2019, UN BUDGET D’AVENIR SANS HAUSSE D’IMPOTS

avril 2019

  • Dossiers
  • 2019, UN BUDGET D’AVENIR SANS HAUSSE D’IMPOTS

Nouveaux investissements, fiscalité stable, offre de services de grande qualité à un coût maîtrisé, poursuite du désendettement de la Ville… Les grands principes du budget suresnois sont préservés malgré de nouvelles contraintes de l’État qui pèsent sur les collectivités locales.


Le budget de la Ville pour 2019 a été adopté par le conseil municipal le 27 mars. Il s’inscrit dans la continuité de celui de 2018. Malgré des contraintes et des exigences supplémentaires de l’État, la Ville parvient à ne pas augmenter ses taux de taxe d’habitation et de taxes foncières pour la 7e année consécutive. Dépenses et recettes s’équilibrent à près de 187 millions d’euros, décomposées en 136 millions d’euros de fonctionnement (73%) et 51 millions d’euros d’investissements (27%).

Dépenser toujours plus juste
La loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 a prévu un dispositif dit « de contractualisation » contraignant l’évolution des dépenses de fonctionnement des 322 plus grandes collectivités de France (dont Suresnes) à 1,2 % par an sous peine de pénalités importantes de l’État qui viendraient amputer leurs recettes. Pour Suresnes l’évolution est même limitée à seulement 1,05%. La maîtrise et la réduction des dépenses malgré la croissance démographique constatée à l’occasion du recensement deviennent un exercice de plus en plus fin d’année en année. Ainsi, malgré les revalorisations des rémunérations de la fonction publique décidés par l’État, la masse salariale (qui représente 34 % des dépenses de fonctionnement) est maintenue à son niveau de 2017, résultat de la réorganisation des services municipaux entamée depuis plusieurs années grâce à un dialogue social efficient et à un management intelligent. De même, les frais financiers liés au remboursement de la dette diminuent de 20 % (-350 000 euros) du fait du désendettement de la Ville depuis 2010 qui s’accélère depuis 2015. L’encours de la dette par habitant s’établit aujourd’hui à 1 318 euros par habitant, en baisse de 31,5 % entre 2014 et 2019. Cette année encore, la Ville n’aura pas recours à l’emprunt, confortant ainsi sa situation financière et sa capacité de désendettement inférieure à 5 ans, bien en deçà dès 12 ans requis par l’État.

Préserver l’avenir
L’encours de la dette demeure cependant conséquent, 65 M€, et impose de ne pas augmenter les dépenses d’investissements inscrites au dernier plan d’investissement pluriannuel de la Ville, afin de conserver des marges de manoeuvre pour préserver ses équilibres financiers. La Ville s’attache pour autant à offrir aux Suresnois les meilleurs services possibles et à investir de façon ambitieuse pour leur donner accès à de nouveaux équipements et entretenir et
moderniser ceux existants.

Interview GUILLAUME BOUDY,
deuxième adjoint au maire délégué aux Finances et au Budget


