Mehdi Kerkouche : « On va danser ! »

décembre 2022

En résidence depuis septembre au Théâtre de Suresnes Jean Vilar, Mehdi Kerkouche y enchaîne les répétitions pour créer « Portrait », présenté en ouverture du prochain festival Suresnes cités danse. Une forme de retour aux sources pour celui qui vient d’être nommé à la direction du Centre chorégraphique national de Créteil.

Recueilli par : Stephane Legras Photos : Tiphaine Lanvin

■ Première fois ou retour à Suresnes ?

C’est la première fois que je vais jouer à Suresnes alors que je suis un enfant du quartier, j’y ai grandi, j’y suis très attaché et je reviens régulièrement pour voir mes parents. Nous sommes très « famille ».

■ Le contexte vous met-il la pression ?

Elle est importante et pour plusieurs raisons, puisqu’en plus de présenter un nouveau spectacle, je vais faire l’ouverture de Suresnes cités danse dont j’allais voir les chorégraphies il y a 20 ans. C’est un très grand festival. C’est génial puisque mes parents auront juste à traverser la rue pour venir voir Portrait. Il s’agit d’un festival de cultures urbaines à la base mais qui s’est très rapidement ouvert à la danse contemporaine. Comme moi ! Le hip-hop c’est ma base mais je me suis formé à d’autres danses : au contemporain, au dance-hall. A l’inverse, le hip-hop a insufflé beaucoup d’énergie à la danse contemporaine.

■ S’ajoute votre récente nomination… La création va être scrutée !

Je viens en effet d’être nommé directeur du Centre chorégraphique national de Créteil, je débute en janvier. C’est un honneur, un défi, je succède tout de même à des figures de la danse comme Maguy Marin ou Mourad Merzouki. Un de mes objectifs sera de créer des ponts avec des lieux comme le Théâtre de Suresnes qui a été extrêmement généreux avec la danse.

■ Les musiques de vos spectacles semblent aussi importantes que diverses.

Oui mais toujours avec du sens. Je peux aussi bien avoir recours à un titre de Bachar Mar-Khalifé pour revisiter une danse puissante et festive du Moyen-Orient qu’à un tube du groupe britannique The Verve pour une petite création liée à un projet caritatif. Quant à la musique pour le spectacle présenté à Suresnes, je travaille avec une musicienne électronique démentielle, Lucie Antunès. Elle ne compose pas qu’avec des ordinateurs mais aussi de véritables instruments. J’essaie de donner une identité musicale propre à chaque projet. J’aime me contraindre à ce renouveau perpétuel. D’ailleurs en phase de création, c’est la musique qui va nous dire quoi faire.

 

■ Pourquoi animer un atelier le 10 décembre ?

J’aime travailler avec des non professionnels. Si un danseur professionnel qui suit un cours de danse se met en compétition, avec le professeur ou les autres danseurs, avec les amateurs, la notion de plaisir est très présente, ils sont plus libres et alors peut naître la folie…

 

Atelier participatif le 10 décembre

« Que va-t-il se passer ? On va danser », lance Mehdi dans un de ses réguliers et communicatifs éclats de rire. « Lorsque j’ai commencé à être professeur de danse, à Suresnes d’ailleurs, je considérais déjà la danse comme quelque chose qui touchait à de nombreux domaines, l’idée est de casser des barrières ».

Même s’il a toujours donné des cours et adore se faire pédagogue, le 10 décembre il ne s’agira pas d’un cours de danse mais de venir danser avec Mehdi et sa troupe. « On fera la fête, en dansant donc, avec un DJ », invite-t-il.  Oui invite, puisqu’il reste encore des places pour cet atelier baptisé La Méthode.

➜ Le 10 décembre à 16h, salle du Belvédère, 65 bis rue Gambetta, gratuit, tout public, inscriptions sur theatre-suresnes.fr

Retrouvez des photos de la répétition de « Portraits » dans la galerie ci-dessous

Cliquez sur une image pour visionner la galerie en entière.

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