie et de Christmas pudding qui se prépare parfois un an à l’avance. Véridique !

Kragujevac (Serbie)

La Serbie fête Bozic

Pays orthodoxe, la Serbie ne fête pas Noël le 25 décembre (calendrier grégorien) mais Bozic, le 7 janvier (calendrier julien). C’est l’occasion d’une grande réunion familiale autour d’un repas qui doit compter trois éléments incontournables et symboliques dont une galette de pain dans laquelle est insérée une pièce d’or, d’argent ou ordinaire. La personne qui tombe sur la part contenant la pièce aura « abondance et richesse toute l’année ». Une viande « grasse » se mange ensuite, après un jeûne maigre entamé le 28 novembre. Enfin, une bûche doit être posée dans l’âtre ou sur la table en symbole de la cohésion familiale. La tradition veut que la veille de Noël on coupe une
branche de chêne aux feuilles desséchées que l’on dépose devant la maison jusqu’au soir.

À la nuit tombée, on répand de la paille dans toute la maison et on dépose la branche (badnjak) sur la cheminée. Mais cette coutume a dû s’adapter aux contraintes de la vie citadine, diminuant la taille des branches et utilisant une quantité de paille symbolique. De même, on allume une bougie et un kandilo (sorte de lampe à huile) à défaut du feu et de la cheminée.

La fête de Noël peut s’étaler sur trois jours, durant lesquels la famille se réunit. On rend visite aux cousins les plus proches. Les enfants ne sont pas en reste, même si la dimension commerciale de la période des fêtes est moins prononcée que dans d’autres pays européens. Il convient alors de solder ses dettes et les désaccords afin que l’année suivante se passe dans la paix et l’harmonie.

Holon (Israël)

Festival des lumières

Point de Noël dans la religion juive, mais début décembre, l’on célèbre Hanoukka, le festival des lumières. Il vient saluer un miracle intervenu au IIe siècle avant J.C. lors de la reconquête d’Israël alors dirigé par un roi gréco-syrien : une petite fiole d’huile retrouvée intacte dans un temple détruit de Jérusalem avait permis de maintenir allumé un chandelier pendant huit nuits et non une seule.

Pendant les huit jours d’Hanoukka, chacun allume les bougies d’un chandelier à neuf branches. La coutume veut qu’on le place près d’une fenêtre pour que l’on puisse le distinguer de l’extérieur. Les enfants se voient traditionnellement offrir un « dreidel », une toupie à quatre faces, de bois ou de plastique sur laquelle sont gravées quatre initiales hébraïques qui signifient « ce fut là un grand miracle ».

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Cap-Haïtien (Haïti)

Noël caribéen

Au Cap-Haïtien, on attend Tonton Noël en musique. N’importe quel enfant haïtien vous le dira : musique et poèmes règnent sans partage tout au long de la période de Noël, à l’école comme à la maison. Pour l’occasion, filles et garçons confectionnent des lanternes en papier  multicolores qui illuminent les portes d’entrée de chaque demeure.

Une importante partie de la population haïtienne étant de confession chrétienne, la messe de minuit reste le temps fort du réveillon. Les familles apprêtées se retrouvent dans les églises, richement décorées pour l’occasion, jusqu’aux premières lueurs du jour.

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