Suresnes magazine : Qu’est ce qui caractérise le budget 2019 de Suresnes ?
Guillaume Boudy :
Le budget primitif 2019 de Suresnes porté par l’équipe municipale est un budget d’équilibre entre, d’une part, la volonté d’investir dans des équipements et des services à la hauteur des attentes de tous les Suresnois, quels que soient leur âge, leur situation familiale, leurs centres d’intérêt et, d’autre part, notre souci permanent de faire le meilleur usage de l’argent public que lui confient les contribuables, sans recours cette année encore à l’endettement.
S.M. : Comment cela se concrétise-t-il ?
G.B. :
Cela se traduit par un volume d’investissement de 33 millions d’euros, ciblés cette année sur l’éducation, avec le lancement de la construction d’une nouvelle école de 12 classes dans le quartier Écluse-Belvédère ; la culture, avec l’achèvement de la médiathèque Cité-jardins/Mont Valérien, la livraison de la nouvelle école d’arts plastiques, d’une salle polyvalente, ainsi que la mise aux normes de la scène du Théâtre Jean Vilar ; la pratique sportive, avec la construction d’un nouveau complexe sportif dans le quartier République pour répondre à la forte demande qui s’exprime ; sans oublier la jeunesse, avec l’ouverture d’un deuxième espace jeuneS aux Sorbiers. L’embellissement du centre-ville se poursuivra pour le rendre plus attractif et vivant, avec le réaménagement de la place Henri IV. Pour financer notre politique dynamique d’investissement, sans faire reposer sa charge sur les générations à venir et sans augmenter les impôts, nous poursuivons notre politique de maîtrise scrupuleuse des dépenses de fonctionnement, qui, au prix d’importants efforts d’économie des services municipaux -qu’ils en soient remerciés- sans dégradation de la qualité du service, a permis en 2018 d’échapper au malus prévu par l’État si l’augmentation annuelle de nos dépenses de fonctionnement avait dépassé 1,05% : elles ont même baissé de 0,1% en 2018, alors que l’inflation a été en France de 1,85% !
S.M. : Dans quel contexte national le budget de Suresnes s’inscrit-il ?
G. B. : La poursuite des prélèvements de péréquation opérés par l’État et de la baisse des dotations versées à Suresnes, conduisent en 2019 à financer des prélèvements de 5,2 M€ et compenser une perte de recette supplémentaire de près d’un demi-million d’euros. Au total, la Ville reçoit de l’État 2,4 M€ et lui verse 5,2 M€, soit depuis 2014 une perte cumulée totale de 54 M€. La poursuite de la contractualisation qui vise à limiter la croissance des dépenses des 322 plus grandes collectivités françaises, dont Suresnes, aura pour conséquence de contraindre fortement nos dépenses, alors que nous sommes confrontés par ailleurs à la hausse automatique des coûts des contrats de service (nettoyage, assainissement, entretien de voirie, …). Des efforts seront donc encore nécessaires en 2019 pour éviter d’être sanctionnés. Le déploiement de nouveaux outils numériques de gestion, l’optimisation de notre patrimoine, la maîtrise de la masse salariale, ou encore une politique achat exigeante, devraient y contribuer.
S.M. : Quelles perspectives pour les finances de la Ville ?
G. B. :
Les années à venir sont marquées par une double incertitude liée aux réformes en cours ou attendues : celle, d’abord, de la fiscalité locale avec la suppression de la taxe d’habitation qui réduit l’autonomie financière des communes et l’annonce d’une refonte fiscale dont on ne connaît pas encore les contours, celle ensuite, de la réorganisation institutionnelle du Grand Paris et l’urgence de simplifier les structures en mettant fin à un mille-feuille aussi inefficace que coûteux (Région, Métropole, Département, Établissements publics territoriaux (POLD pour nous), syndicats intercommunaux spécialisés et communes ! ). Si elles ne sont pas levées rapidement, ces incertitudes pèseront sur la capacité des villes à investir faute de visibilité sur leurs ressources et leurs charges.

LA VILLE POURSUIT SA POLITIQUE D’INVESTISSEMENT POUR L’AVENIR

Suresnes maintient un haut niveau d’investissement dans ses équipements pour assurer le développement, l’attractivité et le dynamisme économique et social de son territoire. Les dépenses d’équipement par habitant sont estimées à 674 euros par Suresnois, soit deux fois plus que la moyenne pour les villes de même strate qui avoisine 323€ par habitant. Zoom sur les principales opérations d’équipement engagées en 2019.

2.8 M€ (2019)
7M€ sur 3 ans

Implantation d’une médiathèque et de l’école
d’arts plastiques, rue de la Poterie

Quartiers Cité-jardins et Mont Valérien
La Ville prend possession en avril des locaux en pied du nouvel immeuble, destinés aux nouveaux locaux de l’école d’arts plastiques, à une médiathèque et une salle polyvalente. Neuf mois de travaux sont prévus.

 

1 M€
Agrandissement de la maison de quartier des Sorbiers
Quartier Cité-jardins
Réalisation d’une surélévation sur environ 200 m2 pour créer un espace jeuneS, de nouvelles salles d’activités et un jardin en terrasse, et restructuration du rez-de-chaussée.

