On revient toujours à Piazzolla

mai 2022

Le dernier spectacle de la saison du théâtre Jean Vilar rend hommage à l’oeuvre du bandonéiste, décédé il y a 20 ans, qui a réinventé le tango avant d’entrer à son Panthéon.
Texte : Arnaud Levy Photo : Astrid di Crollalanza

Le tango en Argentine, n’est pas une musique ni une danse. C’est l’âme d’une nation, la religion d’un peuple. L’itinéraire et l’oeuvre du grand compositeur Astor Piazzolla, auquel le Théâtre Jean Vilar consacre le dernier spectacle de sa saison, en attestent. Longtemps décrié pour avoir osé en contester l‘académisme, accusé de trahir la tradition défendue par la « vieille garde », ce bandonéiste de génie a fini par devenir une icône de ce patrimoine national. Piazzolla en a écrit une nouvelle page, le « tango nuevo » qui, à partir des années 60, a donné des lettres de noblesses à cette fierté argentine, fusion de rythmes afro-cubains et de mélodies latines. Le tango s’est, à l’origine, formé au rythme d’enlacements canailles dans les quartiers populaires de Buenos Aires où s’entassaient les immigrants, avant d’être adopté par les danseurs des salons bourgeois de la Belle Epoque.
Nourri de culture classique et d’improvisations jazzy, Astor Piazzolla a décloisonné et réinventé une tradition alors figée sous la figure tutélaire de Carlos Gardel, l’a faite dialoguer avec son époque tout en puisant dans ses racines. Il a créé, selon ses propres termes, « un tango différent, intellectuel, un tango qui n’était pas chanté, ni dansé. C’était un tango pour penser ». C’est à cette oeuvre colossale jalonnée de titres phares (Balada para un loco, Libertango, Tango Blues, Oblivion, Vuelvo al Sur) aux harmonies empreintes d’une nostalgie intemporelle, que rendra hommage le quintette du virtuose Juanjo Mosalini, en reprenant la formation phare d’Astor Piazzolla. Tout en l’enrichissant de l’éclectisme actuel d’un tango qui n’a jamais vraiment cessé de se réinventer et auquel on revient toujours comme, chante Roberto Goyeneche, (dans Vuelvo al Sur), « on revient toujours à l’amour » …
Piazzolla Tango, le 20 mai à 20h30

Quand le tango est là, la valse ne s’en va pas…

Elle est, elle aussi, fascinante, endiablée, sensuelle, et autant une musique qu’une danse… Avant de répondre à l’invitation du tango les amateurs pourront accepter celle de la valse, lancée par les
musiciens de l’Orchestre atelier Ostinato dirigés le chef Jean-Luc Tingaud.
Cette structure unique en France est un « tremplin » qui offre à de jeunes instrumentistes de talent souhaitant devenir professionnels, l’opportunité de vivre l’expérience de musiciens d’orchestre dans des salles prestigieuses comme la Philharmonie de Paris, le Théâtre des Champs-Elysées, le Théâtre du Châtelet… ou le Théâtre de Suresnes dont ils sont des fidèles.
Ils nous convient à un voyage européen et une quête d’origines qui interrogera les compositeurs majeurs de la valse : Strauss à Vienne, Tchaïkovski en Russie, Sibelius en Finlande, ou Ravel en France.
Le Théâtre et le MUS proposent un parcours de visiteurs-spectateurs dans la Cité-jardins suivi de Valses ! le 15 mai à 15h au MUS, 1 place de la Gare de Suresnes Longchamp
Valses ! Orchestre atelier Ostinato
Direction Jean-Luc Tingaud, le 15 mai à 17h

DECOUVREZ LA SAISON 2022-2023

Avec la complicité d’artistes invités, la direction et toute l’équipe du Théâtre dévoileront la programmation de la saison 2022-2023.
A découvrir en détail dans le Suresnes Mag de juin.
Le 31 mai et le 1er juin à 19h30. Entrée libre sur inscription (obligatoire) theatre-suresnes.fr

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