 

3 M€
Aménagement de voirie rue de Verdun
Quartier Centre-Ville
La « zone de rencontre » aménagée en 2014 et 2015 de la rue Darracq au cours Madeleine (piétons pouvant circuler sur la chaussée, vitesse limitée à 20 km, circulation des cyclistes à double sens) va être étendue de la place Henri IV au parvis de l’église du Coeur-immaculé-de-Marie.

 

 

1 M€
Travaux au stade Jean Moulin
Quartier Mont-Valérien
L’accession du Rugby Club de Suresnes à la Fédérale 1 en 2017 impose d’aménager le stade Jean Moulin conformément aux préconisations de la Fédération française de rugby (FFR) : élargissement du terrain de 2 mètres, création d’un tunnel amovible entre les vestiaires et le terrain, remplacement des mâts d’éclairage (projecteurs à LED répondant aux normes de captation télévisée).

 

12,4 M€
Construction d’une école de 12 classes et 2 espaces périscolaires, rue Benoît Malon
Quartier Écluse-Belvédère
Pour faire face à l’augmentation de la population dans ce quartier, création d’un groupe scolaire dans la ZAC Rivière Seine (4 classes maternelles et 8 élémentaires). Ouverture prévue à la rentrée 2022.

 

8,5 M€
Construction d’un équipement sportif rue Fernand Forest
Quartier République
Création d’une salle dédiée à la gymnastique et d’une salle polyvalente de 340 m2 divisible en deux parties. La construction est financée par la vente du terrain à un promoteur pour la construction de logements dont un tiers de logements sociaux autour. Cet équipement bénéficie d’une subvention de 3M€ du conseil départemental des Hauts-de-Seine et de 50 000 € du conseil régional d’Île-de-France. Travaux estimés à 18 mois.

 

4 M€
Mise aux normes de la scène du Théâtre Jean Vilar
Quartier Cité-jardins
Augmentation de 8 mètres de la largeur de la cage de scène par le déplacement de murs porteurs. La Ville profite de ce chantier pour mettre le théâtre aux normes PMR (accessibilité et sécurité). Travaux prévus de mai 2019 à janvier 2020.

 

 

ET AUSSI
1,1M€
Gymnase Berty Albrecht

Quartier Écluse-Belvédère
Travaux d’étanchéité et de remise en état du gymnase sinistré par la remontée des eaux de la nappe phréatique en avril 2018. Réouverture en avril 2019. Remplacement de l’éclairage datant de 2004 par un dispositif à LED.

400 000 €
Crèche Darracq
Quartier Centre-Ville
Création d’un ascenseur intérieur dans la crèche (3 niveaux) et restructuration des locaux attenants.

250 000 €
Tennis club des Houtraits
Reconstruction de vestiaires au tennis club des Houtraits, situé sur un terrain appartenant à la ville de Suresnes à Rueil-Malmaison. Démolition de vestiaires préfabriqués datant des années 1950 et reconstruction en maçonnerie de vestiaires (hommes,femmes), d’un bureau et d’une petite salle de musculation.

200 000 €
Terrasse du Fécheray
Quartier Mont-Valérien
Création d’un petit bâtiment pour une loge de gardien et sanitaires publics sur la terrasse du Fécheray.

430 000 €
Aménagement de bureaux au centre administratif, 7/9 rue du Mont-Valérien
Quartier Centre-Ville
Travaux de réagencement du 4e étage en flex office pour une meilleure optimisation des surfaces et une nouvelle organisation du travail de la direction des ressources humaines.

Les investissements, ce sont aussi…

Si le budget permet de faire sortir de terre de nouveaux équipements, il permet aussi d’entretenir, réparer, améliorer ou moderniser le patrimoine communal existant, dans une perspective durable et d’adaptation aux changements technologiques.
● Économies d’énergies. Chaque année, la Ville réalise des travaux de maintenance, de rénovation ou de remplacement sur des bâtiments qu’il est nécessaire d’entretenir. Mais ces travaux, intervenant souvent sur des bâtiments énergivores, s’effectuent désormais dans le cadre du contrat de performance énergétique. Après l’école maternelle Wilson, le centre sportif des Raguidelles et le groupe scolaire Vaillant-Jaurès en 2018, en 2019, c’est le groupe scolaire Pontillon qui bénéficiera de 500 000 € de travaux (remplacement des menuiseries). Dans ce cadre là, une baisse des consommations de chauffage de près de 40 % est attendue.
● Accessibilité. Près de 650 000 € sont affectés à la poursuite de la mise en accessibilité des bâtiments public. Ces aménagements concerneront essentiellement la création d’un ascenseur à la crèche Darracq, la réalisation d’une rampe d’accès et d’un garde-corps au centre des Landes, l’escalier de l’hôtel de ville, l’escalier de l’école Henri Dunant, la création de toilettes accessibles au centre sportif des Raguidelles, la mise en conformité des escaliers du théâtre, la création d’un ascenseur handicapés à la Maison de quartier des Sorbiers, des aménagements au stade Maurice Hubert.
● Suresnes numérique. En début d’année, la Ville a lancé de nouveaux outils numériques, qui rendent les services aux Suresnois plus accessibles et mieux personnalisés. L’application officielle de la Ville, le portail Tout Suresnes, l’application Civi Suresnes, le site d’information suresnes-mag.fr, le site suresnes-emploi entreprises.fr, plus récemment le nouveau site du conservatoire et prochainement un nouveau site pour la Ville (suresnes.fr), permettent d’informer au quotidien, de faciliter les démarches et d’accompagner les Suresnois.


Le juste prix de la lumière

Si chacun a une idée à peu près précise du montant de la facture d’électricité de son domicile, il est plus difficile d’imaginer ce qu’elle peut être pour l’éclairage public d’une ville qui, comme Suresnes, compte 52 kilomètres de voirie, 54 carrefours équipés de 2 ou 4 feux tricolores, 3 stades, 3750 supports, 4500 points d’éclairage… Réponse : environ 340 000 euros par an. Depuis 2013, la Ville remplace systématiquement les sources d’éclairages classiques par des lampes à LED lors des rénovations de l’éclairage public. 17 % des points d’éclairage de la ville sont équipés de cette nouvelle technologie d’une durée de vie deux fois supérieure et consommant moins d’électricité, dont les coûts d’achat ont considérablement baissé en quelques années pour atteindre le prix des équipements classiques. La facture de 2018 a ainsi diminué de 11 000 € par rapport à l’année précédente grâce à l’installation de 204 systèmes à LED rue Émile Duclaux, boulevard Aristide Briand et sur la terrasse du Fécheray.

UN BUDGET POUR LA SOLIDARITE

Le budget du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) d’un montant de 1,8 million d’euros a été soumis soumis au vote le 2 avril 2019. La ville de Suresnes contribuera en 2019 à ce budget par une subvention de 670 000 €. Elle met aussi à disposition du CCAS 26 professionnels qui s’ajoutent aux 30 professionnels du CCAS. Hormis la subvention, le CCAS reçoit les recettes des prestations servies aux usagers et quelques autres subventions. L’action du CCAS s’adresse aux publics les plus vulnérables : personnes en perte d’autonomie âgées ou handicapées, situations de précarité, d’isolement social. Il intervient dans deux grands domaines : l’accès aux aides légales et facultatives, l’accompagnement des personnes dans le cadre de la perte d’autonomie par un ensemble de prestations et d’interventions de professionnels pluridisciplinaires. Les dépenses du CCAS se répartissent ainsi : accompagnement à l’autonomie et maintien à domicile (62%), actions en faveur des personnes en difficultés, accueil de jour et logements d’insertion (18%), aides financières pour les personnes âgées, en situation de handicap et les familles (8%) lien social et lutte contre l’isolement (12%).

Marine Chauvat, coordinatrice gérontologique avec Mme Yvette Reymond. Suresnes

Partagez l'article :